Comment la Serie A est redevenue glamour
Derrière son habituelle locomotive la Juventus Turin qui a attiré Cristiano Ronaldo, tous les clubs ont emboîté le pas pour redonner à la Serie A des contours passionnants. Tour d’horizon.
- Publié le 18-08-2018 à 13h21
- Mis à jour le 18-08-2018 à 14h38
L’absence historique de la Squadra Azzura à la dernière Coupe du Monde, une première depuis 1958, aurait pu être perçue comme le signe annonciateur d’heures sombres pour le football italien. Sauf qu’il n’en est rien. Derrière son habituelle locomotive la Juventus Turin qui a attiré Cristiano Ronaldo, tous les clubs ont emboîté le pas pour redonner à la Serie A des contours passionnants. Tour d’horizon.
Juventus Turin: La Vieille Dame frappe fort
Une opération titanesque. Inédite par sa résonance médiatique et sportive mais surtout par son coût. En tout, entre son salaire démesuré (30 millions d’euros par an) et l’indemnité de transfert (100 millions), la Juventus va débourser 350 millions d’euros à lisser sur les quatre prochaines années pour s’offrir Cristiano Ronaldo.
Septuple championne d’Italie, la Vieille Dame veut rester intouchable et a recruté en ce sens, exfiltrant Gonzalo Higuain pour s’éviter un problème de luxe tout en rapatriant dans l’échange Leonardo Bonucci de retour moins d’un an après son départ pour l’AC Milan. La succession de Gianluigi Buffon avait été préparée avec la prise de pouvoir progressive l’an passé de Wojciech Szczesny qui a vu débarquer une doublure de choix en la personne de Mattia Perrin. Sans oublier l’arrivée du latéral droit de Valence Joao Cancelo pour 40 millions et celle, libre, du milieu international allemand Emre Can en provenance de Liverpool. Du lourd…
AC Milan: Leonardo et Maldini aux affaires
Oublié un mercato d’été 2017 dispendieux à 191 millions symbolisé par l’échec des deux têtes de gondole Leonardo Bonucci et André Silva qui ne sont plus là, tournée la page M. Li, l’investisseur chinois à l’agonie obligé de céder le club à son créancier américain Elliott, place à un nouveau chapitre que doivent écrire Leonardo et Paolo Maldini, de retour à la direction technique. Ce retour à une forme de raison se retrouve dans le recrutement avec des bons coups puisque le gardien Pepe Reina (Naples), le milieu Alen Halilovic (Hambourg) et le latéral gauche vice-champion du monde Ivan Strinic (Sampdoria) sont tous arrivés libres. Et le nouvel état-major a parfaitement géré le cas Bonucci obtenant en contrepartie Gonzalo Higuain et Mattia Caldara amené à former la charnière centrale de la sélection avec Romagnoli. Tout en ajoutant les muscles de Tiémoué Bakayoko prêté par Chelsea. Pertinent.
Inter Milan: Un recrutement malin
Se recruter en déforçant des rivaux directs : telle est la méthode employée par l’Inter Milan qui a débauché Radja Nainggolan de l’AS Rome pour 38 millions mais a surtout réussi à convaincre le défenseur international néerlandais de la Lazio, Stefan De Vrij, de rallier gratuitement la Lombardie. Ce qui a fait beaucoup de bruit. Dans les couloirs, le gaucher Kwadwo Asamoah (Juventus) et le droitier Sime Vrsjalko, finaliste de la Coupe du Monde avec la Croatie (Atletico) sont arrivés. Devant, l’attaquant argentin Lautaro Martinez a montré de très belles choses en préparation et va épauler son compatriote Mauro Icardi qui, à l’instar des autres cadres convoités comme le gardien Samir Handanovic ou le défenseur Milian Skriniar, ont tous décidé de rester. Pour faire des hommes de Luciano Spaletti le principal rival de la Juventus…
Naples: La nouvelle vie d’Ancelotti
Le pacte scellé la saison dernière a vécu : les joueurs napolitains s’étaient promis de rester tous ensemble pour enfin gagner un titre que toute une ville attend depuis 28 ans. Le record de points (91) n’a pas suffi mais le cycle s’est achevé sur un seul départ majeur : celui de Maurizio Sarri, remplacé par Carlo Ancelotti. Le retour au pays du technicien après 9 ans est une vraie curiosité dans un club qui a opéré un recrutement de remplacement : la paire de gardiens de l’Udinese Alex Meret - Orestis Karnezis est arrivée pour 25 millions et doit faire oublier Reina. Même mission pour Fabian Ruiz (Betis, 30 millions), successeur de Jorginho qui a lui aussi rejoint Chelsea. Simone Verdi, acheté 25 millions à Bologne, vient épaissir le compartiment offensif toujours mené par Dries Mertens.
AS Rome: La méthode Monchi
Si les caisses de l’AS Rome ont été remplies par les ventes de Radja Nainggolan et d’Alisson Becker, pas question pour le club romain de dilapider ce trésor de guerre savamment investi selon trois axes. Le premier repose sur des valeurs sûres avec un très gros coup, Steven Nzonzi, arraché 30 millions d’euros à… Séville par Monchi qui avait fait venir le champion du monde en Andalousie et le gardien international suédois très bon au Mondial Robin Olsen (Copenhague). Le deuxième s’articule sur des joueurs à la relance comme les défenseurs Davide Santon (Inter) et Ivan Marcano (FC Porto) ou le milieu Javier Pastore (Paris SG). Le troisième illustre le savoir-faire du directeur sportif qui a misé sur des jeunes à fort potentiel comme Justin Kluivert (Ajax), Ante Coric (Dinamo Zagreb) ou Bryan Cristante (Atalanta) en s’étant fait chipper Malcolm (Bordeaux) par le FC Barcelone.