On a reconnu la Flèche Wallonne avec les Lotto-Soudal (VIDEOS)

Une heure plus tard, emmenés par un Tim Wellens fringant, les huit coureurs (dont quatre nouveaux par rapport à l’équipe alignée la veille à l’Amstel) se sont mis en route. Au programme des hommes de Herman Frison, la reconnaissance de la dernière boucle qui sera au programme de la 79e Flèche Wallonne, demain.

"On a toujours l’habitude de faire cela le lundi", nous disait le directeur sportif de la formation de Marc Sergeant. "Au lendemain de l’ Amstel , on ne peut pas en faire trop, même si quatre coureurs n’ont pas couru hier. C’est une bonne récupération; c’est d’ailleurs ce qui est au programme de ces deux jours, jusqu’au départ de la Flèche . Après, avant Liège, il y a un jour de plus, c’est différent. D’autres équipes feront cette reconnaissance demain, mais nous, nous préférons comme cela. Dès cet après-midi (hier), après le lunch, les coureurs iront au massage puis se reposeront. Et demain (ce mardi), c’est une journée complète de repos, au calme, sans stress avant de se concentrer sur la course de mercredi."

Hier donc, Jelle Vanendert, Tim Wellens et leurs copains ont roulé à peine une petite quarantaine de kilomètres dont les 29 derniers de la Flèche, à partir du 2e des trois passages au Mur de Huy jusqu’à l’arrivée, en passant d’abord par la côte d’Ereffe.

Surtout, ils ont aussi pu découvrir la nouvelle côte ajoutée dans la finale de l’épreuve, que d’ailleurs les coureurs du Tour de France emprunteront aussi le lundi 6 juillet en venant d’Anvers cette fois. Cette côte de Cherave, dont le pied est situé à 7 kilomètres de l’arrivée et le sommet à 5.500 m de la ligne seulement, devrait modifier l’ordre des choses, à tout le moins provoquer de la nervosité, tout ce qui est nouveau suscitant en cyclisme l’agitation.

"La finale est plus dure", disait Frison. "C’est certain, mais est-ce que cela changera quelque chose ? Oseront-ils faire la course ? C’est de plus en plus cadenassé, il y a quatre ou cinq équipes qui contrôlent et ça suffit à empêcher que la course n’explose. Dimanche, à l’ Amstel , Van Avermaet était parti avec Fuglsang, mais n’a pas pu rouler, je ne comprends pas toujours la tactique de chacun. Il y avait encore septante coureurs au pied du Cauberg et au Carrefour de l’Arbre, à Paris-Roubaix, vingt-cinq. Du jamais-vu ! Alors, j’espère qu’on va voir une Flèche Wallonne attractive, mais je ne peux le jurer. En tout cas, nous, on va essayer de faire la course et de ne pas attendre la dernière montée du Mur."



Vanendert: "Moins frotter avant le Mur"

Moins de vingt-quatre heures après avoir chuté en cognant une voiture d’une équipe en début d’Amstel Gold Race, Jelle Vanendert ne s’est pas trop ressenti des suites de cette spectaculaire cabriole, hier, lors de l’entraînement collectif de son équipe sur les routes de la première classique wallonne.

"Mon poignet gauche est un peu gonflé, même si le droit présente plus de stigmates, ce n’est jamais rien de cogner une voiture à 50 km/h", confiait-il après avoir pris une douche dans le bus de son équipe. "J’ai aussi quelques raideurs et je vais aller cet après-midi (hier) chez l’ostéopathe. Mais il n’y a rien de dramatique, je serai là mercredi."

Même s’il s’estime trop… lourd (il pèse 65 kilos pour 1,84m) par rapport à un coureur comme Joaquim Rodriguez (57 kilos pour 1,69m), l’aîné des frères Vanendert a souvent bien réussi à la Flèche où il s’est classé 4e (en 2012) et deux fois 6e (2011 et l’an dernier), notamment.

À ses débuts chez les pros, en 2007, il avait même terminé 12e et meilleur Belge. Dès lors, le papa de la petite Lisse, deux ans début mai, est également satisfait du relookage de la finale de la petite sœur de la Doyenne.

Il apprécie lui aussi la côte de Cherave qui présente 1 km 300 à 8,1 % mais plusieurs paliers plus pentus, au début, avec un passage à 15 %. Toutes proportions gardées, la montée, quasi en ligne droite jusqu’à son sommet, peut faire penser à la côte d’Ans dans la finale de Liège-Bastogne-Liège. Au sommet, il restera cinq kilomètres à peine, deux en descente technique et rapide (la côte de Ben Ahin dans l’autre sens), puis deux le long de la Meuse avant la montée du Mur.

"Pour moi, c’est mieux comme ça", dit-il, "ce sera plus difficile de revenir après cette côte, on sera moins au pied du Mur. On devra moins frotter, ce sera plus facile de se placer avant la montée finale. Même si dans la descente qui est rapide, un ou des échappés ne perdront pas de temps, et qu’après, en moins de deux kilomètres, on est au pied du Mur, c’est peut-être possible de tenir pour un petit groupe, mais pour un homme seul, ce sera très dur. C’est un effort intense de dix minutes."

Wellens: "J’aime bien cette nouvelle côte"

Quand, sur la fin de sa sortie, le petit groupe des Lotto-Soudal s’est retrouvé dans Huy, en approche du Mur, Tim Wellens n’a pas suivi ses coéquipiers qui tournaient à gauche vers la terrible montée du Chemin des Chapelles. Le Limbourgeois a continué tout droit, vers Marchin, mais quelques centaines de mètres plus tard, il a repris sur sa droite.

"Je voulais remonter une deuxième fois la côte de Cherave", expliquait le vainqueur de l’Eneco Tour qui rejoignit le groupe un quart d’heure plus tard. "J’étais déjà venu voir mercredi dernier à l’entraînement et je savais donc à quoi m’attendre, mais j’avais envie de la remonter une fois de plus pour bien m’imprégner des détails."

Tim Wellens a notamment voulu revoir l’approche de la montée. "En fait, c’est la même finale que l’an dernier", poursuivait le coureur de Brustem. "Après Ereffe, on part vers Marchin puis Huy, sauf qu’en arrivant dans la ville, au lieu d’aller tout droit vers le Mur, on vire à gauche et on monte cette nouvelle côte. L’approche est un peu étroite et il y a surtout deux ou trois cents mètres de pavés avant de franchir un passage à niveau juste au début de la grimpée. Cela va rendre les choses difficiles. Il faudra être vigilant."

Le jeune coureur est ravi de cette adjonction qui bénéficie, pense-t-il, aux audacieux au nombre desquels il émarge. "J’aime bien cette nouvelle côte", avouait-il avec un petit sourire. "Beaucoup de gens devraient y tenter leur chance et essayer de prendre du champ avant le Mur de Huy. Beaucoup de coureurs savent que s’ils attendent, ils ne finiront pas dans les dix premiers et donc ils vont essayer dans cette avant-dernière côte. Si je suis bien, je compte tenter quelque chose, mais ça dépendra aussi s’il y a encore beaucoup d’équipiers qui peuvent ramener les leaders ou non."