Un jour, un Diable: Les confidences d'Eden Hazard
Avant le départ pour le Brésil, nous avons recueilli les confidences du numéro dix.
- Publié le 15-06-2014 à 21h07
- Mis à jour le 16-06-2014 à 12h24
Avant le départ pour le Brésil, nous avons recueilli les confidences du numéro dix. Eden Hazard : s’il y en a un sur qui toute la Belgique compte pour emmener les Diables loin dans ce Mondial, c’est bien lui ! Avant d’entamer la préparation pour la Coupe du Monde, nous l’avions rencontré à Londres pour découvrir le Eden Hazard que l’on connaît moins : un jeune adulte qui adore le ballon, mais qui est aussi et avant tout un père de famille et une personne plutôt humble, malgré toute l’attention qu’on lui porte… Voici ses confidences.
Ce qui l’a encouragé à jouer au football.
"Personne ne m’a poussé à jouer au foot. Car ce n’était pas nécessaire ! J’ai toujours eu envie de jouer. Évidemment, mon père et ma mère étaient dans le foot, mes oncles aussi… C’était assez naturel que j’aille vers ce sport. Il existait même une équipe de foot en salle appelée les Hazard boys… À la base, elle a été fondée par mon grand-père, avec ses enfants. Peut-être qu’on pourra la recréer mes frères et moi… quand on sera vieux. Parce que là, on n’a pas le temps ! Nous sommes une vraie famille de foot, voilà pourquoi être avec mon petit frère pendant une semaine en équipe nationale la saison dernière, c’était l’un des mes plus beaux moments. Pour moi et pour toute la famille Hazard. Je n’espère qu’une chose : que Thorgan revienne aussi tôt que possible en sélection et qu’on puisse être sur le terrain ensemble."
Le club belge qu’il supporte.
"Cette saison, j’étais évidemment supporter de Zulte Waregem. Avant, quand j’étais très petit, je supportais le Standard. J’y étais allé voir l’un de mes premiers matches quand j’avais six ou sept ans et j’avais adoré l’ambiance de Sclessin. Mais je ne saurais plus vous dire qui était sur le terrain… Trois ans plus tard, j’étais allé à une journée portes ouvertes à Anderlecht et cela m’avait bien plu aussi. Donc au final, je n’ai pas de préférence, je ne suis pas fan de l’un ou l’autre. Mais je suis de plus près les résultats de Zulte, d’Anderlecht et du Standard."
Son secret pour tirer les penaltys.
"Je n’en ai pas. Et c’est difficile pour moi d’en parler car après, les gardiens vont savoir ! (Sourires.) J’essaie de jouer en fonction du gardien. Pour l’instant, ça fonctionne bien : je n’en ai raté qu’un ou deux. Mais le jour où je raterai encore, on ne me dira plus que je les tire si bien…"
Le meilleur souvenir de sa carrière.
"J’en ai déjà connu quelques bons, je ne peux pas en isoler un ! Il y a d’abord eu mes premiers trophées avec Lille. Je n’oublie pas non plus la finale d’Europa League remportée avec Chelsea en mai dernier. Même si je ne l’avais pas jouée, j’étais heureux comme un gosse. La qualification avec les Diables a été un autre superbe moment, partagé avec tout le pays. Avec l’équipe nationale, j’ai fait un petit bout de chemin. Aujourd’hui, à 23 ans, je suis aux portes des 50 sélections (NdlR : 49 sélections, 45 capes). Et j’ai déjà connu cinq sélectionneurs : Vandereycken, Vercauteren, Advocaat, Leekens et Wilmots… J’ai hâte que le Mondial débute pour vivre une autre belle page."
Son guide en club.
