Les Belges sont plus optimistes qu’avant le Brésil (ENQUÊTE)
D’après une enquête réalisée par Nielsen Sports, 41 % des Belges pensent que les Diables iront au moins en demi. C’est mieux qu’en 2014… mais moins bien qu’en 2016.
- Publié le 31-05-2018 à 06h41
D’après une enquête réalisée par Nielsen Sports, 41 % des Belges pensent que les Diables iront au moins en demi. C’est mieux qu’en 2014… mais moins bien qu’en 2016.
Qu’attend le public belge des Diables à la Coupe du Monde ? Pour le savoir, Nielsen Sports Belgium a réalisé une enquête auprès de 2.000 personnes représentatives de la population nationale. Cette société est une division de Nielsen Entertainment, le leader mondial indépendant du conseil et de l’évaluation du marketing sportif. Voici les tendances principales de cette enquête :DERNIER CARRÉ : 41 %DES SONDÉS Y CROIENT
Plus de quatre Belges sur 10 croient à une demi-finale, au moins, pour les Diables. Avant le Mondial au Brésil, la même enquête avait montré que seuls 16 % des Belges croyaient au top 4. C’est donc une très forte hausse en quatre ans. Mais par rapport à l’Euro, il y a une régression : en 2016, 52 % des sondés avaient espéré une demi-finale au minimum…
TRÈS TRANQUILLES POUR LA PHASE DE POULES
Avant le Brésil, 20 % des sondés craignaient une élimination au premier tour, dans un groupe composé de l’Algérie, la Russie et la Corée du Sud. Cette fois, ils ne sont plus que 4 % à croire que les Diables pourraient être éliminés par le Panama, la Tunisie et l’Angleterre.
LE RÉSULTAT LE PLUS ATTENDU EST UN QUART
40 % des Belges sur dix voient les Diables échouer en quart de finale. C’est une nette hausse par rapport au Mondial 2014 (33 %) et à la France (33 %). "Après les quarts de finale en 2014 et en 2016, la population se montre plus prudente lorsqu’il s’agit de rêver à une demi ou à une finale", analyse Jérôme Bouchat, directeur général de Nielsen Sports Belgium. "Les défaites contre l’Argentine en 2014, puis contre l’Italie et le pays de Galles en 2016 sont restées dans les têtes des gens. Le tableau du tournoi a aussi une influence : la perspective d’affronter le Brésil ou l’Allemagne en quart de finale rend les gens modestes."
TITRE MONDIAL : UN GRAND RÊVEUR SUR 25
Tout le monde n’est pas aussi prudent : 4 % des Belges croient au titre final. Là encore, c’est plus qu’en 2014 (2 %) mais moins qu’en 2016 (6 %).
LES WALLONSET LES FEMMES PLUS OPTIMISTES
Certaines catégories de la population croient davantage que d’autres à un exploit des Diables. Les femmes croient plus à une demi-finale (42 %) que les hommes (41 %). Mais la différence se marque surtout côté wallon : 44 % des sondés croient au top 4, pour seulement 40 % à Bruxelles et en Flandre. "Lors des deux derniers tournois, les résultats étaient partagés , constate Jérôme Bouchat. Ici, on voit soudainement apparaître un enthousiasme plus fort en Wallonie. Quatre points dans une étude, c’est beaucoup ! C’est assez étrange. On n’a pas d’explication précise."
LE RECORDD’ENTHOUSIASMEPOUR LES MOINS DE 24 ANS
La catégorie la plus optimiste, et de très loin, est celle des 16-24 ans. "C’était déjà le cas en 2014 et en 2016. C’est une génération qui n’avait pas connu les grands tournois précédents des Diables, dans les années 90, et qui a donc plus facilement tendance à s’emballer. On remarque aussi que c’est un public moins connaisseur : une bonne partie suit les Diables via les réseaux sociaux mais pas de manière assidue."
LA POPULARITÉDU FOOT RENFORCÉE PAR L’EFFET MONDIAL
Durant cette enquête, réalisée entre le 8 et le 28 mai, 25 % des sondés ne se sont pas prononcés. Jérôme Bouchat l’explique : "Le football reste le sport favori des Belges, loin devant le tennis, le cyclisme. La moitié du public s’intéresse au football. Dans cette enquête, l’intérêt du public grimpe de 50 à 75 %. On voit donc déjà un effet Coupe du Monde, qui fait naître une certaine ferveur chez ceux qui n’ont pas l’habitude de suivre le foot."
Les Diables pour évacuer la frustration des clubs wallons ?
Un commentaire de Benoît Delhauteur
L’un des enseignements marquants de cette enquête de Nielsen Sports est la différence marquée entre les attentes des Wallons d’un côté, et des Bruxellois et des Flamands de l’autre. Au sud du pays, 44 % des sondés croient en l’exploit du dernier carré. Chiffre qui descend à 40 % ailleurs. Un écart important. Surtout qu’en 2014, comme en 2016, les résultats étaient identiques dans toutes les régions.
Comment expliquer cet écart inédit ? Cela pourrait être culturel. Le supporter wallon serait optimiste de nature, face à des fans bruxellois et flamands plus terre à terre. Malgré le traumatisme de Lille à l’Euro, les Wallons veulent toujours y croire.
Mais pourquoi maintenant, davantage qu’en 2014 ou 2016 ? Cause possible : Flamands et Bruxellois cultivent moins d’ambitions sportives parce qu’ils ont eu l’occasion des titres de champions avec Anderlecht, Bruges ou Gand ces dernières années. Les fans du Standard ont certes eu deux Coupes, mais elles n’ont pas la même saveur. Et ceux de Charleroi attendent toujours. De quoi transférer leurs espoirs sur les Diables ? À eux de contenter tout le monde, du nord au sud…