Damso et l'Union belge: les coulisses d’une rupture !
Damso avait été choisi par les… joueurs eux-mêmes. Il a été évincé par les dirigeants flamands de l’Union belge.
- Publié le 10-03-2018 à 07h10
Damso avait été choisi par les… joueurs eux-mêmes. Il a été évincé par les dirigeants flamands de l’Union belge. Cela fait mauvais genre. Depuis le désastre de l’Euro 2016, l’Union belge de football avait tout fait pour réconcilier les Diables avec leurs supporters. Elle pensait faire un pas de plus en trouvant un hymne destiné à la nouvelle génération. Au lieu de ça, elle s’est retrouvée au cœur d’une immense polémique, dont elle sort forcément perdante.
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé en coulisses, il faut d’abord revenir au mois de novembre 2017, au moment du choix de Damso.
Après Stromae en 2014 puis Dimitri Vegas et Like Mike en 2016, Universal a proposé plusieurs artistes à l’UB pour réaliser l’hymne du Mondial russe.
Les joueurs ont été consultés et, tel un jury de télécrochet, ils ont choisi eux-mêmes l’heureux élu : Damso. Les joueurs flamands ne connaissent pas le rappeur, mais il est apprécié par d’autres Diables comme Eden Hazard, Michy Batshuayi ou Romelu Lukaku.
Une fois officialisé , ce choix est dénoncé par le mouvement féministe et suscite une première polémique, essentiellement dans la presse francophone. "Très sincèrement, on ne pensait pas que la polémique s’éteindrait si vite" , nous confie un dirigeant de la Fédération. "C’est passé comme une lettre à la poste."
Mais la polémique a refait surface cette semaine, du côté flamand cette fois, ce qui lui a donné une tout autre ampleur. En plus des féministes, plusieurs politiques ont fustigé le choix de la Fédération, suivis par la presse du Nord du pays. Seuls, politiques et médias n’auraient pas pu faire changer l’UB d’avis.
Tout a changé quand les sponsors sont montés au créneau. Ils ont eu peur de l’impact direct sur leur image et ils se sont fait entendre. Le vice-président et vrai patron de l’Union belge, Bart Verhaeghe, n’a pas tardé à s’emparer du dossier. Fidèle à son image, il a voulu très vite trancher.
Les membres du conseil d’administration de l’UB ont été contactés et invités à voter par mail. Les francophones étaient nuancés et sensibles à l’impact potentiel de Damso auprès des jeunes.
Mais tous les dirigeants flamands ont balayé cet argument d’un revers de la main. Craignant de vexer les sponsors pour un artiste que personne ne connaît en Flandre, ils ont tous voté pour la mise à l’écart de Damso.
Qu’en pensent les Diables ? Les joueurs francophones soutiennent Damso, sans s’exprimer publiquement. Seul Vincent Kompany a pris position sur Twitter, de manière ironique : "Le chef marketing de Damso travaille à la Fédé c’est sûr. Un génie."
Il marque un point : en 24 heures, Damso s’est fait un nom. Dans tout le pays, cette fois.