Faire cohabiter Landa, Quintana et Valverde: le vrai défi de la Movistar sur ce Tour de France
Avec ses trois leaders, la formation espagnole fait figure d’immense concurrente à la Sky
- Publié le 03-07-2018 à 19h10
- Mis à jour le 03-07-2018 à 19h20
Avec ses trois leaders, la formation espagnole fait figure d’immense concurrente à la Sky. Avec le cas Froome réglé, les favoris pour le Tour de France sont maintenant sûrs et certains de devoir croiser le fer avec le Britannique, ce qui sera tout sauf une sinécure. Du côté de la Movistar, on a choisi d’emmener dans ses bagages trois leaders : Landa, Quintana et Valverde pour, enfin, faire tomber de son piédestal la Sky. Passage en revue d’une tactique qui pourrait complètement exploser durant le mois de juillet.
Une hiérarchie difficilement déchiffrable
Sur papier, Quintana donne évidemment le plus de garanties pour une victoire finale. Lauréat du Giro (2015) et de la Vuelta (2016), ses résultats sur le Tour sont brillants. En quatre participations, il a fini trois fois sur le podium et une fois 12e l’an dernier (après un Giro éprouvant). Cependant, l’ancien grand espoir du cyclisme colombien a du mal à passer du statut d’immense talent à celui de tueur sur les épreuves de trois semaines. Son incapacité à s’affirmer comme le patron de l’équipe rend la hiérarchie bien plus difficile à établir que l’on pouvait imaginer. Dans sa roue, Landa a signé chez Movistar pour être délesté de son statut d’équipier de luxe, qu’il occupait chez Sky. Quatrième de la Grande Boucle 2017, pour une seconde derrière Bardet, l’Espagnol a les dents très longues et le nez très creux quand il s’agit de laisser la pression à un autre leader. Ses deux meilleures performances sur un grand tour ont été réalisées au Giro 2015 (3e) et au Tour de France 2017. À chaque fois, il avait démarré dans l’ombre d’Aru et de Froome.
Valverde en médiateur
Il ne faudrait surtout pas penser que Valverde n’a pas son mot à dire. Le vrai patron sportif de la Movistar, c’est lui. À 38 ans, il devrait jouer les victoires d’étapes (notamment à Mûr-de-Bretagne) tout en arbitrant le duel, peut-être interne, entre Landa et Quintana. Le dernier cité a déclaré lors de début de saison que la Movistar restait "son" équipe. Dans le même temps, Landa a affirmé qu’il avait signé au sein de la formation d’Eusebio Unzue afin de ne plus se mettre au service d’un autre leader. Comprenez, ça sera à Valverde, notamment, muni de tout son calme et de son expérience de calmer les ardeurs de l’un ou de l’autre, si jamais querelle il devait y avoir.
Jurisprudence Contador et Armstrong
"Nous avons déjà gagné le Giro et la Vuelta, déclarait il y a quelques mois Unzue, le manager de la Movistar. Nous avons terminé quatre fois meilleure équipe du World Tour. Il est temps de gagner le Tour de France." C’est à partir de ce constat que la formation ibérique a choisi de mettre ses meilleurs coureurs au mois de juillet. Pourtant, l’abondance de biens n’a jamais été gage de réussite en cyclisme. En 2009, Contador a passé un Tour de France horrible, dans l’ombre d’Armstrong. Leurs deux clans respectifs s’étant opposés durant les trois semaines de compétition. Greg LeMond et Bernard Hinault n’avaient pas non plus cohabité de manière exceptionnelle en 1986 (lors du premier sacre de l’Américain sur le Tour). La Movistar connaît l’histoire de son sport, à elle de ne pas répéter les erreurs du passé.