Le pressing en chantier
Les Diables ne s’en cachent pas : ce nouvel aspect de leur jeu est à l’étude… et il constitue un sérieux point de travail.
- Publié le 14-10-2018 à 14h08
Les Diables ne s’en cachent pas : ce nouvel aspect de leur jeu est à l’étude… et il constitue un sérieux point de travail. C’était visible en Ecosse et en Islande et cela s’est confirmé ce vendredi soir. Sur le terrain, d’abord, mais aussi à l’interview. Kompany, Lukaku, Witsel et Mertens ont parlé spontanément du pressing qu’ils ont tenté d’infliger à la Suisse, preuve que Roberto Martinez a tapé sur ce clou au cours des derniers jours.
"On est une équipe capable de faire le jeu, tenir le ballon, jouer en reconversion rapide, faire bloc derrière. On est aussi capable de mettre la pression sur l’adversaire… quoique, le pressing haut était un peu plus compliqué aujourd’hui", résumait Vincent Kompany. "On avait vu les images de leur match contre l’Angleterre : ils sont forts en possession et à la construction, avec un gardien qui joue bien des deux pieds."
Dans une première mi-temps très tactique, face à un dispositif suisse qui comptait, lui aussi, trois défenseurs centraux mais un homme de plus dans l’entrejeu (Shaqiri s’y rendait souvent disponible), les Diables ont éprouvé des difficultés à gêner une relance helvète très bien huilée. "Je devais essayer de fermer la ligne de passe vers Xhaka mais derrière moi on ne serrait pas assez les lignes", analysait Lukaku.
Et quand on lui demandait de confirmer que le pressing était l’objet d’un travail plus intensif que jamais, l’attaquant ne se faisait pas prier : "Oui, on travaille beaucoup plus ce point qu’au Mondial. Il faut trouver de nouveaux atouts pour nous aider à être meilleurs et le press peut nous aider."
Un bloc en question
Face à un Lukaku bien placé et à un Mertens très travailleur, les Suisses ont souvent réussi à sortir du pressing en trouvant l’homme libre dans l’entrejeu. Eden Hazard, un rien moins rigoureux que ses deux compères de l’attaque dans le jeu sans ballon, et Youri Tielemans, positionné très haut, laissaient régulièrement entre vingt et trente mètres entre eux et un Axel Witsel très proche de ses défenseurs.
Un boulevard que la Suisse a exploité à quelques reprises pour effacer la moitié de l’équipe belge sur ses attaques placées, posant la question du bloc équipe côté Diables. "Ce qui a pu faire la différence en deuxième mi-temps, c’est qu’on a été un peu moins les chercher, on est resté beaucoup plus compact. Et on avait des espaces en contre-attaque", détaillait Witsel.
En Ecosse et en Islande, les Diables avaient réalisé un festival en terme de récupération haute. Cette fois, ils ont dû se contenter de sept ballons interceptés dans la moitié de terrain adverse. Très mature tactiquement, la sélection suisse a eu le don d’appuyer là où ça fait mal pour mettre certains Diables sur le reculoir pendant que d’autres défendaient en avançant. Avec notamment quelques longs ballons distillés dans le dos de Meunier et Carrasco en début de partie.
Il reste quatre matches à Roberto Martinez (contre les Pays-Bas, l’Islande, la Suisse et probablement un amical en mars) pour que la nouvelle arme des Diables soit aiguisée en vue d’un Final Four qui pourrait les mettre aux prises avec la France, le Portugal et l’Espagne. Trois équipes encore meilleures que la Suisse en terme de construction du jeu...