Plombé par une erreur d’Anguissa, Marseille n’a plus existé ensuite face à l’Atletico de Griezmann, auteur d’un doublé Il y avait eu les larmes de Basile Boli à Bari après cet échec en finale de ce qui s’appelait encore à l’époque la Coupe d’Europe des Clubs champions le 29 mai 1991 contre l’Étoile Rouge de Belgrade. La détresse du colosse avait symbolisé les illusions perdues des Marseillais. 27 ans plus tard, il y a eu les larmes de Dimitri Payet.
Son visage défait rappellera longtemps la détresse olympienne face à une autre équipe qui évolue en rouge et blanc, l’Atletico Madrid, qui à la différence des Yougoslaves de l’époque, a surclassé son sujet.
Les Marseillais rêvaient d’être à jamais les premiers une seconde fois dans une C3 qui, qu’importe son nom, s’est toujours refusée aux Français à remporter la Ligue Europa.
Mais Antoine Griezmann et les siens les ont brutalement ramenés dans une réalité aussi dure que peut l’être la défense espagnole. Aussi froide que leur réalisme qui se nourrit des erreurs adverses.
Alors qu’il était peut-être le meilleur homme sur le terrain à ce moment-là, Zambo Anguissa a totalement manqué son contrôle plein axe sur une passe de Mandanda et Griezmann a puni la volonté marseillaise de relancer proprement (21e). Cruel. Rageant. Rédhibitoire aussi pour l’OM qui avait franchement bien débuté son match avec une énorme occasion sur un mouvement Thauvin - Payet quand le Réunionais a glissé un ballon en or à Germain que l’attaquant a expédié au-dessus dans ce qui restera au final comme la seule opportunité franche des Français (4e) jusqu’à ce ballon sur le montant de Mitroglou (81e) ou cette reprise d’Amavi.
Mais sans leur capitaine, les Marseillais ont navigué à vue. Vite, trop vite, la cuisse de Payet n’a pas tenu. Ni les accolades de ses coéquipiers, ni l’embrassade sincère de Griezmann, ne sont parvenues à consoler l’inconsolable à sa sortie. Payet a mis très longtemps à sécher ses larmes, craignant aussi sans doute pour sa place à la Coupe du Monde.
Sans sa qualité de pied si précieuse sur les phases arrêtées mais aussi dans le jeu, l’OM s’est retrouvé face à un casse-tête absolu contre une équipe qui n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle mène.
Et l’identité du bourreau est venue ajouter un soupçon de cruauté à cet échec. Sur une merveille de passe de Koke, Griezmann s’est offert un doublé. Tranquillement, lui le fan de l’OM depuis ses tendres années, a frappé une seconde fois pour doucher les ambitions de ses compatriotes dès le retour des vestiaires (49e). Même le ciel, qui a déversé une longue averse en seconde période, n’a pu se retenir à ce moment-là. Encore moins quand Gabi est venu ajouter un troisième but.
Jonathan Lange
Marseille Mandanda; Sarr, Rami, Luiz Gustavo, Amavi; Anguissa, Sanson; Thauvin, Payet (32e Lopez), Ocampos (55e Njie); Germain (74e Mitroglou).
Atletico Madrid Oblak; Vrsaljko (46e Juanfran), Gimenez, Godin, Lucas Hernandez; Correa (88e Partey), Gabi, Saul, Koke; Griezmann (90e Torres), Diego Costa.
arbitre : M. Kuipers (P-B).
avertissements : Vrsaljko, Amavi, Luiz Gustavo, Lucas Hernandez, Njie
les buts : 21e Griezmann (0-1), 49 Griezmann (0-2), 89e Gabi (0-3).