L'abandon de Benoot: une mauvaise nouvelle pour la suite de sa saison et pour Lotto-Soudal
Une luxation de l’épaule a contraint à l’abandon le Flandrien qui avait consenti d’énormes sacrifices pour préparer le Tour.
- Publié le 11-07-2018 à 18h54
- Mis à jour le 11-07-2018 à 18h55
Une luxation de l’épaule a contraint à l’abandon le Flandrien qui avait consenti d’énormes sacrifices pour préparer le Tour. Pour Tiesj Benoot, la deuxième participation au Tour a tourné au cauchemar. Victime de la chute collective survenue mardi à cinq kilomètres de l’arrivée de la 4e étape à Sarzeau, le coureur de Lotto-Soudal n’est pas reparti de Lorient.
De quoi souffre-t-il ?
Touché sur tout le corps, Benoot souffre de multiples contusions ainsi que, surtout, d’une luxation à l’épaule droite de niveau deux. Le Gantois, qui est rentré au pays, a dû se faire poser sept points de suture. Plusieurs de ses côtes sont froissées ainsi que son poignet gauche.
N’aurait-il pas pu continuer ?
Dès mardi soir, on savait chez Lotto-Soudal qu’il faudrait un miracle pour cela. "Je pense que ce serait irresponsable de continuer", a expliqué Benoot. "Évidemment, au Tour, vous essayez de vous accrocher le plus longtemps possible mais ce ne serait pas prudent, moi qui ai déjà du mal à enfiler un t-shirt. C’est quasi impossible de couvrir 200 kilomètres dans une étape difficile où il va y avoir de la bagarre." Le Flandrien a aussi été échaudé par une expérience précédente. En 2016, il avait chuté au Tour des Flandres mais avait voulu s’aligner coûte que coûte une semaine plus tard à Paris-Roubaix. Il avait encaissé le contrecoup.
Tout ça pour ça
La déception de Benoot est compréhensible. "Depuis les classiques, j’ai vécu exclusivement pour ce Tour", dit le coureur de Drongen qui aura effectué plusieurs stages en altitude dans la Sierra Nevada depuis le début de la saison. Au total, Tiesj Benoot a passé une soixantaine de jours au Centro de Alto Rendimiento (Centre de Haute Performance) à 2.300 mètres d’altitude. Une chute a ruiné tous ses sacrifices et l’empêchera de se tester en haute montagne dans les prochaines semaines, comme c’était son but. "Je me donne deux ans pour voir jusqu’où je peux aller", disait-il avant le Tour.
Et maintenant ?
Benoot est donc rentré en Belgique. Il effectuera des examens complémentaires à Herentals, chez le docteur Toon Claes. "Il faut déterminer l’exacte gravité de sa blessure", dit Marc Sergeant, le manager de son équipe. "A priori, la luxation de Tiesj est de niveau 2, mais ça doit être confirmé. En mars, Greipel a chuté à Milan-Sanremo, il avait une luxation de niveau 3 et a dû être opéré, il a été absent six semaines."
En fonction de l’évolution de ses blessures, Tiesj Benoot verra quand il peut reprendre l’entraînement, d’abord sur rouleaux, puis tranquillement sur la route, avant de songer à revenir en compétition. Il pourrait reprendre au Tour de Pologne (du 4 au 10 août) ou plus vraisemblablement à celui d’Espagne (du 25 août au 16 septembre) où il était prévu.
Quelle perte pour Lotto-Soudal ?
L’abandon de Benoot est aussi un drame pour son équipe sur ce Tour. Avec Greipel, jusqu’ici barré dans les sprints, le Belge était la meilleure carte pour un succès d’étape. Les deux jours en Bretagne avaient été soulignés en rouge par Benoot, venu en France pour y gagner une étape, plutôt que de se battre pour un classement. Il avait fini 20e l’an dernier, pour ses débuts. L’étape des pavés, dimanche, ainsi que plusieurs en montagne auraient pu aussi convenir au coureur. "C’est vraiment dommage, pour lui mais aussi pour nous, Tiesj était en forme", regrette Sergeant. "Il était un candidat pour une victoire d’étape et était notre meilleure carte en montagne."