Ciman se confie: "J’ai toujours un petit doute" avant les sélections des Diables
Laurent Ciman est toujours aussi honoré de faire partie de la sélection des Diables.
- Publié le 20-03-2017 à 12h19
- Mis à jour le 20-03-2017 à 12h21
Laurent Ciman est toujours aussi honoré de faire partie de la sélection des Diables. Laurent Ciman sera présent au premier rassemblement des Diables Rouges ce lundi après-midi. Après son match contre le New York City FC de Pirlo, Villa et… Chanot (1-1), le défenseur de l’Impact Montréal a pris l’avion pour la Belgique ce dimanche.
"C’est toujours une grande satisfaction et un honneur d’être appelé chez les Diables", dit l’ex-Standardman. "Aujourd’hui, mon statut en équipe nationale est différent d’avant, car j’ai saisi ma chance quand Kompany, Vermaelen, etc. ont été absents. Mais, vu mon passé, j’ai quand même toujours un petit doute avant l’annonce de la sélection. Donc je suis ravi quand je vois que mon nom figure dans la liste. Mais je ne considère certainement pas ce nouveau statut comme définitivement acquis : je bosse tous les jours pour mériter d’être là."
Outre le fait d’être repris, Laurent Ciman a aussi plus de chances qu’avant d’être titulaire depuis que Roberto Martinez a repris les rênes de l’équipe nationale. Mais il préfère rester prudent et ne pas faire de plans.
"Je suis convoqué, je fais partie du groupe. Je vais me donner à fond et on verra les choix du coach, notamment en fonction du schéma tactique qu’il mettra en place. Il connaît mes qualités et à confiance en moi. C’est ce qui a changé par rapport à avant."
Le plus important, pour les Diables, c’est de poursuivre sur leur lancée dans cette campagne qualificative : quatre matches, quatre victoires, 21 buts pour, 1 seul but contre.
"Si on gagne, c’est clair qu’on frappera un grand coup. On a l’équipe pour faire un bon résultat, mais on respecte la Grèce. C’est une équipe qui laisse peu d’espaces et qui a des individualités pour faire mal offensivement. Notamment Mitroglou. Mais on n’a encaissé qu’un but jusqu’ici et on veut poursuivre sur cette spirale positive défensivement. On sait que si on garde le zéro, on a de grandes chances de gagner vu notre énorme potentiel offensif."
En sélection , Laurent Ciman retrouvera son pote Axel Witsel, qui a été repris alors que certains pensaient qu’il n’entrerait plus dans les plans de Martinez suite à son transfert en Chine.
"J’ai très souvent Axel au téléphone. J’étais au courant de son transfert bien avant qu’il signe. J’ai un grand respect pour tout ce qu’il a fait et je n’ai pas à dire s’il a fait un bon ou un mauvais choix. Il a fait le choix qu’il estimait le meilleur pour lui et sa famille, point. Ce n’est pas parce qu’il est parti en Chine qu’il a perdu ses qualités. La Russie n’est pas non plus un championnat de ouf. Je sais qu’il va bosser dur pour rester compétitif. Et puis, en foot, tout peut aller très vite. Il peut très bien revenir en Europe plus vite que prévu. Ou en MLS." (sourire)
"Voir qu’on se moque du Standard, cela fait mal"
L’ex-Rouche est déçu pour Bruno Venanzi et son ami Jean-François Gillet.
Loin des yeux, près du coeur. Même de l’autre côté de l’Atlantique, Laurent Ciman reste attaché au Standard.
"Voir qu’on se moque du Standard, cela fait mal", dit-il. "Mais c’est normal qu’on en arrive là quand un club de ce statut joue les playoffs 2 deux années de suite. Et quand, en plus, un autre club wallon se qualifie pour les playoffs 1, c’est logique que ça chambre… Cela me fait mal pour le président, qui aime ce club. Je suis triste aussi pour mon ami, Jean-François Gillet. Il n’a pas vécu une saison facile mais il n’a rien lâché. Je n’ai jamais douté de lui et de son statut de numéro 1 même si c’est aussi une bonne chose d’avoir une saine concurrence avec Guillaume Hubert, un jeune formé au club."
Laurent Ciman parle de déjà "préparer la saison prochaine" avec un leitmotiv qui ne surprendra personne.
