Clasico : l’arbitre mis sous pression par Sa Pinto et Vanhaezebrouck
- Publié le 27-01-2018 à 15h04
Sa Pinto et Vanhaezebrouck ont tenté de se placer dans le rôle de la victime aux yeux de l’arbitre Delferière avant le Clasico Un Clasico se joue régulièrement sur quelques détails. Parfois même un seul détail suffit à faire pencher la balance. Et quand les deux équipes sont grippées, comme c’est le cas pour le Standard et Anderlecht en ce moment, la différence se fait encore plus souvent par ces petites choses extérieures à la qualité des joueurs et des systèmes de jeu mais qui restent propres à un match de football. Comme l’arbitrage, par exemple.
Et ça, Ricardo Sa Pinto et Hein Vanhaezebrouck l’ont fort bien compris. Tous les deux ont utilisé la journée de vendredi pour tenter de mettre un petit coup de pression à l’arbitre désigné, Sébastien Delferière. Mais ils n’ont pas du tout utilisé la même manière face aux journalistes.
En début d’après-midi au centre d’entraînement de Neerpede, Vanhaezebrouck a affronté la dizaine de journalistes avec une certaine décontraction. Et dès que l’inévitable question sur le retour d’Adrien Trebel à Sclessin est tombée, il s’est jeté dans la brèche avec délectation : "Je ne sais pas comment Adrien va réagir à l’accueil du public. Il dit que ça va aller mais on verra bien quand ça arrivera. Il y a déjà eu des précédents lors d’un Standard-Anderlecht. L’arbitre doit tenir compte du contexte dans sa gestion du match. Il y a trois ans, Defour avait reçu un deuxième carton jaune pour deux fois rien (NdlR : il avait dégagé le ballon vers le public après un coup de sifflet de l’arbitre) alors que le public du Standard mettait une grosse pression sur ce seul joueur."
Rien de bien méchant mais Vanhaezebrouck tient à subtilement rappeler à Delferière qu’il doit aussi être là pour protéger les acteurs du match face à l’environnement extérieur. En poussant un peu : qu’il faut protéger la victime Trebel face à tous ces gens hostiles.
Dans le même temps cent kilomètres plus à l’est du pays, Ricardo Sa Pinto brillait aussi. Mais par son absence. Le Portugais a marqué le coup en brossant la traditionnelle (et obligatoire…) conférence de presse puis en envoyant un peu plus tard un communiqué via Pierre Locht, l’avocat du club : "[…] Tout ce que je dis, tout ce que je fais est matière à polémique. On est trop focalisé sur moi et pas sur les défaillances arbitrales par exemple. […]." La manière est différente mais le but recherché est exactement le même : se placer dans le rôle de la victime avant le Clasico.
Fin novembre, juste avant Anderlecht-Standard en Coupe, seul Sa Pinto s’était servi de cette arme. Il avait distribué des captures d’écran aux journalistes pour énumérer les erreurs de l’arbitre en défaveur du Standard quelques jours plus tôt contre Genk. Et pendant ce Clasico en Croky Cup, les quelques décisions arbitrales difficiles avaient tourné à l’avantage des Liégeois. Un hasard ? Peut-être mais, cette fois, Vanhaezebrouck n’a pas voulu prendre le risque de laisser son confrère portugais seul sur ce terrain. Il lui a même lancé une petite pique : "Si on me lance une bière des tribunes dimanche, je ne pourrai pas simuler. Je ne pourrais plus me relever avec mon genou douloureux (sourire)."
On ne peut conclure que d’une seule manière : en souhaitant bon courage à Sébastien Delferière pour ce troisième Clasico de la saison.