1 jour, 1 Diable: Yannick Carrasco, la famille sur un piédestal
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, la famille Carrasco préface la finale de la Ligue des Champions. Rencontre.
- Publié le 27-05-2016 à 13h00
- Mis à jour le 27-05-2016 à 13h21
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, la famille Carrasco préface la finale de la Ligue des Champions. Bienvenido a Vilvorde ! Dans une maison située au bout d’une paisible rue, tout le monde se parle en espagnol. "C’est toujours comme ça chez les Carrasco", sourit Carmen. C’est certainement encore plus le cas depuis la qualification de l’Atlético Madrid pour la finale de la Ligue des Champions face au Real, l’ennemi historique. Samedi soir, toute la famille sera devant la télévision pour soutenir Yannick, qui fait la fierté de toute une ville depuis ses grands débuts professionnels.
Pour l’occasion, Tinin et Julia, l’oncle et la tante, nous accueillent chez eux, en compagnie de Tony et d’Agustin, les cousins, Hugo et Celia, les petits frère et sœur, et Carmen, la maman. "D’habitude, je ne le regarde pas à la télévision car j’ai peur de lui porter malheur. Face à l’Italie, mon fils avait insisté pour que je visionne la rencontre, mais lorsque les Italiens ont ouvert le score, je suis allé dans la cuisine pour suivre le reste du match à la radio. Je ne comprends pas comment ils arrivent à garder leur calme !", avoue Julia.
"Qui te dit que nous sommes calmes ?", sourit Agustin. "Nous sommes tous super excités, mais c’est normal. Cela me fait toujours bizarre de voir mon cousin au top du top, au milieu des meilleurs joueurs du monde comme Lionel Messi, par exemple."
Ce sentiment sera encore plus grand lors du duel face aux Madrilènes. Et, visiblement, ils sont même plus excités que le Diable Rouge lui-même. "Je lui ai téléphoné juste après la qualification pour la finale. Je l’ai félicité et il m’a juste répondu ‘merci’ . C’est quelqu’un qui reste tout le temps humble, voire un petit peu timide", pointe Tony, rapidement rejoint par Carmen. "Il n’aime pas se mettre en avant. Parfois, j’ai l’impression d’être plus heureuse que lui quand il gagne", sourit-elle. "Mais je pense que s’il soulève la Ligue des Champions, il sera euphorique. Gagner ce trophée, ce serait quelque chose d’incroyable, même si disputer la finale est déjà très beau."
Carmen Carrasco se rendra, samedi matin, à Milan en compagnie de son plus jeune fils, Hugo, et de sa belle-fille, Noémie. Mylan, l’autre frère, est déjà aux côtés de la star de la famille et sera rejoint par tous les amis au soir de la rencontre. "Je suis déjà stressé quand je regarde un match de Liga , alors je n’imagine pas ce que je vais ressentir pour une finale de Ligue des Champions", enchaîne Hugo, qui ne peut masquer sa ressemblance avec son grand frère. "Je commence à bien connaître les chants des supporters de l’Atlético, et je suis certain que je vais en reprendre quelques-uns."
Avec, peut-être, la possibilité de rejoindre Yannick sur la pelouse au coup de sifflet final. "Ah! oui, ça, je l’espère bien", dit immédiatement la maman. "Et toucher la Ligue des Champions ? Pfff! je ne sais pas, je ne réalise pas encore trop tout ce qui se passe", reprend Hugo.
Malheureusement, Yannick Carrasco a une chance sur deux de ne pas soulever le plus beau trophée du football européen. Une possibilité que personne ne veut envisager pour le moment. "Nous n’aurons pas trop besoin de lui parler si tel est le cas. Sa copine sera présente et je suis certain qu’elle trouvera les bons mots", explique Carmen. "De toute façon, Yannick n’aime pas trop parler après une défaite. Tous, nous savons qu’il vaut mieux le laisser un petit peu tranquille, même si nous, nous avons envie de discuter avec lui."
"Il va enchanter le public belge"
Yannick Carrasco devrait débuter l’Euro dans la peau d’un titulaire.
Une fois la finale de la Ligue des Champions terminée, Yannick Carrasco se rendra immédiatement au camp d’entraînement des Diables pour préparer le prochain Euro. Il y a un an, personne ne pouvait encore assurer qu’il aurait bien sa place dans le noyau des vingt-trois mais, aujourd’hui, sa sélection n’a pas suscité le moindre débat tant elle était évidente. "Il avait bien sa place dans cette équipe", dit Carmen. "On espère même qu’il sera titulaire sur le flanc droit. C’est possible car Marc Wilmots a dit que Kevin De Bruyne jouerait dans l’axe et Eden Hazard sur le flanc gauche. Il reste donc une place à prendre", analyse Agustin.
Durant le mois de juin, la famille tentera de se rendre plusieurs fois en France pour suivre ses prestations et le soutenir. "Moi, je pense que ça peut être le tournoi de Yannick", raconte Julia. "Le public belge va être enchanté par ses prestations, je n’ai aucun doute à ce niveau. Pourquoi ? Parce que Yannick ne choisit pas ses matches et se donne tout le temps à fond, quel que soit l’adversaire. Et je suis certaine qu’à la sortie du tournoi, il sera unanimement reconnu par le public."
Si la possibilité de choisir la sélection portugaise avait été évoquée ("il n’en a jamais été question", coupe la maman), Yannick Carrasco ne regrette pas d’avoir opté pour la Belgique, même si cela pourrait compliquer la vie de sa famille. "Une finale entre les Belges et l’Espagne, ce serait horrible", rigole Julia. "Personnellement, je préfère que les Espagnols partent en pleurant car, en face, il y a mon cousin", appuie Tony.
