Coupe de Belgique: "Dieumerci Ndongala n’aura pas d’état d’âme" contre le Standard
Ami proche de Ndongala et formé à ses côtés au Standard, Joany Mununga préface la finale spéciale de son pote.
- Publié le 17-03-2018 à 11h55
- Mis à jour le 17-03-2018 à 11h56
Ami proche de Ndongala et formé à ses côtés au Standard, Joany Mununga préface la finale spéciale de son pote.
Le 31 janvier dernier, c’est paradoxalement en troquant son maillot rouche du Standard pour le bleu de Genk que Dieumerci Ndongala a perdu le blues qu’il traînait comme un boulet depuis le début de saison. "Le Standard n’avait pas besoin d’un Dieumerci Ndongala à 50 %. Je n’ai aucune rancœur", nous précisait-il quelques jours après son départ. Si le discours est édulcoré, la plaie est bien ouverte. En revenant dans son club formateur en janvier 2017, le Congolais entendait bien retrouver ses sensations après une longue blessure aux ischios et devenir un pion important du Matricule 16.
Aujourd’hui, Ndongala fait les beaux jours de Genk où il est prêté avec option d’achat. Samedi soir, il pourrait bien jouer un vilain tour aux Rouches.
"Et il ne s’en privera pas si l’occasion se présente", nous lance Joany Mununga, ami proche de Dieumerci Ndongala avec qui il a été formé au Standard des U16 à l’équipe réserve.
Selon son ami, Ndongala a retrouvé la confiance sur le chemin du Limbourg.
"Dans le foot, il n’y a pas que les qualités, il y a aussi l’humain. Ce n’est pas pour rien que Dieumerci a retrouvé ses sensations à Genk sous la direction de Philippe Clément. Ce dernier lui a rendu la confiance qu’il avait perdue à Liège. Je n’étais pas dans le vestiaire du Standard mais je constate juste, qu’aujourd’hui, il est en confiance. Pourtant, Dieumerci est toujours le même joueur qu’avant la fin du mercato…"
En revenant au Standard, le joueur de flanc était bien décidé à s’y imposer.
"Chaque joueur aspire à pouvoir montrer toutes ses qualités, encore plus quand tu reviens dans ton club formateur. Je ne dirais pas qu’il a été peiné de ne pas pouvoir y arriver mais plutôt déçu. Tu ne peux qu’être déçu quand on ne t’accorde pas la confiance. Dieumerci était déterminé. C’est d’ailleurs le mot qui le caractérise le mieux quand on regarde sa carrière. Encore une fois, ce qui lui arrive à Genk n’est pas le fruit du hasard. J’en reviens encore à cette notion de confiance. Il y a une différence entre dire qu’on va t’accorder sa confiance et le faire. Comme Felice Mazzù a su le faire à Charleroi avant lui, Philippe Clément ne s’est pas uniquement contenté de le dire…"
Pour son ami, Dieumerci Ndongala avait sa place dans l’effectif de Sa Pinto.
"Largement. C’est mon ami mais je suis objectif en disant qu’il y a peu de joueurs, en Belgique, capables d’éliminer aussi facilement leur opposant sur le flanc. Sa blessure à Gand l’a malheureusement bien freiné dans sa progression. C’est rageant, d’autant que c’était sa première grosse blessure. Mais Dieumerci ne s’est pas apitoyé sur son sort et a continué à bosser. Aurait-il pris une autre trajectoire sans la blessure ? Il n’est pas du genre à vivre avec des si…"
Malgré ses mésaventures en bord de Meuse, celui qui appartient toujours au Standard ne devrait pas en faire une affaire personnelle samedi soir.
"Il ne se battra pas contre le Standard mais bien pour Genk. Il sait faire la part des choses. Il agira en professionnel et n’aura pas d’état d’âme. Il n’est pas du genre à se mettre la pression. Il ne jouera donc pas le match dans sa tête avant le coup d’envoi."
