Van Genechten en mode commando: "Une heure de sommeil en deux jours"
Le Wallon a participé, avec ses équipiers de chez Vital Concept, à un stage de cohésion original chez les militaires français.
- Publié le 21-11-2018 à 06h43
- Mis à jour le 21-11-2018 à 08h04
Le Wallon a participé, avec ses équipiers de chez Vital Concept, à un stage de cohésion original chez les militaires français.
Le maquillage aux teintes terre-kaki dont certains s’étaient allègrement badigeonné les joues 48 heures plus tôt peinait à camoufler certains cernes et stigmates de la fatigue au retour à la caserne du troisième régiment d’infanterie marine de Vannes.
Réunie en fin de semaine dernière pour un premier rassemblement présenté comme un "stage de cohésion", l’équipe Vital Concept de Jérôme Pineau a remis au goût du jour le principe du camp commando autrefois initié par Bjarne Riis à l’époque de la formation CSC.
Fantassin durant deux jours, Jonas Van Genechten (32 ans) a pleinement goûté à l’expérience. "Les militaires ne nous ont pas ménagés, sourit l’ancien vainqueur d’étape sur la Vuelta (2016). Nous ne savions pas du tout ce qui nous attendait en rejoignant ce premier stage hivernal. Tout au plus avions-nous reçu une petite liste de matériel à emmener dans nos bagages. Beaucoup s’attendaient à un petit trekking, mais l’expérience était bien plus extrême (rires)…"
Si certains coureurs tentèrent bien quelques plaisanteries dans la première heure de cette immersion, les instructeurs eurent tôt fait de les ramener à la raison.
"Cela ne rigolait pas vraiment, poursuit le Wallon. Plusieurs séries de pompes ont sanctionné certains écarts à la discipline militaire (sourire). Nous avons d’abord pris le chemin d’un fort d’entraînement où nous avons réalisé une multitude d’exercices physiques composant l’entraînement de ces militaires. Entre un parcours d’obstacles et des rampements sur la plage, nous avons pu jauger certaines de nos aptitudes. Mais au bout de cette séance déjà quelque peu éprouvante, l’un des gradés nous a lancé dans un sourire : ‘Ce n’était que l’entrée, maintenant place au plat principal…’ "
Une phrase qui réservait une autre surprise aux coureurs et au staff de l’équipe française. "Nous sommes partis pour un bivouac où nous avons été divisé en équipes, à charge pour chacune d’assurer une mission. L’une devait prendre en charge le montage du camp, l’autre la confection du feu de camp. Il fallait également assurer un tour de garde. Juste après que j’ai bouclé le mien, les militaires ont simulé une attaque sur notre base et il nous a fallu lever le camp en moins de quatre minutes avec notre paquetage pour ensuite partir pour une marche nocturne. Entre cela, les rations de survie et les exercices de tir avec de vraies armes mais sur un simulateur, on peut dire que l’immersion aura été totale. J’ai beaucoup apprécié ces deux journées révélatrices du tempérament de chacun dans l’adversité. On peut rapidement identifier ceux qui ne ménagent pas leurs efforts en cas de coup dur. J’avais le sentiment que les militaires étaient aussi heureux que nous d’en finir car ils nous ont tout de même soufflé avoir été impressionnés par notre condition physique générale, mais également par notre force mentale."
Un sens de l’abnégation terreau de futurs succès en 2019 ?
L’espoir d’une sélection pour le Tour
Créée l’hiver dernier par Jérôme Pineau, l’ancien coureur de chez Quick Step (2012-2013), la formation Vital Concept abordera en 2019 sa seconde saison à l’échelon continental pro. Onzième du dernier classement Europe Tour (à plus de 2 300 pts de Wanty Groupe Gobert), l’équipe française ambitionnera à nouveau une invitation pour la Grande Boucle. "La saison dernière, nous savions qu’il nous serait très difficile de décrocher une wildcard, commente Jonas Van Genechten. Mais Aso avait posé son choix dès les premiers jours du mois de janvier, avant même que nous n’ayons pu faire nos preuves. C’était un peu frustrant. La direction de l’équipe nourrit, à nouveau, l’espoir d’une sélection pour 2019. Une ambition que je considère légitime au regard de notre recrutement hivernal" (Turgis, Vichot, Rolland, Gautier). "Nous n’avons pas encore discuté de mon programme de courses, un sujet qui sera abordé lors du prochain stage prévu du 10 au 20 décembre en Espagne, mais il va de soi que je serais candidat pour le Tour si nous avions le bonheur d’en être. Un Grand Départ à Bruxelles pour une première Grand Boucle, ce serait le rêve !"