Thierry Henry à Monaco ? Mariage princier, timing risqué

Rien n'est encore signé entre l'actuel T2 des Diables et l'AS Monaco. Mais alors que la rumeur de ce mariage évident avec le club qui l'a lancé prend de l'épaisseur, le principal concerné doit aussi peser le contre…

Thierry Henry à Monaco ? Mariage princier, timing risqué
©AP

Rien n'est encore signé entre l'actuel T2 des Diables et l'AS Monaco. Mais alors que la rumeur de ce mariage évident avec le club qui l'a lancé prend de l'épaisseur, le principal concerné doit aussi peser le contre…

Deux flirts avec Aston Villa et un avec Bordeaux n'ont pas suffi à éloigner Thierry Henry des Diables rouges. "Rien qui ne pouvait l'exciter autant que de continuer d'occuper ce nouveau poste de numéro 2", résume Robert Martinez dans L'Equipe de ce jeudi. En infligeant des râteaux à ses prétendants, le champion du monde 1998 a prouvé qu'il attendait l'offre idéale pour lancer sa carrière de coach principal. A ce titre, Monaco semble réunir plus de conditions que les deux clubs précités.

S'il est encore dans le staff de Roberto Martinez après deux ans, c'est sans aucun doute parce qu'il s'y sent bien. Thierry Henry et les Diables rouges sont (à la fin, sans doute) d'une formidable opération win-win. L'apprenti coach y fait ses gammes et apprend beaucoup d'un entraîneur dont la cote a explosé durant le Mondial, le tout dans un environnement glamour. Certains coachs apprennent le métier dans les divisions inférieures ou avec les équipes de jeunes, Thierry Henry le fait dans l'une des meilleures nations du monde, dans une ambiance excellente.

Quant à notre équipe nationale, elle a trouvé un interlocuteur de choix au moment de travailler sur l'aspect "winning team" cher à Roberto Martinez. Car depuis l'ère Marc Wilmots, cette équipe a acquis bien plus que deux années de maturité. Quelle autre nation peut se vanter de statistiques aussi éloquentes, y compris dans les matches amicaux ? Surtout, les attaquants (Romelu Lukaku en tête) ont pu travailler spécifiquement avec l'un des meilleurs et cela se traduit par une confiance inébranlable. Et des buts, beaucoup de buts.


La politique monégasque devra changer

Après deux ans passés à travailler dans l'ombre, une éternité dans le football, on peut comprendre que Thierry Henry ait envie de se lancer. Mais l'homme est aussi intelligent et prudent que discret dans les médias. Il a notamment éconduit Bordeaux, faute de garanties sportives. Ironie du sort, c'est dans une équipe classée onze rangs derrière les Girondins qu'il pourrait signer moins de deux mois plus tard. Si Monaco ne possède pas de joueur aussi en forme que François Kamano (qui porte actuellement Bordeaux à bout de bras), on y recense toutefois bien plus de talent. Et d'argent.

Les dirigeants ont déjà prévu de recruter du lourd en janvier pour remettre le club sur les rails. Surtout, ils semblent avoir pris conscience des limites du modèle actuel. Pour tenir tête au PSG et aux autres ténors de Ligue 1 sur le long terme, l'ASM ne pourra plus se permettre de laisser filer toutes ses pépites dès les premières offres alléchantes. C'est du moins ce qu'assurent nos confrères de L'Equipe, qui y voient des arguments majeurs pour convaincre Henry... et "l'exciter", pour reprendre les termes de Roberto Martinez. En y ajoutant l'évidence même: c'est sur le Rocher que le natif des Ulis (Essonne) est devenu un footballeur professionnel et il y retrouverait forcément un environnement favorable.


Un timing risqué

On peut comprendre qu'Henry soit exigent sur les conditions qui entourent sa future nomination. Car en tant que véritable star dans le milieu, les attentes seront grandes le concernant. Surtout après la réussite de Zidane et Deschamps dans le domaine, eux qui partageaient son vestiaire au moment d'offrir à la France sa première étoile. Roberto Martinez confiait d'ailleurs ceci dans une interview réalisée avant que Monaco ne montre son intérêt pour Henry: "Vous avez besoin de commencer dans un environnement favorable, sécurisé, où vous serez accompagné et libre de travailler (...) Vous n'aurez probablement qu'une seule chance. Votre premier poste ne peut pas être un pari".

Au vu de sa situation actuelle, on pourrait croire que Monaco n'a pas grand-chose à perdre. Pourtant, inverser une situation de crise dans un grand club n'est pas donné à tout le monde. Souvent, des coachs d'expérience sont appelés à la rescousse dans ce type de cas de figure. Mais le président Dmitri Rybolovlev ne peut pas s'abaisser au recrutement d'un Pascal Dupraz, réputé pour sa capacité à sauver des clubs mal embarqués. L'ASM se doit de frapper un grand coup et lancer Henry en serait assurément un. Cela ne veut pas dire qu'il s'agirait d'un coup gagnant.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...