Dennis Praet, révélation de la Serie A, rêve de la Russie: "La Coupe du Monde serait un cadeau du ciel"
Dennis Praet, la révélation de la Serie A, n’a jamais été rappelé par Martinez : " Dans ma tête, je me dis que je n’irai pas en Russie"
- Publié le 05-05-2018 à 08h33
- Mis à jour le 05-05-2018 à 08h36
Dennis Praet, la révélation de la Serie A, n’a jamais été rappelé par Martinez : " Dans ma tête, je me dis que je n’irai pas en Russie" L’homme du match de la dernière victoire d’Anderlecht à Bruges (1-4, voir par ailleurs) s’appelle Dennis Praet. Le jeune homme, qui fêtera ses ving-quatre ans la semaine prochaine, doit être le candidat Diable Rouge le moins médiatisé de la liste de 55 joueurs de Roberto Martinez. Pourtant, il est un phénomène en Italie.
L’ancien milieu de terrain d’Anderlecht, transféré pour 10 millions d’euros à la Sampdoria, est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du championnat transalpin. Pourrait-il être la grosse surprise dans le noyau de 23 de Roberto Martinez ?
Dennis Praet, espérez-vous encore être sélectionné pour la Russie ?
"Il faut toujours avoir de l’espoir. On ne sait jamais. Mais je suis réaliste. J’ai très peu de chances d’être repris. Le coach fédéral fait souvent confiance aux mêmes noms et je n’ai pas encore été repris depuis qu’il est coach."
Estimez-vous que vous méritiez d’être repris cette saison ?
"Surtout en novembre, je comptais recevoir une chance. En mars, je sortais d’une blessure musculaire qui m’avait éliminé pendant un mois. Je dois accepter que la Belgique ait une génération exceptionnelle."
Que pourriez-vous apporter à ce groupe ?
"J’évolue à un nouveau poste, depuis cette saison, en mezzala . Je construis le jeu de derrière. J’ai une bonne passe dans les pieds. Le ‘ 10 ’ reste ma position favorite. Mais j’ai appris à défendre. Et je suis beaucoup plus régulier qu’avant."
Bref, vous avez un profil que les Diables n’ont pas encore ?
"Si, je crois que De Bruyne peut jouer dans ce registre. Il est aussi quelqu’un qui relance le jeu derrière. Mais de grâce, ne me comparez pas à Kevin. (Rires) "
Vu que vous jouez si bas, vous n’avez pas de stats exceptionnelles : trois assists et un but, inscrit la semaine passée, lors de votre premier match en "10" . À Anderlecht, vous aviez un meilleur bulletin.
"Rien n’est comparable. Anderlecht est le meilleur club de Belgique, qui joue un football offensif et qui marque donc le plus. La Samp est une équipe de milieu de classement. À Anderlecht, je jouais en ‘10’ou comme ailier offensif. Ici, je suis un régulateur. Et la Serie A est plus forte que le championnat belge. Ici, chaque match est difficile."
Est-ce que Martinez vous a déjà parlé, entre-temps ?
"Non. Son T2 est venu voir un match et m’a envoyé un message après le match. Mais si Martinez ne me rappelle pas en sélection, je ne pense pas qu’il doive me parler."
Êtes-vous frustré par le manque d’attention pour la Serie A ?
"Frustré, ce n’est pas le cas. Mais j’ai le sentiment que la Serie A est considérée comme un championnat moins fort que les autres. Alors que le Top 8 ou Top 9 sont toutes des équipes qui gagneraient le titre en Belgique. La Serie A n’est pas d’un niveau inférieur à la Premier League , à la Bundesliga ou à la Primera Division . Mais la Belgique la suit moins."
Vous l’avez déjà dit : si la Samp jouait en Angleterre, vous seriez Diable Rouge.
"Je ne sais pas si je serais dans les 23. Mais la Belgique suivrait plus mes prestations et j’aurais plus de chances d’être repris. Le meilleur exemple est Steven Defour à Burnley. Cette saison, son équipe a fait de bons résultats et il a bien joué. Eh bien : quand il était fit , il était toujours repris."
Ce serait un coup dur de ne pas être repris ?
"Dans ma tête, je n’irai pas en Russie. Et si jamais je suis quand même la surprise du chef, ce serait un cadeau du ciel. Parce que chaque joueur veut vivre une Coupe du Monde."
"L'euphorie était énorme après ce 1-4"
Praet se souvient bien de ses deux buts lors de la dernière victoire du RSCA.
Pour être champion, Anderlecht ne peut se contenter que d’un seul résultat à Bruges : une victoire. Tiens, est-ce que pour cela, la Sampdoria ne prêterait pas Praet, son homme en forme, pour un seul match ? Bruges était la victime favorite de Praet, surtout lors de ce 1-4 de décembre 2015, la dernière victoire d’Anderlecht à Bruges.
