Philippe Gilbert n'y croit plus: "Le maillot jaune ? Peut-être en 2019…"
Désormais 5e du général à 12 secondes de Van Avermaet, Philippe Gilbert ne croit plus en la possibilité d’endosser la tenue de leader.
- Publié le 13-07-2018 à 10h05
- Mis à jour le 13-07-2018 à 12h24
Désormais 5e du général à 12 secondes de Van Avermaet, Philippe Gilbert ne croit plus en la possibilité d’endosser la tenue de leader. Stationné au pied de Mûr-de-Bretagne, le bus de la formation Quick Step laissait échapper jeudi soir un maigre filet d’eau savonneuse, emportant avec lui la déception des troupes de Patrick Lefevere à la vitesse d’un torrent. Attendus au sommet de l’Alpe d’Huez bretonne, les deux maîtres atouts de la formation belge ont plié sous la supériorité de Dan Martin.
"C’était peut-être un peu trop long pour moi", commentait Julian Alaphilippe, quatrième. " Je me savais attendu. Mes sensations étaient bonnes mais, malheureusement, pas exceptionnelles. J’étais à la rupture…"
Troisième du classement général, au départ de Brest, Philippe Gilbert a, lui, reculé de deux rangs dans la hiérarchie et pointe désormais à douze secondes du maillot jaune de Greg Van Avermaet.
"Dans la seconde et dernière montée de Mûr-de-Bretagne, j’ai décidé de laisser un peu de champ aux premiers offensifs car je préférais monter à mon rythme pour ensuite essayer de me replacer sur la partie plus roulante. Je n’ai malheureusement pas été capable d’accélérer à cet endroit et de me repositionner. Des cassures se sont alors formées et je suis resté à ma place (NdlR : 31e)…"
La lecture du classement de l’étape traduit à suffisance la difficulté du Menez-Hiez (le véritable nom de Mûr-de-Bretagne) puisque Sagan, Van Avermaet et Gilbert sont les seuls puncheurs à s’être invités aux premières loges d’un classement monopolisé par les grimpeurs.
"Cela a monté très vite et cette ascension nécessitait un effort assez particulier", continuait le Wallon. "Il fallait être capable d’entrer dans des zones de très grande intensité durant trois à quatre minutes. J’étais peut-être un peu moins bien sur cette 6e étape, ce qui se paie le plus souvent cash sur le Tour de France…"
Si les neuf secondes abandonnées lors de la journée à Greg Van Avermaet pourraient apparaître infimes, le Liégeois les juge rédhibitoires pour espérer encore endosser la tenue de leader.
"Le maillot jaune ? Ce sera peut-être pour 2019 (rires)… Je crois vraiment que cela va être compliqué cette année. Je ne me vois pas me lancer dans la chasse aux bonifications comme Geraint Thomas. Douze secondes, c’est tout de même énorme. C’est bien de rêver, mais il faut garder cela pour la nuit (rires)… Cette 6e étape s’est soldée sur une déception personnelle, mais j’ai encore un rôle à jouer dans ce Tour. Après deux journées lors desquelles nous œuvrerons pour Gaviria, l’équipe sera aussi très solide pour l’étape des pavés menant à Roubaix, dimanche. Ce sera exigeant. Je pense aussi que la poussière risque de jouer un rôle important. Je me souviens qu’en 2007, lors de ma toute première participation à Paris-Roubaix, il faisait aussi très sec et on n’y voyait parfois pratiquement rien tant on évoluait dans un nuage de poussière. Pour éviter cela et être maître des choses, il conviendra d’évoluer dans les premières positions."
Quentin Finné