Comment les Diables rouges gèrent-ils la fin de mercato?
Match face à Gibraltar et fermeture du mercato : ce jeudi est une journée importante… et difficile à gérer.
- Publié le 31-08-2017 à 12h21
- Mis à jour le 31-08-2017 à 12h22
Match face à Gibraltar et fermeture du mercato : ce jeudi est une journée importante… et difficile à gérer. Divock Origi, Kevin Mirallas, Thomas Vermaelen et Nacer Chadli espèrent trouver un nouvel employeur d’ici la fin du mercato estival. Pour bien comprendre leur état d’esprit, il suffit d’écouter Kevin De Bruyne, confronté à la même situation lors de son passage à Manchester City. "En Allemagne, les clubs ouvrent les entraînements aux journalistes. Je sentais que toutes les caméras étaient braquées sur moi et j’étais nerveux. D’autant que cela a bien duré trois ou quatre semaines. L’officialisation de la transaction fut une libération pour moi", dit-il, en référence à la transaction bouclée un 30 août.
Roberto Martinez va donc devoir gérer la nervosité d’une partie de ses troupes, même si les joueurs concernés ont très peu de chances d’entamer la rencontre face à Gibraltar. "J’ai connu de nombreux mercatos avec l’équipe nationale et cela s’est toujours bien passé", précise Vital Borkelmans, l’ancien adjoint de Marc Wilmots. "Les rassemblements internationaux permettent de travailler dans une certaine sérénité. Les joueurs côtoient des amis et sont bien plus calmes. Ils peuvent donc bien préparer une rencontre et se poser pour parler de l’avenir avec leur agent."
Ce jeudi, de nombreux représentants pourraient débarquer dans le lieu de résidence des Diables Rouges pour négocier les derniers éléments d’un accord. L’hôtel de Tubize prendrait les contours d’un bureau où se règlent les dernières affaires estivales. "À mon époque, ces transactions n’étaient pas encore si nombreuses", dit Robert Waseige. "Moi, je n’autorisais pas les agents à entrer à l’intérieur de l’hôtel", témoigne Georges Leekens. "Si tel avait été le cas, il y en aurait eu cinquante car, à un moment, tout le monde est le représentant de tout le monde. Avec les moyens de communication actuels, il n’y a plus besoin de se voir physiquement pour discuter."
Marc Wilmots était plus enclin à ouvrir les portes de l’hôtel, mais uniquement si le joueur lui avait demandé l’autorisation. "Les Diables ont déjà beaucoup d’expérience et arrivaient donc à gérer plus facilement cette situation", reprend Vital Borkelmans. "Marouane Fellaini, par exemple, était très serein alors qu’il allait rejoindre Manchester United. Après sa signature, tout le monde l’avait applaudi, comme ce fut le cas aussi avec Romelu Lukaku, Thomas Meunier ou encore Michy Batshuayi. Les joueurs ne sont pas jaloux et sont même contents de voir de plus en plus de Belges en Angleterre."
Serein, tranquille, certes, mais un joueur ne peut être concentré à cent pour cent sur un match s’il sait qu’en même temps, son avenir se joue dans des bureaux. "Certains gèrent ça très bien, d’autres ont plus de difficultés", dit Georges Leekens. "Si quelqu’un est perturbé par cette situation, il ne faut pas l’aligner. C’est un petit peu comme une blessure. Sauf que c’est à la tête qu’il a mal, pas à une jambe", sourit Robert Waseige.
Heureusement, le déplacement en Grèce se déroulera dans de meilleures conditions !
Marouane Fellaini: Deux transferts sur le gong
Le médian est un spécialiste des transferts conclus dans les dernières minutes du mercato estival. Son passage à Everton ne l’avait pas empêché de disputer, cinq jours plus tard, les nonante minutes du match face à l’Estonie. Il y a deux ans, il avait raté une journée d’entraînement avec les Diables. Il faut dire que la veille, il s’était rendu à son domicile, en Angleterre, pour suivre les négociations entre les Toffees et Manchester United. Il passe des tests médicaux à quatre heures du matin et est de retour six heures plus tard à Bruxelles. Il sera quand même titularisé soixante-huit minutes lors du déplacement en Écosse.
Romelu Lukaku: Isolé dans sa chambre
Le 31 août 2015, les Diables sont censés se retrouver dans une salle pour une longue séance de dédicaces. Tout le monde est présent, sauf Marouane Fellaini et Romelu Lukaku. L’attaquant demande l’autorisation de rester dans sa chambre, car il vient tout juste d’apprendre la possibilité d’un départ, sous forme de prêt, à Everton. Cinq heures avant la fermeture du marché, il commence à négocier son départ, vivement conseillé par Kevin Mirallas, sous contrat à Everton et qui aimerait être rejoint par son compatriote. L’affaire est conclue dans les derniers instants du mercato. Il restera sur le banc en Écosse.
Adnan Januzaj: Loué dans les dernières heures
En manque de temps de jeu à Manchester United, l’ailier est prêté à Dortmund. Les négociations sont bouclées lors du premier jour du rassemblement des Diables Rouges. "Si Michael Zorc, le directeur sportif, l’a pris, c’est qu’il compte sur lui", commente Marc Wilmots, visiblement satisfait de ce transfert qui, a posteriori, se révélera être un flop. Malgré tout, le sélectionneur ne lui offrira pas de temps de jeu face à la Bosnie.
Christian Benteke: Parti à l’insu de son plein gré
Les Diables se réunissent pour préparer la réception de l’Allemagne. À son arrivée, Christian Benteke vient tout juste d’apprendre qu’il allait certainement être prêté à Malines. "Je ne veux pas spécialement y aller car j’ai envie de me montrer au Standard. Mais apparemment, je n’ai pas le choix. Je me suis toujours comporté comme un professionnel mais on ne me respecte pas", dit-il, décontenancé par ce qu’il vient de lui arriver. Son agent se rend, dans la soirée, à l’hôtel des joueurs pour officialiser cette location de douze mois, quelques heures avant la fermeture du marché. Assez perturbé par cette affaire, l’attaquant ne jouera que dix-sept minutes face aux Allemands.
Jason Denayer: La quête du temps de jeu
Conscient qu’il n’aurait pas de temps de jeu à Manchester City, le défenseur central négocie une location jusque dans les dernières heures du marché. Marseille et Valence sont disposés à l’accueillir mais lui préfère se rendre à Galatasaray. Un accord est trouvé de toute justesse et il passe les nonante minutes sur le banc contre la Bosnie. Il a récidivé l’année suivante avec, encore une fois, une location à Sunderland.
Axel Witsel: Un transfert et une longue attente
En 2012, il avait profité du dernier jour du mercato russe pour parapher un contrat de cinq ans au Zenit Saint-Pétersbourg contre quarante millions d’euros. Pour mener à bien cette affaire, il avait été autorisé à ne pas prendre part au premier entraînement des Diables Rouges, ce qui ne l’avait pas empêché de disputer tout le match au pays de Galles. L’été dernier, Roberto Martinez l’a autorisé à quitter le rassemblement pour boucler son transfert à la Juventus. Le médian avait passé et réussi ses tests médicaux pour passer, ensuite, de longues heures dans un bureau, assis sur une chaise, à attendre que les dirigeants turinois trouvent un accord avec leurs homologues russes. Une offre de vingt-cinq millions d’euros a finalement été refusée et le joueur est rentré à neuf heures du matin à l’hôtel des Diables. Le soir même, il a joué les nonante minutes face à l’Espagne, "à sa grande surprise".