Praet sourit quand on lui parle de ce match. "Si mes souvenirs sont bons, la situation était un peu comparable avec cette année-ci. On devait gagner pour rester dans la course au titre."
Pas tout à fait, Dennis. La situation était moins désespérée qu’aujourd’hui. Anderlecht n’avait que trois points de retard sur Bruges et six sur Gand, et on était encore dans la phase classique. Mais en 18 matches, l’équipe de Besnik Hasi avait déjà perdu 20 points. La tension était énorme au Parc Astrid, où le public était de plus en plus critique.
comme ce dimanche , Anderlecht était fortement handicapé. Kara et Najar étaient suspendus. Heylen était le dépanneur de service, aux côtés de Deschacht. Comme l’année précédente (défaite contre Beveren, 1-2), Bruges avait distribué 30.000 bonnets de Noël pour créer une grosse ambiance. Le stade Jan Breydel vibrait comme lors de chaque visite d’Anderlecht. Bruges n’avait plus perdu à domicile depuis sept mois. "L’ambiance est toujours extrêmement chaude au Club" , confirme Praet. "Je me souviens du 4-0 dans le match du titre de cette même saison. On a été écrasés par l’équipe et par les 30.000 fans."
Mais ce 20 décembre-là, Anderlecht avait d’emblée pris le match en main en mettant la pression sur Bruges. À la 6e minute, Okaka déflorait la marque. À la 35e , Praet doublait l’avance des siens, avec un tir des 20 mètres. "C’était un joli but, mais je crois que le gardien (NdlR : Bruzzese) aurait peut-être pu l’avoir."
En seconde mi-temps, le suspense était total. Bruges poussait, réduisait le score via Denswil, mais c’est Anderlecht qui avait creusé l’écart via Suarez (sur penalty) et Praet (à la 93e). Praet : "Oui, je m’en souviens bien. Moi, je préférais ce but-là, qui était le fruit d’une belle combinaison avec Okaka, suivie d’une finition parfaite. Dans ma carrière, j’ai marqué cinq fois contre Bruges. Une explication ? Meunier était un back offensif. Quand je jouais à gauche, j’avais de l’espace pour être dangereux."
Preud’homme râlait sur l’arbitre Gumienny, qui arbitrait déjà son 14e Topper . "Il était si mauvais en seconde mi-temps que Bruges en première mi-temps" , pestait MpH .
Gumienny avait sorti 11 cartes jaunes et avait annulé trois buts. Mais pendant la conférence de presse de Preud’homme, le vestiaire d’Anderlecht tremblait. "L’euphorie était énorme" , se souvient Praet. "On avait fait une grosse fête. Gagner à Bruges a toujours été quelque chose de spécial."
Il ne s’agissait toutefois que d’un des rares sursauts d’orgueil d’Anderlecht, cette saison-là. Cinq mois plus tard, Bruges avait sa revanche et… son titre tellement attendu.
"L'intérêt de la Juve, Naples et autres? Il y a une certaine vérité..."
Praet est très convoité sur le marché des transferts italien. Des négociations auraient déjà eu lieu avec la Juve et Naples, mais l’Inter et même l’AS Rome seraient également à l’affût.
Son prix de départ est fixé à 27 millions, à payer en une fois. Praet ne pense toutefois pas encore à un départ. " On est encore en lutte pour une qualification européenne avec la Sampdoria. On a encore trois matches très importants (NdlR : dont un match à domicile contre Naples) ."
Mais il est clair que les rumeurs sont fondées. Praet : "Disons qu’il y a beaucoup de spéculations et qu’il y a une certaine vérité. Le fait qu’on parle tellement de moi signifie que je joue bien et qu’on m’apprécie."
Et un transfert vers un autre championnat ? "Je n’y ai pas encore réfléchi. Mais je suis très, très heureux à la Sampdoria. La ville est magnifique et l’équipe tourne mieux que prévu."
"En cas de victoire mauve, la pression sur Bruges serait énorme"
Praet est évidemment resté supporter d’Anderlecht. "Je suis les résultats et je regarde les résumés de matches" , dit-il. "Bien sûr que j’espère qu’Anderlecht décroche encore le titre. Et c’est possible. Si Anderlecht gagne ce dimanche, l’écart se réduit à deux points. Cela mettrait une pression énorme sur Bruges. La course au titre serait relancée. Si Bruges gagne, par contre, le champion est connu. Tout dépendra de ce match."
Praet ne pourra pas regarder le match en live. Il sera en pleine préparation pour le match à Sassuolo. À la Sampdoria, il joue avec moins de pression qu’à Anderlecht. "Nous ne devons pas gagner chaque match comme à Anderlecht. Surtout lors d’une saison comme celle-ci, où nous dépassons déjà les objectifs. Anderlecht doit gagner chaque match. La Sampdoria ne doit en gagner que deux : contre les voisins de la Genoa. Mon bilan dans les derbies est bon : trois victoires et un nul."