Divock Origi, enfant de la balle
- Publié le 12-05-2014 à 00h00
- Mis à jour le 13-05-2014 à 16h48
Nous avions rencontré le prometteur attaquant de Lille et des Diables Rouges, fils de l’ancien attaquant de Genk, en tout début de saison 2013-2014
Il vous fixe avec son regard couleur jais et vous lance avec assurance "Si j’ai toujours voulu être pro ? Oui. Mon premier jouet, c’était un ballon". Puis un large sourire barre le visage de Divock Origi.
À 18 ans, l’attaquant perpétue une tradition initiée par Kevin Mirallas, prolongée par Eden Hazard et Gianni Bruno : celle des joueurs belges formés à Lille.
Lui y a débarqué il y a 3 ans en provenance de Genk. Le Limbourg, terre de ses premiers souvenirs qui remontent à très loin, à l’époque où son père Mike brillait avec le Racing.
"Je me rappelle l’équipe de 98 de Genk. J’allais là-bas pour regarder les matches un week-end sur deux. J’étais tout petit, mais je me rappelle des gens habillés en bleu", raconte le natif d’Ostende qui, à l’époque, n’avait que 3 ans. "J’ai commencé le foot à Park Houthalen. Un recruteur de Genk voulait me faire venir au club à 6 ou 7 ans. Mon père ne voulait pas trop. À 11 ans, j’ai signé là-bas jusqu’à 15 ans. Et je suis venu à Lille."
Trajectoire normale d’un gamin doué. Sauf que tout n’est pas si simple. "Je n’avais pas encore 16 ans et comme c’était un transfert international, je n’avais pas ma licence." Résultat, l’attaquant doit patienter un an avant de jouer dans un environnement totalement nouveau, le tout sans parler français.
"Tout changeait. Avant, tu étais avec tes parents. Là, tu te retrouves seul dans ta chambre. C’est très dur. Tu ne joues pas non plus. Et le niveau était très élevé. C’était dur dans l’impact, dans tout. Mais j’ai appris énormément de choses."
Aux doutes, Origi préfère le travail. Un leitmotiv chez lui hérité de l’éducation paternelle. "Je n’ai jamais douté. Quand j’ai fait le choix de venir à Lille, je savais que je pouvais y arriver à une condition : travailler. Même si tu as du talent, il faut travailler. Dès fois, tu as des coups de moins bien. Cela arrive. Mentalement, c’était très dur."
Dans ces cas-là , les coups de fil à son père "un exemple à suivre qui a réussi grâce à sa discipline" agissent comme autant de remontants.
"Il me rassurait et me disait que je pouvais progresser rien qu’à l’entraînement. Je m’y donnais à fond, j’avais un programme supplémentaire pour les courses. Je travaillais encore plus." Jusqu’à la récompense, le 2 février dernier.
Appelé dans le groupe pour faire le nombre la semaine précédente, Origi est lancé dans le grand bain par Rudi Garcia. Le film s’accélère. "Quand tu rentres, tu te dis que c’est le moment. Je travaille depuis tout petit pour cela. Je suis venu à Lille pour cela. Tu te dis que c’est le moment. Tu sais le faire, tu te mets en confiance et tu te fais plaisir." Premier ballon, premier but, de la tête en plus, ce qui est loin d’être son point fort.
Et, instantanément, au bout d’une course folle, il se fige devant la tribune et y trouve immédiatement son père. "Quand j’ai marqué, nos regards se sont croisés. C’était fort. J’avoue que je ne pensais pas que cela allait si bien se passer. Ce que je voulais faire, c’était montrer ce que je savais faire et prendre du plaisir", explique celui qui s’est fixé un objectif cette saison : "Essayer d’apprendre le plus de choses et d’avoir le plus de temps de jeu possible." Car Origi le sait et le répète à l’envi: "Je suis jeune, je dois encore progresser et pour cela, il faudra beaucoup travailler."