"Une excellente première année en continental pro" pour WB-Veranclassic-Aqua Protec
- Publié le 21-10-2017 à 16h11
- Mis à jour le 21-10-2017 à 16h15
Visibilité, résultats et formation : Christophe Brandt dresse le bilan. Pour sa septième année d’existence, WB-Veranclassic-Aqua Protect a réussi son passage de la troisième à la deuxième division.
Christophe, quel est le bilan de votre équipe au terme de cette première année à l’échelon continental pro ?
"On peut se montrer plus que satisfait par rapport au potentiel de notre formation. Nous avons accédé à un niveau supérieur, mais nous avons toujours été présents d’une manière ou d’une autre : avec des échappées et de la visibilité, ou avec des résultats. Ce qui me fait surtout plaisir, c’est qu’en 2016, nous avions surtout Baptiste Planckaert, qui avait obtenu la majorité des résultats de notre formation. Cette année, notre équipe a été plus forte dans la largeur, avec plusieurs leaders qui ont bien marché, avec les Vantomme, Jules, Naesen… Notre équipe a bien grandi. Il y a une émulation positive et l’équipe a affiché un bon comportement par sa manière de rouler, en évoluant en groupe, comme les formations World Tour. Nous avons de bons coureurs, mais pas d’énormes individualités. Nous devons donc rouler en groupe, avoir un ensemble homogène, rester à l’avant et avoir un plan de bataille pour chaque course. Les gars l’ont fait, avec un message constamment répété dans les oreillettes. C’est plus facile de souffrir à l’avant de la course qu’à l’arrière."
Ce message de courir en groupe est-il plus facile à faire passer aujourd’hui aux jeunes de votre équipe qu’il y a quelques années ?
"Oui. Parce qu’il y a désormais une éducation au niveau des jeunes. Ce n’est plus comme avec la première génération qui est arrivée chez Wallonie-Bruxelles. À l’époque, il s’agissait d’un ensemble d’individualités, d’électrons libres. Désormais, nous avons su créer un groupe. Et nos jeunes ont pour la plupart été formés avec cet état d’esprit au sein de notre seconde équipe, AGO-Aqua Service. Chez les espoirs aussi, il est important que les jeunes comprennent l’importance de rouler en groupe. La formation, désormais, commence donc plus tôt."
De nombreuses équipes pros du World Tour ont arrêté leur structure de formation. Vous n’êtes pas World Tour, mais vous continuez à jouer sur deux tableaux.
"Oui. La formation fait partie de notre philosophie. Et cela nous permet d’avoir des jeunes intéressants, et formés. Vous savez, le vélo évolue. Les équipes World Tour ont un tel programme qu’elles n’ont plus le temps de former. Elles sont sur tous les fronts, avec un nombre de coureurs par équipe qui diminue sur les courses. Celui-ci va passer à sept, ce qui signifie qu’il faut six gars compétitifs autour du leader. Il n’y a pas vraiment la place pour former un néo-pro. Le circuit continental pro est donc une bonne alternative pour aguerrir les coureurs."
Votre équipe est aussi devenue la spécialiste pour lancer ou relancer des coureurs. Après Planckaert en 2016, on l’a vu cette année avec Jules, que presque plus personne ne voulait, mais aussi avec Vantomme ou la révélation Naesen…
"Dans le vélo, il y a deux mondes. Celui du World Tour, soit celui de l’excellence, et celui en dessous. Dans lequel il y a toute une série de bons coureurs, qui ont pour certains le niveau du World Tour mais qui, pour diverses raisons, n’ont pas su profiter de leur potentiel. Ces coureurs n’ont pas un prix inabordable pour notre équipe. Nous essayons de recruter ceux avec un certain état d’esprit, qui en veulent. Notre équipe n’est pas grande, mais nous avons trois directeurs sportifs, plus moi. Nous essayons d’avoir une proximité avec nos gars. Cela a marché avec la plupart. Mais pas avec Roy Jans."
Qu’attendez-vous de 2018 ?
"Nous sortons d’une excellente première année 2017 à l’échelon continental pro, avec de la visibilité, des résultats, de la formation. L’an prochain, nous voudrons faire aussi bien. Si c’est le cas, ce sera bien, mais on sera sans doute un peu déçus. Nous essaierons donc de faire mieux. Nous avons pris Kenny Dehaes. Il est rapide, et il a une grande expérience. Sans doute plus que Jans. Et avec son caractère, il n’hésitera pas à se mettre au service des autres. Nous croyons aussi en Elliott Lietaer, qui nous permettra d’être plus présents sur les terrains accidentés. Les deux jeunes que nous avons recrutés (Julien Mortier, et Franklin Six, qui n’a pas encore signé) seront là pour apprendre et prendre de l’expérience."
L'image : "L’éclosion de Justin Jules"
"Si je dois retenir une image de la saison 2017 pour notre équipe, ce serait l’éclosion de Justin Jules. Il correspond à la mentalité de l’équipe. Il a du talent, mais il a su être à l’écoute. Son talent, il a su le combiner cette saison avec un bon travail, avec de l’intelligence et une bonne collaboration avec l’équipe. C’est une des satisfactions et je pense qu’il a trouvé sa voie, sa place chez nous. D’un caractère assez renfermé et peu communicatif, il a changé. Humainement, c’est intéressant."
