"Nous devons faire mieux en 2018"
- Publié le 16-12-2017 à 15h39
- Mis à jour le 16-12-2017 à 15h44
Marc Sergeant veut voir son équipe marcher sur les classiques l’an prochain L’Espagne et les pays ensoleillés sont prisés des coureurs et des équipes cyclistes en cette période hivernale, ce qui n’empêche malgré tout pas la grisaille ou les averses de pluie. Les Lotto-Soudal ont, par exemple, été bien arrosés ce vendredi matin, à Manacor, sur l’Île de Majorque, où ils ont établi leur premier stage de préparation de la future saison.
Pendant que Maxime Monfort avait décidé de faire demi-tour pour venir se changer et repartir rouler avec des équipements secs, Marc Sergeant, le manager sportif de la formation belge, a évoqué ses attentes pour la saison 2018. Et elles sont élevées. "Car nous sortons d’une saison pour laquelle nous n’avons été totalement satisfaits" , explique-t-il. "On doit faire mieux, surtout sur les classiques et le Tour de France, les deux grands moments d’une saison. Or, en 2017, nous avons raté les classiques. Et nous n’avons pas gagné d’étape au Tour de France. Bon, nous avons quand même 25 victoires sur l’ensemble de la saison. Huit équipes ont fait mieux que nous et dans nos succès, il y a une étape au Giro (Greipel), quatre à la Vuelta (De Gendt, Armée et deux pour Marczynski) et d’autres succès World Tour, comme ceux de Wellens en Chine. Ce n’est pas si mauvais, mais nous voulons plus. Nous sommes une équipe belge, et il est important de répondre présent sur nos classiques."
Qui sont la priorité pour Paul De Geyter, le nouveau manager général de l’équipe, qui veut faire remonter Lotto-Soudal dans le Top 5 des meilleures formations. "Depuis son arrivée, il y a déjà eu des changements, notamment une meilleure communication dans la direction sportive, avec une conférence téléphonique chaque semaine, ce qui permet à tous les directeurs sportifs de savoir les états de forme de chaque course" , continue Marc Sergeant. "Nous avons aussi décidé de modifier la préparation des coureurs. L’an passé, nous avons été prêts trop tôt. Peut-être y avait-il eu trop rapidement de l’intensité. Nous avions donc été très forts en février, mais nous étions moins bons en mars et en avril lors des classiques. Nous ne voulons pas reproduire cela et nous travaillons donc plus la base et moins l’intensité lors de ce premier stage."
"Content de l'évolution de Monfort"
Le Wallon ne sera pas au Giro en espérant retourner au Tour
Lotto-Soudal comptera l’an prochain deux Wallons, comme cette saison.
Avec le jeune Rémy Mertz. Et, bien entendu, avec l’expérimenté Maxime Monfort.
" Max est le gars qui a le plus d’expérience chez nous pour les épreuves par étapes et je suis content de son évolution" , commente Marc Sergeant. "Il se préoccupe moins des Tops 15 dans les Grands Tours pour aider l’équipe, en roulant de manière plus agressive. On l’a vu sur la dernière Vuelta. En attaquant et en roulant en échappée alors qu’il était avec Marczynski, il a placé celui-ci dans un fauteuil et a grandement participé à sa victoire d’étape."
Monfort a-t-il une chance de retourner au Tour de France ?
"Je sais que c’est son objectif, mais ce n’est pas encore garanti" , répond Marc Sergeant. "Pour le Tour, les places sont logiquement très chères. Surtout avec un coureur en moins au départ. Mais il est dans notre préliste actuelle, de douze ou treize coureurs. Il a décidé de prendre le risque de faire l’impasse sur le Giro pour se concentrer sur un retour au Tour. Il faudra voir en fonction des places. Nous y aurons sans doute Greipel et sa garde rapprochée. Peut-être avec De Buyst dans son train. Bak s’il reste le Bak habituel. Idem pour Sieberg. Ensuite, il y aura De Gendt, sans doute Marczynski…"
Chez Rafa Nadal...
