Vertonghen, toujours aussi jeune: "Je continue tant que mon corps le permet"
Jan Vertonghen, symbole d’une équipe qui va battre tous les records de longévité
- Publié le 06-09-2018 à 07h04
Jan Vertonghen, symbole d’une équipe qui va battre tous les records de longévité "Elle est belle cette jeune équipe." Trop longtemps les Diables Rouges ont entendu cette phrase. Une version détournée pour dire qu’il y avait du talent mais trop peu d’expérience pour réussir. C’était, par exemple, le cas en 2014 lorsque les 23 repris pour l’épopée brésilienne n’ont pas réussi à faire déjouer le mur argentin.
Cette excuse est loin derrière eux. Le Mondial russe a montré qu’en plus de leur habituel talent et de leur courage hors norme, les Diables ont acquis une expérience digne des plus grands. La gestion du retard face au Japon et du changement tactique face au Brésil en sont les preuves les plus criantes.
La génération actuelle des Diables est dans la fleur de l’âge. Roberto Martinez inclut des jeunes par-ci, par-là sans déséquilibrer un noyau dur qui perdure.
Sept joueurs de la sélection actuelle, sans compter Kevin Mirallas et Laurent Ciman qui ne sont pas appelés mais qui n’ont pas fermé les portes du groupe, ont plus de 30 ans. Dix ont déjà soufflé leurs 28 bougies.
On est encore loin de parler de groupe vieillissant. Les joueurs auront la petite trentaine au moment d’aborder le prochain tournoi. On est encore bien loin de certains défenseurs italiens, pourtant toujours au top niveau à près de 40 piges.
Dans deux ans, à l’Euro 2020, ce groupe sera toutefois à la fin d’un cycle avec des gars comme Thomas Vermaelen qui ira sur ses 35 balais. "Je pense que ce groupe a tout pour faire deux saisons de plus", affirme Jan Vertonghen qui aura 33 ans à l’Euro 2020. "Et 90 % de l’équipe peut même aller jusqu’à la Coupe du Monde 2022."
Il y aura des retraites annoncées après l’Euro. Les joueurs en sont persuadés mais ils n’y pensent pas. C’est encore trop loin.
D’aucuns pensaient même ne plus voir ce groupe au complet au premier rassemblement post-Russie. "On en a bien rigolé en arrivant mardi. Je ne cite personne mais certains ont reçu des ‘Tiens, tu es encore là’ ou "Je ne t’attendais pas ici" et d’autres trucs du genre."
Durant le Mondial, les Diables ont réussi à mettre de côté les questions liées à leur avenir en équipe nationale. "C’est le genre de décision qui vient après, avec de la réflexion", lance Vertonghen.
Une tendance s’est rapidement dégagée. L’effervescence du Mondial, la bonne ambiance dans le groupe et les résultats ont donné l’envie à ceux qui hésitaient de poursuivre l’aventure.
"Le fait qu’on soit tous directement de retour est une preuve d’envie. Honnêtement, aucun de nous ne vient contre son envie. Quand tout le monde a pesé le pour et le contre après la Russie, chacun s’est rendu compte qu’il avait envie de poursuivre l’aventure."
Cette émulation commune en dit long sur les ambitions du groupe d’aller le plus haut possible. "Beaucoup de gars qui ont mon âge ont connu les années difficiles, sans grands tournois. Nous avons conscience que tout est possible avec cette équipe et ça donne envie de continuer."
Jan Vertonghen reste donc en course pour affirmer un peu plus ses records. S’il est aligné dans les deux matches, ce qui devrait être le cas vu sa forme en club et son importance dans le groupe, il atteindra les 110 capes.
On se demande ce qui pourra arrêter Super Jan. Il y a apporté lui-même une réponse : son corps. "Tant que le physique suit, je continue chez les Diables Rouges." Il prendra donc sa retraite quand ses articulations grinceront au point de lui faire mal. "Et même là, croyez-moi, il ne sera pas simple de prendre congé de ce groupe."
Pour prolonger le plaisir jusqu’à son ultime limite, il a adapté son travail. "Tous les jours, je prends d’office 30 minutes hors du canevas d’entraînement pour me faire masser, aller à la salle ou faire du renforcement musculaire. Il est important pour moi de ne pas être bloqué par mon physique. Je veux être en forme pour décider seul de mon avenir."