Romain Bardet: "Je suis amoureux de Liège-Bastogne-Liège"
La Doyenne fascine Romain Bardet qui rêve de s’y imposer un jour.
- Publié le 26-10-2015 à 14h54
- Mis à jour le 27-10-2015 à 14h37
La Doyenne fascine Romain Bardet qui rêve de s’y imposer un jour. Au sortir de l’ambassade de France à Tokyo où les coureurs tricolores venaient d’être reçus en marge du Critérium de Saitama, Romain Bardet se mue en guide de la capitale nippone pour ses équipiers Vuillermoz, Chérel et Kadri. "J’en étais à ma troisième participation d’affilée au Critérium et commence donc à bien connaître cette ville tentaculaire. C’est une des très rares occasions de l’année où nous avons l’occasion de faire un peu de tourisme en marge de la course. Cela change de la routine, aéroport, hôtel, départ…"
Dixième du dernier Tour de France, le coureur d’AG2R en est ressorti grandi d’une belle victoire d’étape à Saint-Jean de Maurienne, mais aurait voulu confirmer avec plus de force sa cinquième place conquise en 2014 (10e cette année). "J’ai pu mesurer à quel point la réussite d’un grand Tour nécessite la parfaite conjonction d’une multitude d’éléments. Il faut être extrêmement bien préparé mais aussi avoir le bonheur de ne pas connaître de journée sans . La régularité est sans conteste le point sur lequel il me faut encore le plus travailler. Je suis actuellement capable de soutenir la comparaison avec les meilleurs coureurs du monde sur une course par étapes d’une semaine comme Paris-Nice ou le Tour de Romandie, mais ce n’est pas encore vrai sur une épreuve de trois semaines. Mon processus d’apprentissage est toujours en cours, je n’ai toujours que 24 ans (NdlR : 25, le 9 novembre) . Le profil du Tour 2016, avec une dernière semaine dantesque, érigera la récupération en facteur clé de la réussite. J’y passerai un nouveau test."
S’il rêve toujours de cette tunique jaune que tout un pays le voit endosser un jour, Romain Bardet ne cantonne pas son univers au seul rendez-vous de juillet, lui qui s’était révélé au grand public lors d’une longue échappée sur l’Amstel Gold Race pour sa première année chez les pros. "J’aime beaucoup les courses d’un jour. Je suis amoureux de Liège-Bastogne-Liège. Le parcours, l’histoire qu’elle véhicule et les scénarios de course qu’elle peut proposer : tout me fascine dans la Doyenne ! Je crois d’ailleurs que c’est sans doute la classique qui me convient le mieux puisque je n’ai jamais fini au-delà de la 13e place (NdlR : 13e en 2013, 10e en 2014 et 6e en 2015) . Je progresse d’année en année. Nous n’avons pas encore discuté en détail de mon programme pour la saison prochaine, mais je pense que Liège sera le seul volet du triptyque ardennais auquel je participerai. Comme en 2015, je devrais le préparer via le Tour du Trentin, une voie qui permet de se préserver quelque peu de la pression. Car je ne m’en cache pas : je rêve de la gagner un jour !"
L’avis de Romain Bardet sur…
Ses équipiers belges
"Depuis le début de la saison 2015, Jan Bakelants et Johan Vansummeren nous ont rejoints. Ce sont vraiment deux super recrues. J’aime beaucoup la manière de courir de Jan, il est toujours très offensif, c’est un vrai combattant. Ce n’est pas pour rien qu’il a engrangé deux succès coup sur coup en fin de saison au moment où d’autres coureurs commencent à piquer du nez. Le courant est très vite passé entre nous, c’est un gars avec qui il y a moyen de parler d’un tas de choses. Il est très cultivé et sait aussi mettre l’ambiance. Johan est, lui, l’équipier que tout leader rêve d’avoir à ses côtés. Même s’il nous a quittés trop tôt sur le Tour suite à sa chute, sa présence a le pouvoir de me rassurer. Son expérience lui permet de savoir quand il est important d’être bien placé."
La pression en France
"Le Tour de France monopolise pas mal les attentions dans un pays qui attend un successeur à Bernard Hinault depuis trop longtemps. Les médias hexagonaux ont parfois le don de mettre une pression sur les jeunes coureurs qui laissent entrevoir un potentiel sur les courses par étapes et il n’est pas toujours aisé de s’en préserver. En juillet, je tente de me mettre dans ma bulle pour me protéger aussi bien que je peux, mais ce n’est pas toujours facile. Je sais que l’on me présente comme un possible futur maillot jaune sur les Champs-Élysées, mais j’évite de m’enflammer. Ce résultat serait le Graal de toute une carrière, mais le chemin qui peut m’y mener est encore long et parsemé de nombreuses embûches."