Habituée à établir son camp hivernal à Palma de Majorque, l’équipe Lotto-Soudal est restée fidèle aux Îles Baléares, mais a quitté la côte pour s’installer à l’intérieur des terres. À Manacor, dans le fief de Rafael Nadal. L’équipe belge est la première formation cycliste à séjourner dans ce nouvel établissement, le Rafa Nadal Sport Residence, une académie de formation des jeunes joueurs et une résidence sportive pour athlètes, où le tennisman est d’ailleurs venu saluer les coureurs. "La qualité de l’hôtel est supérieure à celui où nous allions auparavant, notamment au niveau de la nourriture, des chambres et du centre Fitness et sportif", indique un membre du staff.
"Benoot est trop complet"
Lotto-Soudal continue de miser sur ses jeunes. Avec, notamment, Tiesj Benoot. "Tiesj, c’est un moteur, il est bon partout, sur les classiques flamandes ou ardennaises, sur les tours" , raconte Marc Sergeant. "Mais c’est aussi son point faible : il est trop complet. Il va devoir choisir. Il est jeune. Pour 2018, on va donc le laisser continuer à toucher un peu à tout, même si son programme va être adapté : il n’y aura pas de Sanremo, pas de Roubaix et pas de Flèche pour lui. On sent qu’une victoire lui ferait du bien. Cela devient un peu embêtant pour lui que cette absence de victoire revienne dans les médias. Un succès constituerait un déclic. Vous devez lui poser cette question pour qu’il finisse par gagner !"
"Wellens est comme un boxeur"
Tim Wellens sera à nouveau un des hommes forts de Lotto-Soudal en 2018. "Nous sommes toujours à la recherche d’une solution pour ses problèmes liés à la chaleur et au soleil, nous allons donc éviter de le faire retourner au Tour de France en 2018" , évoque Marc Sergeant. "Ses objectifs sont placés quand… il ne fait pas trop chaud. Il veut être bien à Paris-Nice et aux classiques. Et en fin d’année. Tim, c’est quelqu’un qui en veut. Quand il a été contraint d’abandonner au Tour, quand il m’a dit au revoir, il m’a dit qu’il allait rebondir en fin de saison. Et c’est ce qu’il a fait. Tim est comme un boxeur. Il peut être K.-O., mais il parvient à se relever."
"Année importante pour Greipel"
De nombreux coureurs arrivent en fin de contrat chez Lotto-Soudal à la fin de la saison prochaine. Dont André Greipel. "Il sort d’une saison délicate. Sa maman, qui est décédée depuis lors, avait une grave maladie et tout ça l’a beaucoup touché. Dans le stress du Tour de France, quand il faut prendre dans la seconde une décision, il a souvent hésité, ce qui lui a fait perdre des victoires. Mais André reste Greipel… Il a toujours le potentiel, les tests physiques le prouvent. On sent qu’il est motivé. Mais, pour 2019, il faudra choisir. Va-t-il rester ? Va-t-il partir ?"
La différence de noyau
L’équipe passe de 28 à 25 coureurs. "Nous avons perdu un sponsor, My Digipass, c’est budgétairement une grosse perte" , poursuit Marc Sergeant. "Qui n’était pas prévue. Je regrette donc le départ de Gallopin ou de Vervaeke. Jurgen Roelandts, on s’y attendait, il avait envie de changer d’air." Boeckmans, De Bie, De Clerq et Valls ne font plus partie de l’effectif, qui voit arriver quatre nouveaux. "Avec notre budget réduit, nous avons malgré tout bien recruté, je pense. Avec Jens Keukeleire qui est un bon renfort en vue des classiques, il a fini deuxième de Gand-Wevelgem et il arrive à pleine maturité. Victor Campenaerts est important en vue des chronos. C’est le champion d’Europe ! Lawrence Naesen est très motivé, il ne veut pas rester le petit frère d’Oliver. Et Bjorg Lambrecht, c’est un choix sur l’avenir : il était parmi les meilleurs mondiaux chez les Espoirs."