Mertens, tout beau, tout neuf
Le Louvaniste est sans doute le Diable le plus en forme du moment. Démonstration.
- Publié le 06-11-2018 à 13h38
- Mis à jour le 06-11-2018 à 15h12
Le Louvaniste est sans doute le Diable le plus en forme du moment. Démonstration. Tout change, rien ne change. Dries Mertens ne célèbre plus ses buts en dessinant un cœur avec ses doigts à destination de son épouse, Kat, mais s’amuse à danser autour du poteau de corner pour prouver que dans leur couple, il n’a rien à envier à celle qui brille dans la version flamande de Danse avec les stars.
Le Louvaniste n’évolue plus sous les ordres de Maurizio Sarri mais découvre une autre méthode, celle plus pragmatique de Carlo Ancelotti.
Son retour tardif après la Coupe du Monde l’a logiquement pénalisé, lui faisant prendre du retard en termes de repères collectifs. S’il n’a pas tout bouleversé tout de suite, Ancelotti a depuis fait bouger les lignes du sempiternel 4-3-3 cher à Sarri pour dessiner un 4-4-2 plus sécurisant. Qui a aussi fait de son Napoli une équipe qui ne cherche plus forcément la possession mais se repose sur les qualités de percussion de son groupe pour se projeter très vite vers l’avant.
Une vraie petite révolution pour Mertens, qui personnifiait les idées de jeu de l’actuel entraîneur de Chelsea plus que quiconque mais qu’il a fini par assimiler.
Après une période d’adaptation plus que logique pour celui qui a dû attendre le 23 septembre pour connaître sa première titularisation et au sujet duquel Carlo Ancelotti précisait il y a 10 jours : "C’est normal que certains joueurs doivent s’adapter aux changements tactiques. Je suis satisfait de tout le monde mais certains peuvent faire beaucoup mieux."
Ce que Mertens a parfaitement compris, renouant avec une efficacité démentielle (voir chiffre) dans la foulée de ses six buts sur les quatre derniers matches.
"Mertens est hyper-intelligent. Premièrement, à son arrivée, il a su s’adapter à la concurrence d’Insigne parce que c’était son concurrent, tout le monde l’oublie. Il a été replacé dans l’axe et a pu jouer, sinon, c’est Insigne qui jouait. Il s’est adapté à pas mal de choses", note Johan Walem. "Il est à chaque fois décisif aussi. Et en Italie, un joueur qui marque beaucoup n’a pas de valeur. Ancelotti a su bien gérer son après Coupe du Monde pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pas que les idées de Sarri et d’autres. Et regardez comme il répond, c’est fantastique."
Et révélateur également. Un début de polémique avait germé lors du match contre l’AS Roma le 28 octobre dernier.
Dans la foulée de sa prestation plus qu’aboutie au Parc des Princes, le Diable aspirait logiquement à conserver sa place de titulaire. Sauf qu’Arkadiuz Milik lui avait été préféré. Avant que Mertens ne signe une entrée fracassante en arrachant l’égalisation dans les arrêts de jeu.
"C’est le genre de rencontre où je veux être titulaire", avait réagi, à chaud, le joueur qui, dans la foulée de son triplé contre Empoli vendredi, a tenu à faire passer un autre message. "Je n’ai pas dit que je dois toujours jouer. J’ai juste fait remarquer que ce match contre Rome était un grand match et que j’étais dans une bonne forme, donc je voulais y prendre part. J’étais frustré après le coup de sifflet final et ce n’était pas le meilleur moment pour réagir mais le lendemain, nous avons discuté et tout mis au point", a-t-il expliqué.
Tout en sachant très bien que sa titularisation en pointe avec Lorenzo Insigne ne se pose plus.
Bientôt le meilleur buteur de l’histoire du Napoli ?
Le triplé inscrit par Dries Mertens contre Empoli lui a permis d’effacer plusieurs records. Le Louvaniste est devenu le meilleur buteur belge de l’histoire de la Serie A, avec 73 réalisations en championnat après avoir dépassé Luis Oliveira (71). Le Diable est désormais le sixième meilleur buteur du Napoli, puisque toutes compétitions confondues, son compteur affiche 98 unités et, grâce à son coup du chapeau, il devance désormais deux légendes, José Altafini (97 buts entre 1965 et 1972) et le Brésilien Careca (95 de 1987 à 1993). Sa forme actuelle peut et doit lui permettre de voir plus haut, en passant la barre des cent buts comme cinq autres joueurs l’ont fait avant lui et de menacer à terme son capitaine Marek Hamsik, meilleur buteur de l’histoire du club devant un certain Diego Maradona.