Le bilan des Belges de Premier League: un roi, des princes et des flops
La saison de Premier League s’est achevée. L’heure du bilan a sonné pour nos internationaux.
- Publié le 14-05-2018 à 15h33
- Mis à jour le 14-05-2018 à 15h52
La saison de Premier League s’est achevée. L’heure du bilan a sonné pour nos internationaux.
Le meilleur des Diables Rouges a été l'un des artisans du titre de Manchester City
La plus grande distinction: Kevin De Bruyne
Dans le malheur de cette saison hors du commun, De Bruyne est tombé sur un talent exceptionnel. Quand City a battu tous les records collectifs, Salah a affolé les compteurs individuellement. Mais KDB reste comme le meilleur joueur de la meilleure équipe d’Angleterre "Je pense qu’il se souviendra toute sa vie de cette saison 2017/18 : nous avons gagné le titre et il a été fondamental dans cette conquête. Je pense que c’est ce qui le rend le plus fier", a rappelé Pep Guardiola au sujet du milieu qui a terminé meilleur passeur pour la deuxième saison de rang, ce que seuls Frank Lampard et Cesc Fabregas étaient parvenus à faire. À la différence que son offrande contre Southampton lui permet de terminer seul roi des passeurs…
Grande distinction: Romelu Lukaku et Jan Vertonghen
Sans doute sa saison la plus accomplie. La longue absence de Toby Alderweireld a poussé Jan Vertonghen à assumer un statut de patron et ses qualités de leadership ont permis de guider Davinson Sanchez. Que ce soit dans une défense à trois ou à quatre, le gaucher s’est imposé comme une référence à son poste. Ce qui lui a permis d’être élu dans l’équipe de l’année par ses pairs et joueur de l’année par les supporters de Tottenham.
Sans doute que Romelu Lukaku était, lui, l’attaquant le plus attendu de la saison. Malgré certains trous quand la route s’est élevée, il a prouvé qu’il avait le talent pour s’imposer dans un très grand club. Collectivement, il n’a pas toujours été bien entouré, ni servi par le plan de jeu minimaliste de José Mourinho. Mais ses 16 buts l’ont posé en leader d’attaque et ses 7 passes décisives, son plus haut total, prouvent qu’il a plus joué pour les autres que les autres ont joué pour lui.
Distinction : Eden Hazard et Vincent Kompany
Le talent de Vincent Kompany n’est pas remis en question. Sa propension à l’exprimer reste une source de réserves permanentes. La faute à ce physique chancelant. Qu’il le veuille ou non, cette question va escorter la fin de sa carrière. S’il a joué 16 fois, son total le plus élevé sur ses 3 dernières saisons, qu’il a prouvé qu’il restait incontournable, City a aussi réussi à vivre sans lui. Reste maintenant à espérer que son corps le laisse enfin tranquille…
Eden Hazard n’a lui-même pas cherché à masquer sa frustration quant à son rendement individuel. Son creux a d’ailleurs coïncidé avec celui, collectif, de Chelsea. Qu’il ait terminé meilleur buteur des Blues avec 12 réalisations résume assez fidèlement le problème auquel il a fait face et le choix de l’aligner seul en pointe n’a pas été la meilleure des décisions prises par Antonio Conte qui vit sans doute ces derniers jours à Chelsea. Où l’avis d’Hazard dans la quête de son successeur va peser.
Satisfaction : Kabasele, Defour, Depoitre, Alderweireld, Dembélé, Courtois
Christian Kabasele était en quête de continuité à l’aube de la saison. Il a relevé le challenge malgré une éclipse de près de deux mois entre février et avril, la faute à un souci aux ischios qui a mis du temps à se résorber. Dans une formation qui a parfois déçu, il s’est aussi installé définitivement en défense centrale après avoir souvent dépanné l’an passé à droite. Encourageant.
Avant sa grave blessure, Steven Defour avait éteint les doutes sur sa capacité à tenir physiquement l’intensité de la Premier League, signant plusieurs performances de haut vol avec en point d’orgue ce but inscrit à Old Trafford contre Manchester United. En son absence, Burnley n’a pas baissé de régime et disputera la Ligue Europa la saison prochaine. Un nouvel équlibre s’est dégagé et lui devra retrouver sa place.
