Bernardo Silva, l’anti-Ronaldo
Discret mais ô combien talentueux, le médian est appelé à succéder à CR7 en tant que leader technique du Portugal.
- Publié le 20-06-2018 à 12h16
- Mis à jour le 20-06-2018 à 12h20
Discret mais ô combien talentueux, le médian est appelé à succéder à CR7 en tant que leader technique du Portugal. Ne comptez pas sur lui pour tirer la couverture sur ses performances. Bernardo Silva est plutôt du genre discret. Le genre de joueur qui, lorsqu’il fait gagner son équipe par un but d’écart, sort le célèbre "l’important, c’est les trois points" en zone mixte.
Mais ce côté antistar lui va bien. En tout cas, il semble s’y complaire. À Manchester City comme au sein de la sélection portugaise, le talentueux médian n’est pas le joueur phare de son équipe. Ce qui ne l’empêche pas d’être l’un des plus importants. Comme il l’a prouvé face à l’Espagne avec la Selecçao. Lui qui, rappelons-le, ne faisait pas partie du groupe portugais qui a remporté l’Euro en 2016 (non repris suite à une blessure). Mais qui a tout de même été marqué par ce sacre historique.
"Remporter la première grande compétition internationale pour notre pays nous a rendus très fiers. Cela a changé l’ambition des joueurs, indique-t-il. Avant, on nous regardait comme une bonne équipe. Maintenant, on est champion en titre, on nous aborde différemment."
Cela s’appelle un changement de statut. Qui, chez Bernardo Silva, se caractérise par un transfert à Manchester City pour 50 millions d’euros et par une adaptation réussie à la Premier League. Le petit Bernardo qui aimait dribbler est aujourd’hui devenu un joueur bagarreur, travailleur et décisif. Toutes les qualités d’un médian moderne. "Je me sens plus complet. Le fait d’avoir évolué déjà au Portugal, en France, en Angleterre fait que tu apprends beaucoup de choses différentes. Ça change ta façon de regarder le jeu, notamment dans la manière d’aborder la notion d’espace", expliquait-il il y a quelques jours dans France Football. "Avec Pep Guardiola, j’ai appris autre chose. Presser haut, être bien placé, le plus près de la cage de l’adversaire. Parce que quand tu récupères haut, tu as moins d’efforts à faire dans la construction offensive."
Ce qui lui offre de facto une liberté d’expression plus grande dans les trente derniers mètres. Et lui confère une bonne tête de successeur de Cristiano Ronaldo. "Mais à 33 ans, alors que tout le monde pensait qu’il allait baisser de niveau, il continue à être incroyable, sourit le Portugais en parlant de son illustre équipier. Si un jour il faut le remplacer ? C’est impossible, tout le monde le sait. Mais un jour, s’il faut être là pour le Portugal, j’essaie de répondre présent."
Avec la discrétion et l’humilité qui le caractérisent. Mais aussi et surtout avec beaucoup de talent.