Sagan vu par son frère: "Je ne suis pas jaloux de Peter!"
Juraj Sagan évoque les liens forts qui l’unissent à son petit frère.
- Publié le 28-12-2017 à 07h49
- Mis à jour le 28-12-2017 à 07h52
Juraj Sagan évoque les liens forts qui l’unissent à son petit frère. La saison 2017 est finie et celle de 2018 est sur le point de démarrer. De nombreux maillots vont changer au 1er janvier, mais pas celui de Peter Sagan. Le Slovaque va rester habillé en arc-en-ciel avec ce troisième titre de champion du monde décroché en septembre.
Avec sa force et son goût du spectacle, Peter Sagan va continuer à faire l’actualité et à attirer tous les regards, projecteurs, appareils photos et micros. Ce qui convient parfaitement à Juraj, son coéquipier et… grand frère.
Âgé de 28 ans, ce dernier se sent bien dans l’ombre de la vedette familiale. "Vous savez, déjà enfant, j’étais plus discret que Peter, qui a un autre caractère que moi", nous expliquait-il en cours de saison. "Peter avait l’habitude de s’imposer partout où il passait. Pas uniquement au niveau sportif, mais aussi pour donner son avis. Déjà très jeune, il n’hésitait pas à dire aux plus âgés ce qu’il pensait. Moi j’ai toujours été plus calme. Mais j’ai toujours joué mon rôle de grand frère. Nous avons toujours été très proches. Nous avons toujours beaucoup joué ensemble. Et on continue à très bien s’entendre. Le fait qu’il soit devenu une star internationale n’y change rien. Nous restons proches, nous sommes souvent ensemble. Sur les courses, aux stages d’entraînement. Mais aussi en dehors de la saison."
Est-ce facile d’évoluer dans l’ombre de son frangin ? "Oui, moi, cela ne me pose pas de problème", répond celui qui a remporté deux fois d’affilée le Championnat de Slovaquie, devant Peter, qui l’a à chaque fois protégé. "Et je ne suis pas du tout jaloux de lui. Je suis très heureux pour lui. Mais aussi pour moi. Je vis un rêve en étant pro. Au début de ma carrière, Peter m’a aidé. Il avait un tel talent. Déjà chez les juniors. Il a ensuite directement percé chez les pros. Moi, j’ai galéré pendant plusieurs années. Mais Peter m’a toujours aidé."
Le triple champion du monde a toujours fait en sorte que son frère soit avec lui dans ses équipes, que ce soit chez Liguigas, où Juraj est arrivé un an plus tard, chez Cannondale, Tinkoff ou Bora-Hansgrohe. "Mais maintenant, je pense avoir fait mes preuves. Je suis d’ailleurs très satisfait de ma progression ces deux dernières saisons. L’équipe sait qu’elle peut compter sur moi. Pas uniquement pour aider Peter, mais pour être au service de toute l’équipe. Je sais que je resterai toujours dans l’ombre de Peter, mais c’est normal, car il est un champion hors norme, comme il y en a très peu. Moi, je connais ma place. Je sais que je suis un coéquipier, que je n’ai pas les capacités de Peter et que si je veux gagner une course, cela doit être en partant dans une échappée."
Il est heureux de son sort, Juraj. Et de sa situation. "Oui, vraiment", termine-t-il. "C’est un rêve d’être pro, d’être sur les plus grandes courses du monde, comme le Mondial ou le Tour de France que j’ai découvert cette année. Et ce rêve est encore plus fort quand vous pouvez évoluer aux côtés de votre frère, qui est la star de votre sport !"
"J’ai amené Peter au vélo"
C’est Juraj Sagan qui a emmené Peter sur les courses. "Peter, enfant, préférait le football, il trouvait ça plus marrant", se rappelle Juraj. "Moi, j’aimais le vélo, et j’ai commencé ce sport. Cela vient de notre famille, qui aime tous les sports. Peter est venu plusieurs fois me voir, et, quelques mois plus tard, il a voulu faire comme moi. Au début, comme j’étais plus âgé et plus expérimenté, je le battais, mais rapidement, il est devenu très fort. Je l’ai souvent conseillé dans les catégories des jeunes, notamment quand il faisait des erreurs. Et encore aujourd’hui, je n’hésite pas à lui dire. Il m’écoute. Enfin, je l’espère…, car, en général, Peter, il fait ce qu’il veut !"
Enfin, pas tout… "Non, je me souviens qu’après avoir fait du VTT, il voulait commencer à faire de la descente", continue Juraj. "En voyant ce que c’était, mon père n’a pas voulu ! Il trouvait ça trop dangereux. Peter a été déçu pendant une semaine. Et puis il a continué le VTT. Avant de faire de la route. Et de rapidement faire ses preuves. Raison pour laquelle il n’a pas fini l’école. Il a voulu essayer de percer dans le vélo pro et il a réussi. Aujourd’hui, il est un moteur pour notre sport. Car le public adore son caractère spontané et sa force sur le vélo."
Sa garde rapprochée
Peter Sagan aime être en confiance, entouré de sa garde rapprochée. Au sein de son équipe Bora-Hansgrohe, il est entouré de ses compatriotes Erik Baska et Michal Kolar (et bien évidemment son frère), qui le suivent depuis plusieurs saisons. Mais il est aussi proche des Polonais Maciej Bodnar, Rafal Majka et Pawel Poljanski qui l’accompagnent également depuis plusieurs saisons. "Peter, même s’il est en général très relax dans la vie, il aime se sentir en confiance", raconte son grand frangin. "Et je pense que je suis important pour lui dans l’équipe. Je suis une figure familière. Nous sommes proches et le fait que je sois à ses côtés lui apporte de la confiance."