Boulette, héros et larmes
- Publié le 10-07-2018 à 17h44
Danijel Subasic, le portier croate, vit une Coupe du Monde complètement folle Pas facile de marcher dans les pas de Drazen Dalic. Danijel Subasic y parvient pourtant bien avec une Coupe du Monde aussi chahutée que réussie.
S’il lui aura fallu près de 30 ans pour s’adjuger la place de numéro 1 incontestable des Damiers, il rentabilise bien le temps depuis qu’il en défend les cages. Une histoire rythmée par les penalties sauvés.
En 2016, à l’Euro, face à l’Espagne, il sauve un penalty de Sergio Ramos pour permettre à son équipe de gagner 2-1 et marcher sur sa poule. Jusqu’à une cuisante et imméritée défaite face au Portugal dans le match le plus ennuyant de l’histoire des Croates.
Ce contrecoup ne l’arrête certainement pas. Il aide Monaco à devenir champion de France au nez et à la barbe du PSG et son équipe nationale à décrocher son ticket pour la Coupe du Monde.
Un Mondial qu’il aborde, à l’image de ses équipiers, le couteau entre les dents. À 33 balais, il n’aura certainement plus la chance de jouer une demi-finale de Coupe du Monde.
La Croatie peut d’ailleurs le remercier pour avoir été aussi loin dans le tournoi. Le sélectionneur Zlatko Dalic n’a pas hésité à parler de Subasic comme d’un "héros qui a stoppé trois tirs au but" face au Danemark. Les médias lui ont octroyé la note de 10 sur 10 pour marquer le coup.
Un match pourtant entaché d’une grosse boulette du portier monégasque et conclu par un avertissement de la Fifa. Subasic avait montré un t-shirt à l’effigie d’Hvroje Custic, un ancien équipier décédé à 24 ans. Le gardien a fini en larmes en conférence de presse.
Pour rajouter encore un peu de drame à ce cocktail explosif, le gardien a réalisé un match fou face à la Russie en quart. Blessé à la cuisse à la dernière seconde du temps réglementaire ("J’ai senti une petite douleur mais j’ai demandé au coach de me laisser sur le terrain"), il a même dû demander à Dejan Lovren de donner son six mètres à sa place.
Une scène amusante mais rapidement balayée par un arrêt d’entrée de jeu lors de la séance de tirs au but. Dans son style particulier et avec un très large pas en avant avant de plonger, il a su faire la différence. La suite fait partie de l’histoire.
Son cas pose tout de même question en Croatie. Son absence à l’entraînement lundi a directement été contrebalancée par des nouvelles positives quant à l’état de sa cuisse. Il s’agit juste d’un œdème qui ne l’empêchera pas d’être aligné face à l’Angleterre.
Et la Croatie aura bien besoin de son solide gardien qui n’a encaissé que 0,8 but par match de moyenne, des chiffres équivalents à ceux de Jordan Pickford, son homologue du jour.
Romain Van der Pluym