1.029 passes pour être éliminé
- Publié le 01-07-2018 à 20h51
L’Espagne a été une caricature d’elle-même face à la Russie et quitte la Coupe du monde sans gloire, dès les 8es de finale Des passes, des passes, des passes et une élimination. Le résumé est certes réducteur mais il colle à merveille au scénario d’Espagne - Russie.
Grandissimes favoris de la rencontre, qualitativement et techniquement plus forts que leurs adversaires, les Espagnols sont éliminés du Mondial, aux tirs aux buts, suite aux ratés de Koke et d’Aspas. Et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Car durant 120 minutes, prolongation inclue, la Roja a été une véritable caricature d’elle-même, en réussissant 1.029 passes sur l’ensemble de la rencontre (un record dans un Mondial depuis que les statistiques sont comptabilisées) mais en étant incapable de créer le danger dans le rectangle adverse
Pourtant, l’Espagne avait ouvert le score, grâce à un but contre son camp du vétéran Ignashevich (38 ans), dès la 12e minute, suite à un duel avec Ramos. Mais une grossière erreur de Piqué, qui commet un penalty idiot en laissant traîner sa main plus haut que sa tête dans le rectangle, juste avant la mi-temps (41e), a remis la Russie dans la rencontre.
Avant que la suite du match, ennuyant au possible, ne s’écoule lentement jusqu’aux prolongations, sans que la Roja ne parvienne à casser des lignes et à créer du jeu. Elle s’est limitée à faire des passes entre les deux rectangles, espérant, à un moment donné trouver une faille. Mais la Russie ne lui en a pas donné.
"Avec son style de football basé sur la possession de balle, l’Espagne a tout gagné. Mais il vient un moment où il faut donner la balle à ses attaquants" , analysait Rio Ferdinand sur la BBC avant de lancer un cinglant : "La Roja a eu ce qu’elle méritait."
Dur mais réaliste. Car même le VAR n’a, cette fois, pas pu sauver les Espagnols (malgré une phase litigieuse dans le rectangle en fin de rencontre).
"Une élimination est toujours douloureuse mais aujourd’hui, l’équipe a donné tout ce qu’elle avait", indiquait Sergio Ramos à l’interview d’après-match, une fois ses larmes séchées. "Nous ne sommes pas parvenus à créer du danger et la loterie des tirs au but nous a été fatale. C’est un énorme coup dur."
Un deuxième, après le licenciement de Julen Lopetegui quelques jours avant le début du Mondial. Un événement qui ne doit pas servir d’excuse pour ne pas avoir battu la Russie. Mais qui a sans doute eu plus d’importance qu’on aurait pu l’imaginer.
"Malgré le contexte tout sauf évident, nous étions venus pour faire quelque chose de grand", expliquait Fernando Hierro, le sélectionneur espagnol, après la rencontre. "En tant que coach, je dois prendre mes responsabilités par rapport aux décisions que j’ai prises. Cela a été un plaisir d’entraîner cette équipe même si aujourd’hui, j’ai beaucoup de peine."
Et c’est plus que probablement sans lui sur le banc que la Roja devra se reconstruire. Mais aussi sans Andrès Iniesta, qui jouait son dernier match international. Et qui n’a pas eu l’adieu qu’il méritait.
Maxime Jacques