L'avis de Teklak: "Le plan de Martinez était génial"
Notre consultant Alex Teklak revient sur le plan mis en place par Roberto Martinez lors de la victoire contre le Brésil.
- Publié le 07-07-2018 à 08h08
Notre consultant Alex Teklak revient sur le plan mis en place par Roberto Martinez lors de la victoire contre le Brésil.
"Disons-le directement : ce qu’a fait Roberto Martinez est fabuleux."
"Tactiquement, il a été exceptionnel. J’ai été marqué par une chose : l’audace de poster Lukaku très haut à droite et de l’autoriser à ne pas trop défendre. Comme Marcelo monte avec Neymar sur le flanc et que Coutinho est posté très haut, en perte de balle, ils sont en 4-4-2 avec Neymar qui reste devant avec Coutinho qui va compenser à gauche. Sachant cela, Martinez s’est posé une question : comment attaquer sur leur faiblesse ? C’est ça qui est remarquable. Il a pensé à l’inverse de beaucoup. Il s’est d’abord demandé comment attaquer ce Brésil avant de réfléchir à comment défendre contre cette équipe. C’est pour cela qu’il a été mettre Lukaku dans l’espace à droite au lieu de l’alerter dans l’axe. Il fallait oser mais c’est idéal. De Bruyne est dans l’axe et distribue vers Hazard à gauche et Lukaku à droite. Et même si c’est De Bruyne qui marque le 0-2, il peut le faire grâce aux courses des deux autres. Il ne s’est pas dit "Comment je vais bloquer Neymar ?", mais "Comment jouer dans son dos ?" L’ingrédient auquel La Belgique ne s’attendait pas, c’est la nonchalance du Brésil. Les Brésiliens ne sont pas revenus. L’équipe était coupée en deux durant 25 minutes. Ils ont commencé à revenir à partir de ce moment-là. Miranda a compris en deuxième mi-temps qu’il ne fallait pas laisser Lukaku, surtout quand il est lancé. Ils n’ont pas pour autant modifié le plan de jeu. Ils ont gardé ce jeu dans les espaces."
"L’autre chose que le sélectionneur a très bien pensée, c’est fermer la défense à quatre et pas à cinq."
"Et ils attaquaient à trois derrière. Comme le fait Vanhaezebrouck. Chadli s’est déplacé vers l’intérieur du jeu en reconversion défensive. Le but ? Gêner Coutinho. Il s’infiltre beaucoup et Chadli est venu le bloquer. Il pouvait se le permettre car Fagner, le latéral droit, monte très peu et les défenseurs axiaux étaient assez nombreux pour bloquer Willian avant la pause. Lorsque Fagner montait, Chadli venait compenser d’une course sur le flanc. Il a fait de la force du Brésil une faiblesse. Ce déséquilibre vers la gauche a offert des possibilités aux Belges. Après la pause, avec la montée de Douglas Costa, c’était plus difficile. C’est d’ailleurs pour ça qu’il fait monter Tielemans. C’était un changement clair : il a fait monter Tielemans pour Lukaku pour garder le ballon et fermer le côté gauche. C’est remarquable. Tu bats le Brésil avec tes principes. Chapeau."
"Je n’ai pas tellement eu peur en deuxième mi-temps."
"Je sentais l’équipe très sereine. Je ne sentais pas un retour des Brésiliens. À part sur l’envolée de Courtois en fin de match. On a bien maîtrisé. Il fallait laisser passer l’orage juste après la mi-temps. Notamment après la rentrée de Costa qui a fait mal à droite. L’affolement était plus du côté brésilien. Leur domination était stérile et on sentait l’affolement chez eux plus que chez nous. Puis, ils ont demandé le VAR à trois reprises pour rien ou presque ! C’est la preuve qu’ils n’étaient pas bien et que les Diables géraient bien. Puis, le karma était avec nous. Le nombre de deuxièmes ballons qui ne sont pas tombés dans les pieds brésiliens… C’est un signe. C’est arrivé à plusieurs reprises. Fellaini et Witsel ont fait un match énorme. Kompany aussi a été très fort, il a suivi les décrochages de Firmino. Il l’a bien mis sous pression, il l’a bien fait."
Ils battent le favori pour le titre de champion du monde.
"C’est un énorme boost pour la suite. Ce match va rester dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vu. Ne dénigrons pas 1986, mais l’Espagne n’était pas une équipe de légende comme l’est le Brésil. C’est le pays le plus titré, celui des légendes du football. Battre cette grande équipe est un symbole intergénérationnel."