Alexis De Sart jette un oeil dans le rétro de la campagne des Diablotins: "Le tournant, c’est en Turquie"
Alexis De Sart revisite cette campagne historique qui a pris un autre virage à Istanbul.
- Publié le 17-10-2018 à 07h41
- Mis à jour le 17-10-2018 à 09h46
Alexis De Sart revisite cette campagne historique qui a pris un autre virage à Istanbul. Avant cette apothéose en Suède, il y a eu neuf autres matches. Sept victoires et deux nuls qui ont charrié leur histoire. Forgeant aussi celle d’un groupe. Alexis De Sart, l’un de ses acteurs majeurs, nous la dévoile. Embarquement immédiat.
1. BELGIQUE - MALTE 2-1 (27 MARS 2017)
"J’étais dans la sélection élargie pour un stage de presque deux semaines mais pas sur la feuille de match. Ne pas y être était un peu difficile mais aussi logique car je n’étais pas encore titulaire à Saint-Trond. J’avais regardé le match chez moi, une victoire avec des buts de Ryan Mmaee et Dion Cools."
2. BELGIQUE - TURQUIE 0-0 (5 SEPTEMBRE 2017)
"Ma première sélection. C’est différent des autres catégories de jeunes car on est tous pros, ce sont des matches plus importants, face à de meilleurs adversaires. On sent qu’on se rapproche de l’étape ultime. La rencontre est fermée contre des Turcs assez physiques et forts défensivement, même si on avait su se créer pas mal d’occasions. Il nous avait juste manqué la finition sur ce match-là, comme sur ce ballon que je donne à Siebe (Schrijvers) sur la fin. Cela aurait été beau. On fait nul pour le premier gros match de cette génération. Ce n’était pas le résultat qu’on espérait mais ce n’était pas mauvais non plus."
3. BELGIQUE - SUÈDE 1-1 (6 OCTOBRE 2017)
"Par rapport aux analyses vidéo qu’on avait eues du staff, c’était clair que cela allait être notre adversaire le plus redoutable dans ce groupe. On avait affronté une bonne équipe suédoise, avec deux attaquants très costauds. Jordi Vanlerberghe marque un but magnifique. C’était un point logique sur l’ensemble du match. On sentait que c’était une équipe qui avait confiance en elle, en ses bons joueurs. Et qu’on allait la retrouver jusqu’au bout."
4. CHYPRE - BELGIQUE 0-2 (10 OCTOBRE 2017)
"Que Landry, Elias et moi ne soyons pas là avait surpris un peu tout le monde. Le coach avait fait ce choix, il fallait l’accepter. Avec le recul, peut-être que cela nous a fait du bien à tous les trois parce qu’on jouait beaucoup. Peut-être qu’on avait besoin de repos mais on aurait quand même pu accompagner le groupe, même si c’était pour ne pas jouer, on n’aurait pas mis la mauvaise ambiance. On l’a accepté et on est revenus avec le même plaisir. Si c’était un message au groupe pour montrer qu’il n’y avait pas de statut ? Peut-être. C’était une décision du coach qui a surpris. Au final, cela n’a pas pris plus d’ampleur et on s’impose grâce à Dodi (Lukebakio) et Sam (Bastien)".
5. BELGIQUE - CHYPRE 3-2 (9 NOVEMBRE 2017)
"On mène 2-0 à la mi-temps grâce à Isaac (Mbenza) et Landry (Dimata) puis ils reviennent à 2-2 à un quart d’heure de la fin avant que Leya marque dans les arrêts de jeu. Les consignes étaient claires : il fallait marquer le plus vite possible et se mettre à l’abri. Peut-être qu’avec cette avance, on a pensé que le match était fini. On s’est un peu laissé aller. Et eux marquent deux fois sur leurs deux seules attaques. Mais on a montré notre force de caractère, on s’est battus jusqu’à la fin pour remporter un match hyper important. Un match qui nous a fait prendre conscience que chaque point était hyper important, qu’il fallait être le plus efficace possible."
6. TURQUIE - BELGIQUE 1-2 (14 NOVEMBRE 2017)
"C’est le tournant. On était mal embarqués parce que vite menés après cinq minutes et on égalise juste avant la mi-temps. Nordin Jackers nous sauve un penalty et après, on arrive à enchaîner grâce au but de Siebe. Cela élimine les Turcs et il ne reste que nous, la Suède et la Hongrie pour la qualification. C’est un tournant au niveau mathématique mais aussi mental. On savait que jouer là-bas était difficile, on a fait un gros match, tous ensemble."
7. BELGIQUE - HONGRIE 3-0 (26 MARS 2018)
"On est à égalité avec eux avant le match. On savait que c’était une équipe solide. Dès le début du match, on leur a mis le couteau sous la gorge et on les a pris sur l’envie et la mentalité. Il y a cette exclusion rapide pour une faute sur Landry après 10 minutes. Mais même sans cette rouge, on gagnait ce match, pas facilement mais sans trop de difficultés avec des buts de Siebe, Dodi et Landry. On sait par les journaux que c’est peut-être le dernier match du coach sans être plus inquiets que cela. On se doute que dans la logique, il va terminer la campagne. Et on sait qu’on joue nos carrières, qu’on ne veut pas rater cela. Il est là, il a continué, tant mieux pour tout le monde."
8. MALTE - BELGIQUE 0-4 (7 SEPTEMBRE 2018)
"On sait que la génération précédente a gagné là-bas dans les arrêts de jeu. Là, le mot d’ordre est de le mettre vite sous pression pour marquer le plus vite possible parce qu’on savait que c’était l’équipe la plus faible du groupe. Dans ce genre de cas, le premier but est toujours le plus difficile à mettre. Landry le met. Puis Siebe, puis Dodi et Aaron."
9. HONGRIE - BELGIQUE 0-3 (11 SEPTEMBRE 2018)
"Le groupe arrive à maturité. Tout le monde joue en club, ce qui n’était pas spécialement le cas en début de campagne. Certains le font dans de très grands clubs et c’est ce qui fait la différence en termes d’efficacité. Chacun a pris conscience qu’il fallait être plus efficace, tant pis si on ne met pas un petit pont sur le match. C’est la différence. Le groupe est sérieux, on mène, on est un peu en difficulté puis on termine le travail avec 3-0 clair et net avec le doublé de Landry et le but de Siebe. Quand on rentre dans le vestiaire, l’ordinateur diffuse le match de la Suède. Ils sont menés à 15 minutes de la fin, personne ne prend sa douche et au coup de sifflet final, c’est un soulagement car ils n’ont plus de joker. Et que ce sera à nous de terminer le boulot."