"Et puis, les Espagnols ont déjà tout gagné récemment, ils peuvent laisser un trophée aux Belges, non ?", termine Agustin, avec un grand sourire.
"Le maillot de Zlatan ? Je préfère celui de Yannick"
Lors de la finale de la Ligue des Champions, Yannick Carrasco va retrouver un joueur qu’il affectionne : Cristiano Ronaldo. "Il a davantage été interpellé par Zlatan. Après un match, il n’échange jamais son maillot, sauf lorsqu’on lui demande", dit Carmen. Même ses cousins ne lui demandent pas spécialement de demander la vareuse d’une vedette pour leur collection personnelle. "Pourquoi faire ? Je préfère avoir le maillot de Yannick que celui de Zlatan Ibrahimovic", lance Agustin, applaudi par le reste de la famille.
"On ne parle pas de foot quand il revient"
Avec son emploi du temps, Yannick Carrasco n’a pas souvent l’occasion de revenir en Belgique. Pourtant, il adore les grandes réunions familiales. "Parfois, nous sommes une bonne quarantaine. On voit directement qu’il est dans son élément et qu’il s’amuse bien", dit Julia. Avec un seul mot d’ordre : ne pas parler de football. Ou alors, le moins possible. "Quand il revient à la maison, on déconne avec lui de la même façon qu’avec les autres cousins", confirme Tony. "Lorsqu’il était à Monaco, je lui avais demandé de tout me raconter sur le club et sa vie, mais il m’a rapidement répondu : ‘Tita (NdlR : tatie, en espagnol), quand je reviens ici, je suis Yannick, je suis ton neveu, pas un footballeur’ . Il n’est pas très bavard à ce sujet et je le comprends parfaitement. Sauf quand il bat le Barça, là on lui pose quand même une question ou deux", sourit Julia.
Le Diable n’aime pas trop se mettre en avant. "On lui demande des nouvelles de sa famille, par exemple. Et si un reportage lui est consacré, il n’est pas du genre à demander qu’on allume la télévision. C’est quelqu’un de bien", dit Tinin.
"Il fera un super papa"
Le Madrilène est très protecteur avec sa famille et espère avoir des enfants.
Yannick Carrasco a toujours placé sa famille sur un piédestal. Pour ses deux petits frères et sa petite sœur, il incarne cette figure paternelle qui a toujours manqué dans le foyer.
"Il nous protège comme s’il était notre père. Il nous demande tout le temps comment ça se passe à l’école, au foot et dans notre vie de tous les jours", confirme Hugo. "Au début, l’éloignement n’était pas simple à gérer mais, à force, on s’y habitue. À l’école, on vient souvent me demander de ses nouvelles, mais je sais faire la différence entre ceux qui sont uniquement intéressés par mon nom de famille et mes vrais amis."
"Lorsqu’il jouait à Monaco, il allait directement les rechercher à Monaco dès qu’il était de retour en Belgique. Il adore passer du temps avec eux", corrobore Julia.
Il ne s’agit pas d’autorité déplacée mais simplement de bienveillance. "Mais quand on joue à un jeu de société, j’adore le chambrer quand il perd car il ne supporte pas ça. Je lui donne des gages, et pas toujours les plus sympas", reprend son petit frère.
Depuis plusieurs mois, Yannick Carrasco file le parfait amour avec Noémie Happart. "Une fille bien, j’espère que tout ira bien pour eux", dit Carmen.
"Je ne sais pas quand, mais Yannick a toujours voulu devenir papa. Et je ne pense pas qu’il faudra encore attendre dix ans avant d’accueillir un petit nouveau dans la famille. Ce sera un super papa, c’est quelque chose qu’il a en lui. Je pense que ce sera un papa cool et strict à la fois. Il a beaucoup de principes, notamment sur la politesse."
"Selon moi, il adoptera le même comportement que sa maman, qui a élevé ses enfants toute seule. Elle savait être décontractée, mais ses enfants savaient très bien qu’ils ne pouvaient pas répondre aux plus âgés", confirme Julia.
"Il peut devenir l’un des meilleurs joueurs du monde"
En moins d’une année, Yannick Carrasco est déjà parvenu à s’imposer comme l’un des pions majeurs de l’Atlético, à un point tel que les supporters l’apprécient énormément. "Quand j’entre dans un magasin de sport, je vois son maillot en premier. Les fans l’aiment bien car il s’est rapidement intégré, a du charisme et est humble", explique Carmen, pleine de fierté. "Mais aussi parce que c’est un super joueur de foot", ajoute immédiatement Agustin.
"En fait, c’est impossible de ne pas aimer Yannick. Il ne prendra jamais la grosse tête, sinon il l’aurait déjà fait au vu de sa réussite actuelle", confirme Julia.
La famille est certaine que le Diable réussira une grande carrière. "Je pensais qu’il n’allait pas beaucoup jouer cette saison, mais il a bien bossé. Par contre, j’ai toujours été convaincu de sa réussite", poursuit Agustin.
Selon eux, il pourrait, un jour, tutoyer les meilleurs joueurs du monde. "Je ne vais pas dire que c’est déjà le cas car il manque d’expérience mais, plus tard, il peut intégrer cette classe des meilleurs", enchaîne la maman.
"Et puis, n’oubliez pas qu’il a déjà fait tomber Messi cette saison", termine Julia.