Pour Evenepoel, le plus dur reste à faire
Par Éric de Falleur
- Publié le 26-09-2018 à 07h07
- Mis à jour le 26-09-2018 à 09h21
Par Éric de FalleurPlus que la quantité de ses succès (24 sur la scène internationale plus 10 kermesses en 2018), c’est leur qualité et la manière employée qui interpellent chez Remco Evenepoel, pour qui le plus dur reste encore à faire.
Il y a toujours eu des jeunes Belges qui, par le passé, gagnaient des courses à la pelle, Jean-Luc Vandenbroucke, Freddy Maertens, Eddy Planckaert ou Eric Vanderaerden par exemple… Rik Van Linden, l’ancien maillot vert et double vainqueur de Paris-Tours, a remporté 302 courses dans les catégories d’âge, dont 73 chez les juniors en 1968 ! C’est 30 de plus que les courses que Remco Evenepoel aura disputées cette saison, car, entre-temps, le cyclisme a bien changé, et aussi dans les catégories de jeunes.
En leur brûlant les ailes, le cyclisme belge a consumé des dizaines de "nouveaux Merckx", malheureusement. À commencer par Fons De Wolf et Daniel Willems, les premiers arrivés dans les pelotons après la retraite du plus grand champion de tous les temps. Evenepoel n’échappe donc pas à la comparaison qui, dans notre pays, surgit dès qu’un jeune coureur fait montre d’un peu plus de classe que la moyenne. "On doit quand même qualifier votre prestation de ‘cannibalesque’, non ?", lui a demandé un confrère britannique. Réponse du Brabançon : "Je suis le nouveau moi !" Espérons que dans quinze ans, lorsque l’on évoquera le roi Eddy, on parlera de lui comme de "l’ancien ou du premier Remco Evenepoel".
Car le Brésil, s’il n’a toujours enfanté qu’un seul Pelé, a aussi donné naissance à Ronaldinho, Romario, Zico, Gilmar, Ronaldo ou Garrincha (Neymar attendra un peu) et ce n’est pas rien.