De plus en plus imprévisible
- Publié le 24-05-2018 à 22h01
Sa griffe est de plus en plus visible Si le monde des entraîneurs devait se diviser entre dogmatiques et pragmatiques, Zinédine Zidane vivrait dans le second hémisphère. "Ce n’est pas aux joueurs de s’adapter à moi, c’est à moi de m’adapter à eux" , a-t-il coutume de répéter.
La conquête de sa première Ligue des Champions il y a trois ans a été marquée du sceau de la continuité. Pourquoi vouloir toucher à un équilibre gagnant ? Zidane s’était inscrit dans les pas de Carlo Ancelotti, maintenant sa confiance à la fameuse BBC. La saison dernière, l’avènement d’Isco conjugué à la baisse de rayonnement de Gareth Bale a fait bouger les lignes en dessinant une nouvelle tendance autour d’un 4-4-2 en losange qui a offert deux grands avantages en permettant à l’Espagnol de créer des déséquilibres entre les lignes et en offrant un nouveau rôle plus central à Cristiano Ronaldo.
"Zidane m’offre la liberté de jouer plus librement sur le front de l’attaque et c’est ce que j’aime", a expliqué le Portugais il y a un an sur le site de l’UEFA.
Cette saison , le Real compte une nouvelle corde à son arc avec un 4-4-2 à plat qui s’est notamment révélé un casse-tête insoluble contre le PSG. Lors du match aller, les Madrilènes avaient commencé avec leur losange habituel avant que le coaching de Zidane ne fasse effet à la 79e, quand Marco Asensio et Lucas Vazquez ont remplacé Isco et Casemiro. De 1-1, le score est passé à 3-1.
"Leur entrée a fait basculer le match. Ces deux changements illustrent la différence de coaching entre Zidane et Emery", nous avait confié Alex Teklak. La démonstration de force fut encore plus nette au retour : sans Kroos, ni Modric, blessé, le Français avait disposé ses hommes d’emblée en 4-4-2 à plat avec Casemiro et Kovacic dans le cœur du jeu. Un coup à nouveau gagnant.
"Cette animation a tué le PSG", avait résumé l’ancien milieu brésilien du PSG Valdo dans Le Parisien, parlant "de grande victoire tactique de Zidane".
"En fait, les avènements de Vazquez et Asensio élargissent l’éventail du Real : Zidane peut maintenant commencer ou terminer un match dans un 4-4-2 à plat alors qu’avant il ne pouvait que les achever", souligne Teklak. ZZ, lui, minimise son rôle. "À l’arrivée, ce sont les joueurs qui sont convaincus de ce qu’on peut faire pour gagner un match. La clé de tout cela est de croire en ce que nous faisons." Et lui parvient à susciter mieux que quiconque cette adhésion à ses idées. Tout en parvenant à créer l’incertitude chez les adversaires, qui ont de plus en plus de mal à savoir quel visage aura son Real.