"Ce n’est pas un secret : le Standard a besoin de stabilité. Il faut trouver l’équilibre, sans faire 50 transferts. Je ne vais pas critiquer le travail de la direction car je ne sais pas ce qui se passe. Je constate juste qu’il y avait assez de talent dans le groupe pour finir au moins dans le top 6 ! Individuellement, les joueurs sont très forts, mais pour être performant, il faut trouver un équilibre."
Parti du Standard en janvier 2014, Laurent Ciman a déjà failli revenir par le passé, temporairement durant l’intersaison en MLS. Mais cela ne semble plus être une possibilité désormais. "On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais je suis bien ici. Nina (NdlR : sa fille qui souffre d’un retard de développement) progresse très bien. En Belgique, il n’y a toujours rien qui est fait pour les enfants comme elle. Il y a d’autres endroits, notamment aux États-Unis, où il y a aussi ce qu’il faut pour l’aider. Il y a des clubs intéressés, mais je suis bien ici et j’ai encore deux ans de contrat. On verra."
Pourquoi plusieurs stars ont quitté la MLS
Pour Ciman, il y a la concurrence de la Chine et une prise de conscience des clubs et... des stars elles-mêmes.
En vogue il n’y a pas si longtemps, la MLS a un peu perdu de son attrait. Notamment à cause de la concurrence financière de la Chine, nouvelle destination privilégiée par les stars du foot mondial. À l’inverse, plusieurs stars ont quitté la MLS : dans le courant du mois de novembre, Gerrard et Keane ont annoncé leur départ du LA Galaxy (de Jelle Van Damme) et Lampard du NYCFC. Du côté de Montréal, c’est Drogba qui a quitté l’Impact.
"Il y a la concurrence du marché chinois, certes. Mais les clubs de MLS ont aussi compris qu’ils ne devaient pas dépenser l’argent n’importe comment et qu’ils devaient miser sur leurs centres de formation. Puis il y a aussi les joueurs qui arrivent ici en pensant que ce sera facile et qui déchantent. Le départ de Didier nous fait mal. Il apportait beaucoup sur le terrain et en dehors. On a tous énormément appris pendant ces deux ans à ses côtés. Il nous manque mais il faut respecter son choix et s’adapter pour arriver à jouer sans lui."
Pour l’instant , cela ne tourne pas vraiment comme cela devrait. Le début de la saison de l’Impact n’a pas été à la hauteur des attentes : une défaite et deux partages.
"L’an passé, on était le Petit Poucet . On nous prenait de haut et on n’avait rien à perdre. Un peu comme quand j’étais à Courtrai et qu’on avait joué les playoffs 1. Cette année, les adversaires nous prennent plus au sérieux. Comme partout, il y a du travail vidéo. Je le vois pour moi : j’ai moins de libertés qu’avant. On ne veut plus être une équipe de contre. On veut davantage maîtriser car on a des joueurs capables de tenir le ballon. L’ambition, c’est de gagner la MLS."
Pour aider, l’Impact enregistrera en juin prochain l’arrivée de Blerim Dzemaili, l’international suisse de Bologne, dont le propriétaire n’est autre que le propriétaire de l’Impact, Joey Saputo. Comme renforts, le club canadien aurait aussi pu avoir des joueurs... du championnat belge.
"Certains joueurs me contactent car ils sont intéressés par la MLS. Et je soumets moi-même des noms à mes dirigeants, car il y a beaucoup de potentiel en Belgique. Après, c’est aux dirigeants du club et aux joueurs de décider s’ils donnent suite."
Cela n’a pas abouti lors du dernier mercato mais ce n’est peut-être que partie remise...
"Van Damme capitaine ? Pas surpris"
À son retour de sélection, Laurent Ciman aura deux déplacements aux States : l’Impact Montreal affrontera d’abord le Chicago Fire puis il se rendra au Los Angeles Galaxy de Jelle Van Damme. "On évolue dans le même championnat mais on n’est pas plus en contact pour autant vu l’éloignement", commente Ciman. "Je ne suis pas surpris qu’il ait été promu capitaine. Partout où il est passé, il a eu le brassard."
Très apprécié par tout le monde à Montréal et titulaire indiscutable, Laurent Ciman, lui, n’a pas reçu ce statut. "Ici, le capitaine est un Québécois et c’est logique qu’il ait le brassard. Puis il y a d’autres anciens. Mais ce n’est pas parce que je ne suis pas capitaine que je n’ai pas un rôle à jouer. Sur le terrain, je suis un relais pour le coach."