Vanendert: "Ici, tout est plus grand qu’ailleurs"
Jelle Vanendert n’avait plus disputé la Grande Boucle depuis 2012
- Publié le 20-07-2018 à 06h35
- Mis à jour le 20-07-2018 à 06h36
Jelle Vanendert n’avait plus disputé la Grande Boucle depuis 2012 envoyé spécial en france julien gillebert Jelle Vanendert est revenu dans les temps forts de l’actualité cycliste, cette année. Avec une solide campagne de classiques ardennaises, marquée par sa dixième place à l’Amstel Gold Race mais surtout par son podium à la Flèche wallonne (il a fini troisième au sommet du Mur de Huy) et par son Liège-Bastogne-Liège, où il a joué la victoire et le podium jusqu’à la flamme rouge.
Le grimpeur limbourgeois a prouvé qu’il était revenu à son meilleur niveau, ce qui a poussé son équipe à modifier son programme. À le désinscrire du Tour d’Italie pour le mettre très tôt dans la sélection du Tour de France. Sur lequel il fait son grand retour cet été. "Oui, et je suis vraiment content de faire la course au maillot jaune à nouveau", sourit celui qui avait confirmé son retour au premier plan en remportant l’étape reine du Tour de Belgique. "Il y a… six ans que je n’avais plus fait le Tour de France ! Ma dernière participation à la Grande Boucle, c’était en 2012. Un an après ma découverte de cette épreuve. Ce n’est donc que ma troisième participation au Tour de France !"
Était-il déçu de ne plus avoir été repris pour la grand-messe annuelle du vélo ces dernières saisons ? "Non, car j’étais le premier à reconnaître que je n’avais pas ma place dans la sélection ces dernières années", répond, avec l’humilité qui le caractérise, le coureur de Lotto-Soudal. "Sauf l’an passé, j’étais déçu de ne pas avoir été sélectionné. Je suis donc très content d’être de retour. Le Tour, c’est tout simplement la plus grande course de l’année. C’est logique d’avoir envie d’en faire partie. Même si tout est démesuré, ici, par rapport à ce qu’on connaît habituellement sur les autres courses."
Qu’est-ce qui change ? "Tout !", répond-il. "C’est différent à tous les niveaux. D’abord avec le… niveau de la course. C’est le top du top, c’est très rapide, tout le temps. Il y a aussi la pression, qui est énorme. Et qui touche tout le peloton. Avec les coureurs, mais aussi les directeurs sportifs. Il y a aussi beaucoup plus de public, d’engouement. Mais aussi beaucoup plus de bruit que sur les autres courses, il y a plus de voitures ou de motos en courses, plus de cris, de clameurs : tout est beaucoup plus fatiguant que sur les autres épreuves de la saison ! Tu dois vraiment être concentré. Et cela commence bien avant l’épreuve. Nous étions par exemple sur place le mardi, alors que le Tour commençait le samedi. C’est vraiment typique au Tour de France, qui est incomparable. Même pour les supporters : c’est très compliqué, voire impossible, de couper le parcours. Mais, je le répète, je suis très content d’être là !"
"Le but, cela reste de gagner"
Vanendert garde en mémoire sa victoire au Plateau de Beille, en 2011.
C’était en 2011. Lors de l’année de rêve de son ami Philippe Gilbert, pour lequel Jelle Vanendert avait été une précieuse rampe de lancement. Le Limbourgeois découvrait le Tour de France et avait brillé en montagne. Après avoir aidé le Wallon, il avait été libéré de sa mission d’épauler Jurgen Van den Broeck après l’abandon, sur chute, de ce dernier.
Jelle Vanendert avait échoué de peu à Luz-Ardiden, où seul Samuel Sanchez était parvenu à le devancer. Avant, deux jours plus tard, de parvenir à battre le coureur espagnol pour s’imposer au Plateau de Beille. "Cette victoire, qui a longtemps été la seule de ma carrière avant que je ne m’impose au printemps sur le Tour de Belgique, reste un souvenir très fort", explique-t-il. "Et le but, cela reste de gagner à nouveau une étape. Mais, comme je le répète souvent, le but, c’est de faire gagner l’équipe. Si j’aide un coéquipier à s’imposer, j’en serai très satisfait. Tout comme, bien évidemment, si c’est moi qui parviens à m’imposer."
Le Limbourgeois peut s’appuyer sur la confiance accumulée au printemps. "Je ferai tout pour que cela arrive, dans la montagne", termine-t-il. "J’ai tout fait pour être prêt. Mais, comme je dis souvent, pour moi, gagner reste difficile : je dois arriver seul. Et c’est aussi compliqué pour moi d’y parvenir sur une classique, le Tour de Belgique ou celui de France."
"Peu de temps pour se détendre après l'étape"
Jelle Vanendert, qui en est dans sa douzième saison chez les pros, dispute son neuvième Grand Tour. Avec quoi se détend-il sur une épreuve de trois semaines, après l’étape ? "On n’a pas beaucoup de temps pour se détendre sur un Tour", répond-il. "Après l’étape, il faut rentrer à l’hôtel. Et tout se passe vite jusqu’au coucher : le massage, les soins comme l’ostéopathe, le repas. S’il reste du temps, je regarde un film ou une série avec Jasper De Buyst, mon compagnon de chambre. Ou je m’occupe un peu sur la tablette ou je lis. J’étais embêté au début du Tour, car j’avais oublié mon livre. Un livre historique sur la mafia (il l’a récupéré après l’étape de Roubaix, NdlR)." Alors que les coureurs passent une grande partie de l’année en déplacement, à… l’hôtel, qu’est-ce qui est important pour lui dans sa chambre ? "De la place et un bon lit", répond-il. "Avec un bon Internet. J’ai déjà tout eu dans les hôtels, comme des climatisations qui ne fonctionnaient pas en pleine chaleur. Mais cela ne reste pas longtemps dans ma tête, je fais vite une croix sur les mauvais souvenirs."