Ça commence (doucement) à sentir la fête
- Publié le 13-06-2018 à 18h46
- Mis à jour le 13-06-2018 à 18h45
La ville de Moscou est divisée en deux : les parties touristiques sont pleines de supporters, les autres ne laissent pas penser que la Coupe du Monde débute ce jeudi À notre arrivée à Moscou, les mauvaises langues parlaient de jours pré-Coupe du Monde mornes. "On n’a pas l’impression que le Mondial va débuter", a-t-on entendu à de nombreuses reprises.
Mardi, dans le parc Gorki, on avait envie de confirmer les ouï-dire. Mais la ville a totalement changé au fil des jours. Les supporters ont commencé à affluer dans les rues de la capitale au point de créer des embouteillages.
Les lieux touristiques sont les plus vivants et les plus bruyants. La fermeture de la place Rouge pour la journée n’a pas atteint l’enthousiasme des supporters arrivés à l’avance.
Au pied de la colline du Kremlin, se situe l’horloge officielle qui décompte les heures jusqu’au lancement du tournoi.
Autour d’elle, les fans sont venus immortaliser leur arrivée en Russie. Au moment où nous débarquons, une vingtaine de Péruviens saute devant un Argentin en train de les photographier. De l’autre côté du chrono, un groupe d’Égyptiens en fait de même alors que quelques Colombiens, dont un magnifiquement déguisé en lion, entonnent des chants en espagnol.
Les supporters latinos sont de sortie et ça se voit. Autour des zones dédiées au Mondial, on entend davantage parler espagnol que russe. "Amigo, amigo", interpelle un Colombien pour demander son chemin à un concitoyen.
Quand les Costariciens se croisent, ce sont des "pura vida" (NdlR : la devise nationale) qui servent de bonjour.
Les nombreux Colombiens, Péruviens, Argentins, Costariciens et Brésiliens présents sont là pour faire la fête. À leurs côtés, les Égyptiens, les Marocains et les Tunisiens (les fans belges sont prévenus) ne sont pas en reste.
Au pied de l’église St-Basile, le symbole "Moscou 2018" est pris d’assaut. Autant par des supporters que par les nombreux touristes chinois qui n’ont pas déserté les rues malgré l’arrivée de la Coupe du Monde.
Les Russes sont étonnamment plus discrets. Réputés pour leur ferveur et leurs débordements, ils ont détonné par leur calme voire leur absence. En veille de match, on s’attendait à voir davantage de drapeaux au vent, de chapka et de maillot de l’équipe nationale.
Mais non, rien. Pas même des drapeaux pendus aux fenêtres des maisons. Un schisme étonnant entre les hôtes et leurs invités du mois.
Il est encore plus marqué quand on quitte le centre-ville. S’il est logique qu’on voie de moins en moins de fans étrangers en s’éloignant des points d’intérêt, on pouvait s’attendre à y voir davantage d’engouement local. C’est raté. Dès qu’on quitte un peu les alentours de la place Rouge, la ville reprend sa teinte grisâtre habituelle. Sans aucune note de couleur de Coupe du Monde.