1 jour, 1 Diable: "Les Courtois doivent quelque chose à Bilzen"
Thibaut Courtois et sa famille se sont engagés à aider leur ville et une de ses écoles. Découvrez le nouveau volet de notre série 1 jour, 1 Diable !
- Publié le 09-06-2016 à 11h37
- Mis à jour le 09-06-2016 à 11h42
Thibaut Courtois et sa famille se sont engagés à aider leur ville et une de ses écoles. Lundi soir, Bilzen changera de nom. La ville limbourgeoise se transformera en Courtois stad .
Pour marquer le coup avec l’ Euro qui débute sous peu, Bilzen a frappé très fort en lançant une sorte de partenariat avec Thibaut Courtois, la célébrité locale. "Il est une publicité incroyable pour nous" , nous confie-t-on d’ailleurs du côté de la ville.
Thierry Courtois, le père du joueur, confirme: "La ville nous a contactés afin de savoir si nous étions d’accord de l’aider pour promouvoir différentes choses. C’est du city marketing assez classique mais l’idée était vraiment bonne et nous avons accepté. Je connais bien la personne à la base du projet et je savais qu’il ferait bien les choses. L’organisation est d’ailleurs impeccable."
Thibaut Courtois ne l’aurait pas fait pour une autre ville. Mais Bilzen reste spéciale pour lui. "Il y a toujours vécu. Avant d’aller à l’étranger, il y habitait avec nous. Désormais, Bilzen est son pied-à-terre lorsqu’il rentre en Belgique. Nous y habitons d’ailleurs toujours ma femme et moi."
La famille voulait donc renvoyer l’ascenseur à une ville qui a toujours compté pour elle. "Ne nous cachons pas, nous avons un certain confort de vie et notre famille doit quelque chose à la ville. Nous le faisons d’ailleurs avec grand plaisir. S’investir dans les différents projets de la commune est aussi important aux yeux de Thibaut qu’aux nôtres."
Frieda Brepoels, la bourgmestre, ne s’y trompe d’ailleurs pas malgré son manque d’intérêt pour le ballon rond : "Thibaut Courtois est le meilleur ambassadeur de notre ville depuis des années. Il réalise de grandes choses tout en restant humble. Il est un héros pour les jeunes de la ville mais également pour leurs parents."
Le projet le plus médiatique (et certainement le plus bruyant) de Bilzen est le Café Courtois. Pour chaque match des Diables Rouges, la Grand-Place de la ville se transformera en kop de supporters des Diables et du chouchou local : Thibaut Courtois.
"Ce ne sera peut-être pas le plus grand événement de l ’Euro, mais l’ambiance sera géniale" , promet Bruno Steegen, échevin du city marketing . "On veut que les gens soient derrière les Diables Rouges et prennent du bon temps chez nous. Et pas seulement durant la rencontre mais bien avant et après. Les matches diffusés à 21 h, par exemple, verront le Café ouvert de 19 à 1 h du matin. Si le match est à 15 h, ce sera de 13 à 20 h."
La finale sera de toute façon diffusée sur l’écran géant de 18 m2 et la ville rêve déjà de la vivre avec les Diables Rouges. "Nous espérons bien" , sourit Bruno Steegen qui a affirmé que tous les matches des Diables, sans exception, seront diffusés au cœur de la ville.
Un concours est également organisé au sein de la commune. Le but ? Gagner un drapeau géant à l’effigie de Thibaut Courtois. Une action qui connaît déjà un très franc succès selon les organisateurs. "Il y a au total 25 drapeaux (NdlR : dont 5 seront distribués aux gagnants du concours) avec son visage dessus" , confirme le père du joueur. "La campagne autour de sa personne est grande."
L’action qui marque vraiment l’implication de la plus célèbre famille de la ville n’a, elle, pas de lien direct avec le football. "Même si l’ Euro nous permet de donner une grande visibilité à notre projet."
