Vuelta: Simon Yates doit retenir la leçon du Giro
Le Britannique, qui a pris le pouvoir sur le Tour d'Espagne, doit tirer les enseignements d'une fin de Tour d'Italie cauchemardesque
- Publié le 03-09-2018 à 11h28
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h57
Le Britannique, qui a pris le pouvoir sur le Tour d'Espagne, doit tirer les enseignements d'une fin de Tour d'Italie cauchemardesque.
Entre Venaria Reale et Bardonecchia, le 25 mai dernier, Simon Yates a vécu un enfer. Une défaillance carabinée comme seuls les sports d’endurance en proposent. "Ça fait mal, évidemment, mais comme je l'ai dit tout au long de ce Giro, j'ai couru comme j'avais besoin de le faire pour gagner le général. Je n'ai pas de regret", avait alors témoigné le coureur Mitchelton-Scott.
Le Britannique a bien eu du mal à digérer son coup de pompe, d’autant que son explosion en vol était difficile à anticiper. "Au début de l'étape, il n'y avait aucun signe qui pouvait indiquer que quelque chose n'allait pas. J'étais juste fatigué, extrêmement épuisé et c'est le jeu du vélo, malheureusement. J'ai essayé de limiter l'écart. Mais je n'avais plus rien dans les jambes."
En une seule journée, Simon Yates a perdu le gain d’un Giro jusque là parfait. Vainqueur au Gran Sasso d’Italia, à Osimo et à Sappada, le Britannique avait dû se contenter de deuxièmes places lors des deux autres étapes de montagne à l’Etna et au Monte Zoncolan.
Malgré la catastrophe de Bardonecchia, Simon Yates était resté digne dans la défaite. "Je suis fier de ce que j'ai fait. Et même si je n'ai pas pu tenir, je peux être heureux de mon Giro. Et je le resterai. J'ai tout donné aujourd'hui. Les choses sont ce qu'elles sont. Mais je reviendrai", avait d’ailleurs averti le Britannique.
Le coureur Mitchelton-Scott n’a donc mis que quelques mois avant de tenir sa promesse. Simon Yates a pris les commandes de la Vuelta après une semaine où il a su se montrer le plus régulier parmi les cadors présents en Espagne. "C'est un peu inattendu mais ce n'est pas grave. En tous cas, je me sens en confiance, je suis heureux du rôle que j'ai aujourd'hui", a indiqué le maillot rouge après l’arrivée au sommet de la Covatilla.
Mais le Britannique aura plutôt intérêt à avoir retenu la leçon du Giro s’il veut continuer à assumer le rôle de tête d’affiche jusqu’au bout du bout. Autrement dit jusque dans les rues de Madrid le 16 septembre. Car Simon Yates n’a jamais remporté de course par étapes. La faute à une fâcheuse tendance, plus que confirmée durant le Tour d’Italie, à finir les épreuves de trois semaines sur les rotules. Ce défaut est d’ailleurs un problème familial puisqu’Adam, le frère jumeau de Simon, avait laissé échapper le podium lors de la dernière semaine du Tour de France 2016.
Simon Yates est d’autant plus condamné à finir la Vuelta correctement que sa marge de manœuvre est extrêmement réduite. Le leader Mitchelton-Scott n’a qu’une seconde d’avance au classement général sur Alejandro Valverde (seconde qui ne pèse pas bien lourd lorsqu’on connait la faculté du Murcian à gagner des étapes, et donc, à engranger des bonifications). À titre de comparaison, Simon Yates possédait une avance de 38 secondes sur Tom Dumoulin et un matelas confortable de 2’27’’ sur Chris Froome après le deuxième dimanche du Giro.
Le Britannique dispose tout de même une raison d’y croire. Il a en effet démarré la Vuelta dans une condition moins optimale que lors des premières étapes du Tour d’Italie. De quoi espérer retarder au maximum le coup de la panne...