En cas de but décisif, Joany Mununga voit son pote se contenir. "Il sera heureux et le montrera peut-être, c’est légitime. Mais il n’aura jamais un comportement provocateur. C’est un garçon bien éduqué."
"Ce ne sera pas Ndongala vs Standard"
Ce samedi, les Rouches retrouveront une vieille connaissance avec Dieumerci Ndongala. "Je pense qu’il sera dans mes parages", lance Collins Fai. "Dans ma tête, ce n’est pas Ndongala qui se dressera sur ma route mais bien Genk. D’ailleurs, il ne faut pas résumer cette finale à un duel entre Ndongala et le Standard."
À Sclessin, le Congolais a laissé des amis dont Fai fait partie. "Ce sera évidemment spécial de jouer contre lui car je l’apprécie beaucoup et on a passé du bon temps ensemble. C’est un joueur de qualité qui retrouve ses sensations à Genk. Je suis content et fier de lui. Il n’a pas été en pleine possession de ses moyens chez nous et au Standard, c’est difficile de performer quand on n’est pas à 100 %."
Memo Ochoa, lui aussi, refusait de se focaliser exclusivement sur Ndongala. "D’abord, c’est un excellent joueur et un super mec", assure le Mexicain. "On le connaît lui aussi mais le Standard a changé depuis son départ. Quand il est parti, on montait en puissance et aujourd’hui, on est plus fort qu’avant. Genk ne sera pas tranquille."
"Il n’y aura pas de cadeaux"
À l’Académie, Joany Mununga a également côtoyé Mpoku et Cavanda.
Durant ses quelques saisons passées à l’Académie Robert Louis-Dreyfus, Joany Mununga a également côtoyé d’autres acteurs de la finale de samedi, à savoir Paul-José Mpok et Luis Pedro Cavanda. "J’ai connu Luis avant qu’il ne parte pour la Lazio tandis que Polo, plus jeune que nous, avait été surclassé. On se connaît tous très bien et on a continué à se fréquenter."
À l’époque, les qualités de ceux qui allaient devenir ses amis étaient déjà bien marquées. "Techniquement, ils étaient doués, surtout Polo et Dieumerci mais dans des styles différents. Luis, lui, avait déjà tout du back droit moderne. Il était également doué sur le plan technique. Dieumerci était déjà capable d’éliminer trois hommes sur une action et d’enchaîner par une passe décisive ou un but."
Quant à Mpoku, il faisait déjà souffrir les défenseurs comme Joany Mununga. "Ah ça oui, je le confirme. Sa spéciale, il l’avait évidemment déjà et l’utilisait à bon escient. À l’époque déjà, tout le monde savait qu’il allait la faire mais malgré tout, cela fonctionnait toujours."
Joany Mununga est donc heureux de retrouver ses potes en finale de Coupe de Belgique. "Ce sera un beau rendez-vous au cours duquel ils sauront faire la part des choses. Quand il y a un trophée à la fin des 90 minutes, ou plus, l’amitié ne compte plus."
On l’aura compris, Joany Mununga risque donc bien d’être indécis ce samedi soir, quoique… "Sincèrement, je serai partagé même si, au final, j’espère que Dieumerci la remportera. Mon pronostic ? C’est délicat. Je vais dire 2-1. Ce serait encore mieux si tous mes potes pouvaient être décisifs."
Sur la pelouse du stade Roi Baudouin, plusieurs amitiés risquent d’être mises à l’épreuve. On connaît les liens qui unissent le trio Mpoku-Cavanda-Ndongala auquel il faut encore ajouter Mehdi Carcela, ami proche de Ndongala, mais aussi un autre Genkois, Clinton Mata, originaire de Verviers et avec qui Mpoku et Cavanda ont joué dans la rue.
"C’est vrai que ce sera un peu une finale entre potes. Mais ne vous y méprenez pas, ils ne se feront pas de cadeaux. Pour les connaître tous à différents degrés, je peux vous assurer qu’ils sauront bien faire la part des choses et s’il faut se rentrer dedans, ils le feront. Il peut y avoir des clashs, ce ne serait pas la première fois d’ailleurs (rires)."