Afin de soutenir Klavertje 3, une école primaire qui, depuis des années, accueille aussi bien des enfants normaux que de jeunes souffrant d’autisme, les Courtois ont mis la main à la poche.
"Nous avons créé un porte-clés en forme de gant de gardien avec une photo de Thibaut dessus" , explique son Thierry Courtois. "Nous avons pris en charge tous les frais concernant la fabrication, la livraison, etc."
Les gadgets , qui se vendent comme des petits pains (lire ci-contre), coûtent 4 euros. "Et tout l’argent file dans les caisses de cette école qui n’a jamais refusé le moindre élève et qui réalise un boulot formidable."
Thibaut Courtois a d’ailleurs lui-même lancé un message à l’encontre de ses concitoyens pour les inviter à soutenir financièrement le projet.
La directrice de Klavertje 3 n’en croyait pas ses yeux. "C’est incroyable que Thibaut ait choisi notre école" , expliquait Joke Caproens. "Nous lui sommes infiniment reconnaissants et les enfants étaient ravis de savoir qu’il nous soutenait. Il est d’ailleurs venu nous rendre visite à l’école. Depuis lors, tout le monde s’est impliqué dans le projet."
"Il jouait déjà avec des plus âgés"
Il n’a pas fallu longtemps pour que Thibaut Coutois porte la vareuse du KRC Genk. On oublie toutefois souvent que son premier club était l’équipe locale de sa ville : Bilzen.
Thierry Courtois, son père, se souvient bien des débuts de son rejeton il y a près de vingt ans de cela. "Il devait avoir quatre ans et demi à cette époque" , raconte-t-il. "Il a passé deux ans dans le club avant de partir pour le grand frère genkois."
Et à cette époque, Courtois n’avait pas encore enfilé les gants. "Il n’y avait pas de gardien, je crois. (rires) C’était du 5 contre 5 et les gamins couraient partout et dans tous les sens. Ne me demandez pas à quelle place jouait Thibaut (NdlR : beaucoup écrivent qu’il évoluait en tant que latéral gauche) car il n’y avait pas véritablement de positions sur le terrain. Les enfants n’étaient pas là pour la compétition. À l’époque, s’amuser était l’objectif principal."
Le talent était toutefois déjà bien présent. À tel point que l’actuel portier titulaire des Diables et de Chelsea était surclassé. "Il jouait déjà avec des joueurs plus âgés. Un jour, un entraîneur a voulu vraiment scinder les équipes par âge, mais ça n’a pas pris forme pour lui. Ça ne fonctionnait pas avec les gamins de son âge."
Plus jeune , Thibaut Courtois était loin d’atteindre son double mètre actuel. Au contraire, il n’émargeait pas aux plus grands. "Il était loin d’être petit, mais ne faisait pas partie des plus grands. Sa croissance est arrivée plus tard."
Et elle a ensuite mis un certain temps avant de s’arrêter.
Déjà près 5.000 porte-clés vendus !
Dans la ville des Courtois, tout le monde possède désormais le même porte-clés (lire ci-contre pour les détails de l’action) à l’effigie de Thibaut Courtois. Et pour cause, près de 5.000 porte-clés ont déjà trouvé acquéreur.
"Nous avions débuté avec cette quantité, mais nous avons déjà lancé une nouvelle commande afin de relancer l’action" , nous expliquait Thierry Courtois. "Nous espérons en vendre beaucoup dès lundi soir lors de la diffusion du match des Diables Rouges contre l’Italie. Cela pourrait être un bon coup de vente pour nous."
La maman de Thibaut est d’ailleurs l’une des personnes les plus motivées par la vente de ces gadgets à l’effigie de son fiston.
"Au moment où je vous parle (NdlR : mercredi matin) , elle est sur le marché de Bilzen pour essayer de trouver des acheteurs potentiels" , sourit le père de Thibaut. "Elle en vend également à son cabinet, elle est kiné, et ça marche vraiment bien. Nous espérons en écouler un maximum durant l’ Euro ."