Deuxième étoile
- Publié le 15-07-2018 à 21h20
- Mis à jour le 15-07-2018 à 21h19
Jonathan LangeToute la France s’était souvenue, début juin, de ce qu’elle faisait ce 12 juillet 1998 sans se douter qu’elle allait aussi désormais se remémorer ce 15 juillet 2018. Pour l’éternité. Vingt ans après, une deuxième étoile est désormais accrochée à son maillot. Un maillot comme un bleu de travail. La France s’était lancée à la conquête du monde en se rêvant en puissance offensive ? Elle s’est vite recentrée sur ses valeurs de sacrifice, d’abnégation et de collectif. Il y a 20 ans, la tête de Zidane en dépassait. Cette année, difficile d’en dégager une tant cette équipe s’est avancée comme un collectif où chacun a apporté sa pierre. De Lloris, qui se fera chambrer pour l’éternité, à Griezmann, monstre d’efficacité. Le tout en passant par Varane et Umtiti, les lieutenants des clubs devenus généraux de la sélection, par Pogba qui a trouvé dans la simplicité la meilleure alliée ou bien évidemment Mbappé. Déjà plus jeune joueur à inscrire un doublé en Coupe du Monde depuis Pelé, le phénomène a récidivé en marquant en finale pour entretenir une comparaison forcément flatteuse avec le Roi mais qui dessine en creux son formidable potentiel, celui d’un talent qui vient de conquérir la planète. Et qui n’était pas né en 1998. Le monde appartient à ces Bleus qui vont maintenant savourer, eux qui ont plongé tout un pays dans la liesse. Combien de temps durera ce sentiment de félicité ? Pas 20 ans mais la Coupe du Monde qui vient de s’achever a cimenté sur l’instant une société fracturée. Elle donne l’envie de s’aimer, de se congratuler. Et le Français que je suis ne formule qu’un souhait : que la Belgique connaisse un jour ce moment. Elle en a les armes nécessaires. À condition de croire en son étoile.