Les satisfactions : "L’homogénéité de notre groupe"
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Plutôt que de citer des coureurs, je préfère retenir la bonne adaptation en général au niveau continental pro de notre équipe, mais aussi le comportement de l’équipe en course. Il y a eu très peu d’épreuves au terme desquelles nous sommes rentrés déçus. Je retiens aussi notre visibilité sur les classiques. Nous n’y avons peut-être pas eu de résultats fulgurants, mais nous avons été présents. On l’a encore vu lors de la dernière, à Paris-Tours, où Lawrence Naesen a été loin. Je retiens aussi nos résultats, avec Justin Jules (photo) , Naesen, Maxime Vantomme, nos victoires… Mais aussi le train qui a été mis en place pour les sprints."
Les déceptions : "Avec Roy Jans, ça n’a pas fonctionné"
"Parmi les déceptions, il y a bien évidemment Roy Jans. Nous avions fait un pari en le prenant. Mais cela n’a pas fonctionné. Il est plus rapide que Planckaert, mais il n’a pas su obtenir autant de résultats. Il est pro depuis quelques années, mais il n’a pas encore assez d’expérience. Il a par exemple trop roulé l’hiver et son niveau est descendu quand les courses ont commencé. C’est dommage, car les gars autour de lui ont bien travaillé. Avec Roy, on ne s’est pas compris. Nous avons essayé, mais cela n’a pas fonctionné. Parmi les autres déceptions, il y a celles de jeunes. Comme Thomas Deruette. Il avait laissé voir de belles choses en 2016 et lors des stages de préparation, mais cela ne s’est pas concrétisé cette année. Il y a un petit manque de remise en question. Tout comme pour Jimmy Duquennoy. Comme Thomas, il a du potentiel, mais il doit faire preuve de plus de caractère. Pour être pro, il faut du talent, mais s’il n’y a pas assez de travail derrière, cela se paie cash."
Le bilan 2017
Europe Tour : 5e avec 2.560 pts.
CQ Ranking : 26e avec 2.644 pts.
PCS Ranking : 29e avec 1.041 pts.
10 victoires (6 UCI et 4 kermesses).
UCI : 1re étape Tour de Provence (Justin Jules); Drôme Classic (Sébastien Delfosse); 4e étape Tour de Normandie (Justin Jules); 1re étape Circuit de la Sarthe (Justin Jules); 3e étape Circuit des Ardennes (Maxime Vantomme); G.P. de Pérenchies (Roy Jans).
Kermesses : Belsele (L. Naesen), Ruddervoorde (L. Naesen), Erpe-Mere (L. De Winter), Erpe (L. Naesen).
Podiums : 26 (3 hors UCI).
Top 10 : 113 (23 hors UCI).
Meilleurs coureurs classement UCI
103. Justin Jules (Fra) 596 pts
118. Maxime Vantomme 543 pts
127. Roy Jans 508 pts
262. Alex Kirsch (Lux) 291 pts
274. Dimitri Peyskens 275 pts
385. Olivier Pardini 193 pts
407. Lawrence Naesen 183 pts
412. Sébastien Delfosse 180 pts
664. Kevyn Ista 105 pts
809. Antoine Warnier 78 pts
Le noyau 2018
Arrivent (4) : Kenny Dehaes (Wanty - Groupe Gobert), Eliot Lietaer (Sport Vlaanderen - Baloise), Julien Mortier (Ago - Aqua Service) et probablement Franklin Six (Ago - Aqua Service).
Restent (15) : Ludwig De Winter, Sébastien Delfosse, Thomas Deruette, Jimmy Duquennoy, Grégory Habeaux, Kevyn Ista, Justin Jules (Fra), Alex Kirsch (Lux), Christophe Masson (Fra), Dimitri Peyskens, Ludovic Robeet, Lukas Spengler (Sui), Julien Stassen, Maxime Vantomme, Antoine Warnier.
Partent (4) : Tom Dernies, Roy Jans (Cibel - Cebon), Lawrence Naesen (Lotto - Soudal), Olivier Pardini.
Notre avis : "Après avoir à nouveau réussi à tirer le maximum de coureurs qu’on n’attendait pas ou plus à ce niveau, comme avec les Lawrence Naesen, Alex Kirsch ou les Justin Jules, l’équipe va poursuivre dans cette continuité en misant sur Eliott Lietaer, coureur méconnu du grand public mais qui a toujours été régulier sur les épreuves accidentées. Sur le plan des sprints, elle devrait être plus présente que cette année avec Kenny Dehaes, qui connaît déjà de nombreux coureurs de l’équipe actuelle, dont Kevyn Ista, ce qui va faciliter son intégration. Pour le reste, l’ossature sera similaire, avec le régulier Maxime Vantomme et avec un groupe soudé et volontaire autour des leaders, à l’image du capitaine de route et travailleur de l’ombre qu’est Grégory Habeaux, tandis que Sébastien Delfosse tentera de décrocher une nouvelle victoire et que les jeunes coureurs wallons vont poursuivre leur progression."