Michy Batshuayi est en train de réussir son pari
Rétabli, Batshuayi a tout ce qu’il faut pour être une révélation chez les Diables
- Publié le 25-05-2018 à 19h17
- Mis à jour le 26-05-2018 à 17h37
Rétabli, Batshuayi a tout ce qu’il faut pour être une révélation chez les Diables. Il ne reste plus que dix-neuf jours avant le départ vers la Russie. Et neuf jours maximum avant l’annonce des vingt-trois joueurs qui pourront effectuer ce voyage. Pourtant, Michy Batshuayi n’a pas montré le moindre signe de stress au moment de se présenter face à la presse, ce vendredi matin.
Sourire collé à la bouche, éclat de rire suite à une question d’un téléspectateur à propos de Bob l’Éponge et discours bien rôdé : l’attaquant n’a pas raté son premier examen. "Je n’ai pas de crainte quant à ma sélection mais tout est possible. Nous devons, tous, tout faire pour gagner notre place car personne n’est à l’abri", a-t-il répondu.
Théoriquement, il n’a pas trop de soucis à se faire et il a même tout en main pour devenir l’une des révélations noir-jaune-rouge de la compétition. Sa montée en puissance est réelle depuis de longs mois et rien n’indique qu’elle puisse s’arrêter lors du prochain mois.
Son sens du but
Pour marquer les esprits, il faut marquer. Et cela tombe bien, c’est plutôt la spécialité de Michy Batshuayi. Son rendement avec l’équipe nationale est même assez impressionnant avec une réalisation toutes les 72 minutes. Ce chiffre lui permet de devancer Christian Benteke (154 minutes) et Romelu Lukaku (113 minutes), ce qui est assez logique car il a joué moins de matches.
L’objectif sera de tenir ce rythme en Russie, ce qui lui permettrait d’être décisif à l’une ou l’autre reprise. Il a déjà prouvé pouvoir le faire sur la longueur au plus haut niveau, comme l’attestent ses statistiques à Dortmund, avec sept buts inscrits en deux mois et demi. "Cela faisait longtemps que je n’avais plus eu l’occasion d’enchaîner les matches car à Chelsea, je pense n’avoir jamais été titularisé deux fois de suite", explique-t-il. "J’ai reçu un super accueil au Borussia, on m’a donné de la confiance et beaucoup d’amour. Cela transformerait n’importe quel joueur car j’ai eu immédiatement envie de rendre toute cette confiance sur la pelouse."
La hiérarchie
Cela ne fait pas l’ombre d’un doute : Romelu Lukaku est l’attaquant numéro un de la Belgique. Mais lors d’un tournoi international, tout peut très rapidement changer, comme l’avait prouvé Divock Origi pendant le Mondial brésilien en trouvant une place dans le onze de base dès les huitièmes de finale. "Je ne saurais pas vous dire où je me situe dans la hiérarchie. Mais je pense avoir marqué des points car j’ai été performant lorsqu’on a fait appel à mes services."
Son insouciance le pousse souvent à tout bousculer. Pour l’instant, il se contente d’un rôle de joker qui lui a tant réussi à Chelsea et en équipe nationale (quatre buts en sortant du banc des réservistes) et cette capacité à trouver le chemin des filets en très peu de temps lui offrira plusieurs occasions de recevoir du temps de jeu. Roberto Martinez, qui est venu lui rendre visite pendant sa convalescence à Londres, compte sur cet aspect de son jeu. Comme l’avait fait Marc Wilmots avec Divock Origi lors de la défunte Coupe du Monde…
Sa fraîcheur
Il dit ne plus être tracassé par ses problèmes à la cheville et ses participations aux entraînements collectifs tendent à le confirmer. "J’ai beaucoup travaillé, c’est pour ça que j’ai l’air un peu fatigué", dit-il. Via les réseaux sociaux, il a de temps en temps partagé ses séances d’entraînement et n’a pas donné l’impression de se la couler douce. Il n’empêche que l’attaquant n’est pas éreinté sur le plan psychologique car sa saison ne lui a pas suffisamment permis d’enchaîner les rencontres. Mentalement, il a donc une longueur d’avance sur Romelu Lukaku, sans cesse utilisé à Manchester United, et Christian Benteke, qui s’est longtemps battu contre la relégation avec Crystal Palace.
Bien installé dans le groupe, il a encore cette envie de découvrir un univers, après un Euro 2016 qui ne lui avait offert que 21 minutes de jeu. "Participer à un Mondial, ce serait un rêve de gosse qui se réaliserait. C’est quand même le summum pour un joueur de foot", avoue-t-il.
"On m'avait dit que mon Mondial était fini..."
Le 15 avril, Michy Batshuayi a pensé que sa Coupe du Monde était déjà terminée. Touché à la cheville lors d’un duel, l’attaquant avait quitté la pelouse sans pouvoir poser le pied par terre. “Mon premier sentiment ? La douleur et la peur. Je n’ai pas immédiatement songé au Mondial, mais je pensais que c’était cassé. À un tel point que je n’osais plus regarder ma jambe.”
Rapidement, son entraîneur a confirmé que sa saison était sans doute terminée. “Un médecin allemand m’a dit que je pouvais faire une croix sur la Coupe du Monde. Mais je suis retourné à Chelsea pour poursuivre ma rééducation et après deux ou trois jours, je pouvais presque marcher normalement. Il fallait simplement attendre que ma cheville dégonfle”, poursuit-il. “On m’avait annoncé six semaines d’absence, mais j’ai réussi à tout faire en quatre semaines. Grâce à Dieu, j’ai un bon corps car j’aurais pu me blesser plus gravement.”
Pour lui, le match face au Portugal sera un bon test. “Une blessure, ça se joue souvent dans la tête et là, je n’ai pas peur d’aller au duel. Je me sens bien, mais je dois reprendre le rythme des matches. J’ai beaucoup travaillé – c’est pour ça que j’ai l’air un peu fatigué – mais j’en suis récompensé aujourd’hui.”