J’avais 12 ans et je rêvais déjà de ce 6 juillet 2018

Une humeur de Nicolas Christiaens, envoyé spécial à Kazan.

J’avais 12 ans et je rêvais déjà de ce 6 juillet 2018
©BELGA / AFP

Une humeur de Nicolas Christiaens, envoyé spécial à Kazan.

Le 17 juin 2002, j’avais 12 ans et j’apprenais à toujours jeter un œil aux arbitres avant de fêter un but de mon équipe favorite. J’apprenais aussi les sentiments d’injustice et de tristesse liés à une élimination. Et mes parents, eux, m’apprenaient qu’il n’y avait pas que le foot dans la vie. En 2010, lors d’une rencontre à mes débuts dans le métier de journaliste, Robert Waseige m’apprenait à ne pas vivre dans le passé : "Il faut arrêter de repenser à ce but annulé. Bien sûr, nous pouvons nous autoriser ce regret, mais il ne faut pas en faire une fixation", m’avait-il dit en substance alors que je n’avais pas résisté à l’idée de lui parler de ce fameux match.

Les Diables d’aujourd’hui ont, eux aussi, vécu cette déception. "J’étais probablement chez mes parents, mais je me souviens surtout du but annulé de Wilmots et de la défaite amère", déclarait Eden Hazard après la victoire contre le Japon. Pourtant, il y a fort à parier qu’aucun d’entre eux ne pensera à ce match vieux de 16 ans en montant sur le terrain, à 20 heures. Ils penseront simplement à écrire leur propre histoire et valider l’étiquette "génération dorée" qui leur est collée sur le front depuis plusieurs années. La pression sur leurs épaules sera immense, car ces 90 (voire 120) minutes sont probablement leur dernière chance de prouver qu’ils sont la meilleure équipe de notre histoire sur le terrain, et pas uniquement sur le papier.

Pendant ce temps, des millions de Belges vibreront devant un match dont on se souviendra encore dans 16 ans et plus. L’affiche pourrait ne plus nous être offerte pendant un bon moment et il conviendra d’en profiter du coup d’envoi au coup de sifflet final. Par respect pour les versions de nous avec 16 ans de moins et leurs regrets de 2002, mais aussi pour les nombreux Belges qui risquent de ne plus jamais connaître une équipe nationale aussi forte.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...