Laurent Depoitre a inscrit le but du maintien contre Chelsea, le but d’une victoire de prestige contre Manchester United, marquant six fois au total. En concurrence avec Steven Mounié, il a progressé cette saison et a posé les bases d’un séjour prolongé chez un promu qui a réussi à se sauver. Au point même d’avoir retrouvé la sélection.
Qui aurait pu croire que la situation de Toby Alderweireld allait tant se dégrader après cette blessure aux ischios contre le Real en Ligue des Champions le 1er novembre ? Résultat, une seconde partie de saison en pointillé, la faute aussi à sa situation contractuelle. Et l’impression de gâchis tant il aurait pu apporter dans les grands rendez-vous qu’il a manqués. Reste à savoir quelle tournure prendra désormais son aventure.
Moussa Dembélé fait lui aussi face à ce type d’incertitude à un an de la fin de son contrat. Brillant parfois, rarement décevant, son physique reste tout de même fragile.
Thibaut Courtois a lui vécu une saison paradoxale. Excepté en 2015/16, il n’avait jamais autant encaissé de buts (34), mais il a aussi rendu 15 clean sheets, échouant à une unité de son record de l’an dernier. Dans une équipe qui s’est parfois cherchée, il n’a pas toujours rassuré, mais il a fini aussi par relever la tête après des difficultés sur la saison européenne. Mais il peut et doit faire mieux.
Réussite: Fellaini et Batshuayi
D’un côté, des buts importants comme le dernier inscrit contre Arsenal synonyme de Ligue des Champions. De l’autre, un manque de régularité lié à ses problèmes physiques qui l’a empêché de s’installer sur la durée et symbolisé par un chiffre : Marouane Fellaini a pu enchaîner au maximum seulement trois matches de championnat. Trop peu pour briller, mais assez pour convaincre José Mourinho d’appuyer sa demande de renouvellement de contrat qui se négocie.
Avant son prêt et sa blessure, Michy Batshuayi n’avait que peu de possibilités de s’exprimer en Premier League, devant souvent se contenter des coupes nationales. Résultat, un doublé à Watford malheureusement sans lendemain avec une première blessure, au genou, qui l’a empêché de s’installer dans la durée et surtout une utilisation très étrange de la part d’Antonio Conte.
Manquée: Mignolet, Benteke, Mirallas, Chadli
Jürgen Klopp a de la suite dans les idées. Après avoir tenté d’installer Loris Karius l’an passé sans réussite, le technicien allemand a fait de son compatriote son titulaire depuis le 15 janvier. S’il avait senti le coup venir, le désaveu a été terrible pour Simon Mignolet qui n’avait pourtant pas démérité dans une équipe à ce moment-là moins en place défensivement. Mais à l’arrivée, avec un même nombre de matches joués, Karius a encaissé 14 buts, soit 10 de moins que le Diable dont l’avenir va s’écrire loin d’Anfield.
Déjà précaire sous Ronald Koeman, la situation de Kevin Mirallas a trouvé le moyen de s’aggraver après la nomination de Sam Allardyce. Son prêt à l’Olympiacos n’a pas produit les effets escomptés et le voilà de retour à Everton où il ne devrait que transiter après l’une des saisons les plus compliquées de sa carrière.
Quelle est la part de Tony Pullis dans la saison hyper délicate de Nacer Chadli ? Dès l’été, des frictions sont apparues quand le Liégeois s’est opposé aux méthodes rudimentaires de son entraîneur qui n’a ensuite rien trouvé de mieux en novembre que de lui infliger une grosse séance d’entraînement après deux matches pleins avec la sélection. Résultat, une absence de quasiment cinq mois pour un souci aux ischios. Et un départ qui se profile avec une clause de 19 millions d’euros active depuis la relégation des Baggies.
Trois petits buts. Même lors de sa saison très mitigée à Liverpool, Christian Benteke avait plus marqué (9 cette année-là). En difficulté pour s’adapter à la révolution Franck De Boer qui n’a jamais prise, mieux utilisé par Roy Hodgson, il a malgré tout beaucoup déçu. À tel point que son avenir à Crystal Palace reste fortement incertain dans une équipe où il a même perdu sa place de titulaire sur les six dernières journées…