"C’est important, pour un jeune comme moi, de côtoyer au quotidien quelqu’un comme Samuel Eto’o. À chaque match, il dit ce que je dois faire. Il parle même parfois un peu trop ! (Sourires.) Mais tu écoutes, car c’est Samuel Eto’o et tu sais tout ce qu’il a fait par le passé, tout ce qu’il a gagné. Comme il le dit souvent lui-même, il fait partie du top mondial. Il a des qualités que tu ne soupçonnais pas et il te les transmets. Il me répète que je dois faire partie des meilleurs joueurs du monde. À chaque match, il me dit que je dois faire la différence : tu ne peux pas sortir du stade sans avoir marqué un but ! À force de l’entendre, ça rentre dans ma tête. Avant, j’arrivais au match en me disant : je vais jouer au foot. Si on gagne et que je ne marque pas, tant pis. Désormais, je me dis que le foot, c’est aussi ça : toujours marquer. Toujours montrer des choses."
Son conseil aux jeunes qui voudraient suivre son exemple.
"Moi aussi, plus jeune, j’aurais bien voulu être Zidane. Il m’a fait rêver. C’est, entre autres, grâce à lui que le foot deviendrait ma vie et la Coupe du Monde en France a été l’un des éléments déclencheurs pour moi. Mais je suis Eden, pas Zizou. Mon conseil, donc : n’essaie pas de devenir quelqu’un d’autre et garde tes rêves. Pour être un grand joueur, prends un maximum de plaisir, sois bon sur le terrain et ça viendra…"
"Le foot, c’est une belle vie. Mais ça ne vaut pas la vie de famille"
Père attentionné, Eden ne se voit pas rester dans le foot après sa carrière de joueur.
Eden Hazard, côté privé…
Sa vie en dehors des terrains.
"Ma vie est fort consacrée au foot. 80 % de mon temps, c’est football, football, football. Le peu de temps qui me reste, j’essaie de l’utiliser pour profiter au maximum de ma femme et de mes enfants. Être auprès de mes proches, je n’ai pas besoin de plus. J’ai aussi des potes qui viennent me voir de temps à autre mais ce n’est pas fréquent, car ils ont leur travail en Belgique et en France. J’ai besoin de passer du temps avec mes proches. Voilà pourquoi je ne pense pas que je deviendrai entraîneur après ma carrière de joueur. J’ai commencé le foot très tôt et le jour où j’arrêterai de jouer, je pense que j’arrêterai tout dans le foot. On verra, j’ai encore le temps."
Sa classe et sa cool attitude.
"Il faut avoir du swag, comme on dit en Angleterre, c’est-à-dire une certaine classe en toutes circonstances. Il ne faut pas arriver en interviews avec l’air endormi… (Il grimace) Cela fait partie de moi, ça ne se travaille pas. C’est inné, on l’a ou on ne l’a pas. Chez les Hazard, on l’a tous !"
Ses difficultés avec les langues étrangères.
"Malheureusement, je ne parle pas plus de deux ou trois mots de néerlandais. Les gens se demandent pourquoi, mais en fait je ne l’ai pas appris. Je n’ai qu’un an de cours : en sixième primaire. Depuis, j’ai tout oublié… Après, je suis parti en France et je ne passe pas assez de temps en Belgique pour entendre parler néerlandais. Au moins, si on me charrie en équipe nationale, je ne comprendrai pas. Tant mieux ! (Rires.) Pour l’anglais, ça avance, je me fais comprendre et je comprends les gens. Je ne dirais pourtant pas encore que mon anglais est bon. Mais le plus important, c’est d’être bon sur le terrain ! Le mot d’anglais que j’utilise le plus, c’est enjoy. On me le dit souvent. Parce que la vie, c’est enjoy. À Chelsea et chez les Diables, on enjoy bien !"
Sa femme et ses fils.
"Le foot, c’est bien, c’est une belle vie. Mais ma famille est ce qui compte le plus. Sans elle, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Je lui dois tout. Faut-il se protéger de la presse ? À partir du moment où je suis un gars sans problème, ça va. Je ne fais pas de folies, j’aime rester chez moi. Mais j’essaie de ne pas trop exposer mes proches. Je ne critique pas ceux qui le font et que ça ne gêne pas, mais ce n’est pas mon truc. Ma femme et mes enfants sont à moi, tout le monde n’a pas besoin de savoir. J’essaie de les protéger. Je ne sais pas quelle vie ils auront, je ne sais pas si ce sera dur pour eux de porter le nom de Hazard. J’espère que non et que je serai un bon père de famille, puis un bon papy…"