Eddy Merckx au centre de la présentation du TDF 2019: "Fier de cet hommage que me fait le Tour"
Eddy Merckx a bien sûr été le personnage central de la présentation du Tour de France 2019 qui lui rendra hommage.
- Publié le 25-10-2018 à 21h31
- Mis à jour le 26-10-2018 à 07h39
Eddy Merckx a bien sûr été le personnage central de la présentation du Tour de France 2019 qui lui rendra hommage. Personne n’incarne mieux le maillot jaune qu’Eddy Merckx, lui qui l’a porté plus de cinq Tours, finalement, sur les sept qu’il a disputés.
"Le maillot jaune ? C’est un rêve d’enfant qui se réalise quand vous le portez car c’est le plus important en cyclisme. Quand on est gamin, on joue au Tour pendant les vacances et on rêve du maillot jaune. C’était mon cas", a redit le Bruxellois, personnage central de cette présentation du 106e Tour, qui partira, on le sait depuis plus d’un an, de notre Capitale.
Pour la deuxième fois, après le départ de 1958, l’année de l’Expo universelle qui vit la naissance de l’Atomium, à l’ombre et au pied de laquelle finiront les deux premières étapes les 6 et 7 juillet 2019. Une fois de plus, Merckx a dit et redit sa fierté, sa joie, son bonheur de ce Grand Départ dans les rues de la ville où il a vécu les premières années de sa vie. Né dans le Brabant flamand, il avait suivi ses parents à Woluwé-Saint-Pierre, alors qu’il était encore bambin.
"C’est un grand honneur, cela fait plaisir, je suis fier de cet hommage que me fait le Tour", poursuit le Bruxellois. "J’espère que ce sera une grande fête populaire à Bruxelles, bien sûr, mais aussi dans toute la Belgique, une grande fête du vélo. Moi-même, je serai à Bruxelles, évidemment, puis au départ à Binche, ensuite, je suivrai le Tour à la télévision, en faisant peut-être l’un autre l’autre sauts pour vivre des étapes dans la voiture de Christian Prudhomme."
C’est aussi dans la capitale de l’Europe que le jeune Eddy Merckx a donné ses premiers coups de pédales et revêtu le premier de la longue série de ses maillots jaunes.
"Cela reste évidemment un joli souvenir, cette victoire avec mes équipiers de Faema dans le chrono par équipes", se souvient-il. "C’était la deuxième demi-étape de la deuxième journée de ce Tour. Le lendemain, j’ai perdu le maillot au profit de mon équipier Julien Stevens puis je l’ai repris au Ballon d’Alsace pour ne plus le quitter avant Paris."
Ce Tour 2019, présenté ce jeudi, sera très différent du Tour 69 que Merckx avait écrasé de sa superbe dont il garde d’excellents souvenirs.
"L’étape de Mourenx, bien sûr, avec mon échappée (140 kilomètres en solitaire par-delà les grands cols pyrénéens), cela reste un souvenir marquant, mais le plus beau, c’est l’arrivée à Paris", poursuit Merckx. "Je vais vous avouer quelque chose, le matin même de la dernière étape, le dernier chrono, même si j’avais un avantage conséquent (plus d’un quart d’heure sur Roger Pingeon, son dauphin), je craignais la chute, l’accident. Ce n’est qu’en franchissant la ligne d’arrivée au vélodrome de Vincennes que j’ai pu me libérer, que je savais que j’avais gagné. Cela reste ma plus belle victoire, le plus beau souvenir de ma carrière. Le Tour 69, c’est de loin le plus beau des cinq que j’ai gagnés."
Et comment Eddy Merckx voit-il le Tour 2019 ?
"Il ne ressemble pas à celui que j’ai gagné en 1969", dit-il. "À part quelques villes étapes. Même le Galibier, nous l’avions monté dans l’autre sens. Si j’étais encore jeune, j’aurais aimé le courir. J’espère qu’on vivra une belle course, le parcours est fait pour. C’est un Tour pour grimpeurs avec trois arrivées à plus de 2.000 mètres d’altitude et il n’y a pas beaucoup de contre-la-montre. C’est à l’avantage des grimpeurs. On ne sait pas encore qui va courir, mais sur le papier, il est certainement bien pour Froome. Pour Bardet aussi qui n’est pas un grand rouleur. Pinot a réussi une belle fin de saison, pourquoi pas ? C’est peut-être pour avantager les Français (il sourit). Bernal, s’il y va, c’est un super-talent, trouvera un terrain à ses qualités."
Quant aux Belges, Eddy Merckx n’en voit encore aucun jouer un rôle prépondérant l’an prochain.
"Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas assez forts, voilà", termine-t-il. "Les Français attendent aussi depuis 33 ans, mais l’an prochain, ils auront une chance de gagner, les Belges moins. On me parle de Remco Evenepoel, mais le chemin est encore très, très long. Il faut être prudent, ne pas vouloir brûler les étapes."