Naesen: "Binche me convient plus qu’Anvers"
Tenant du titre, Oliver Naesen n’hésite pas à se compter au nombre des favoris
- Publié le 23-06-2018 à 11h09
- Mis à jour le 23-06-2018 à 11h10
Tenant du titre, Oliver Naesen n’hésite pas à se compter au nombre des favoris. Personne dans le peloton ou parmi ceux qui s’intéressent au cyclisme n’avait regretté voir Oliver Naesen revêtir le maillot tricolore, il y a un an à Anvers. Dans la métropole, le coureur de Berlare avait battu Sep Vanmarcke, Jasper Stuyven, Jens Keukeleire et Nathan Van Hooydonck.
Ces derniers jours, après le Critérium du Dauphiné, où il s’est mis au service de son leader Romain Bardet, le Flandrien était à nouveau en France, au Chambon-sur-Lignon, pour un stage de préparation et de cohésion en compagnie de ses sept coéquipiers sélectionnés par Ag2R pour la Grande Boucle. Au programme, notamment, des entraînements collectifs en vue du chrono par équipes.
"J’aurais préféré que le National ait lieu en Belgique comme en France, une semaine avant le Tour, comme les années précédentes et pas deux semaines comme c’est le cas", dit le tenant du titre. "Je reviens du stage à la veille de la course seulement. L’an dernier, j’étais parti de la maison en voiture, mon vélo dans le coffre, sans stress, sans la moindre pression. C’est mon père qui me donnait les bidons."
Ce sera différent cette fois.
"Comme le personnel est libre, puisque le championnat de France a lieu la semaine suivante", poursuit Naesen, "j’aurai un directeur sportif avec moi, un mécanicien, un soigneur, mes deux équipiers (NdlR : Jan Bakelants et Stijn Vandenberghe, absent l’an dernier). Il y a plus de chance que je gagne cette fois que l’an passé, mais je n’ai pas une équipe pour contrôler la course. Cependant, j’y vais avec confiance et beaucoup de motivation et si vous me demandez de citer un favori, je vous dirais mon nom. Oui, c’est sûr (il rit)."
Oliver Naesen gardera d’excellents souvenirs de son année passée avec le maillot tricolore sur le dos, même si les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur de ses espoirs.
"Cela a été super sympa de rouler un an avec ce maillot", sourit-il. "Cela change tout, dans les courses, dans les classiques, mais aussi pendant les entraînements. Je suis reconnu par tous, j’ai entendu sans arrêt : ‘Allez Oli, vas-y Oli…’ Avant, je me disais, c’est mon oncle ou un voisin, maintenant, toute la Flandre et la Belgique étaient derrière moi. J’aurais pu distribuer des milliers de maillots, de photos ou de bidons si je les avais eus."
Il y a bien quelques petits inconvénients, mais sans plus.
"Oui, lorsque, après que vous avez chuté au Tour des Flandres, dit-il, vous passez au Mur de Grammont avant une minute trente de retard, tout le monde vous reconnaît. J’ai clairement entendu : ‘M’enfin, c’est le champion de Belgique qui passe seulement…’. Ça fait partie du jeu. Dans la course, ce maillot n’est pas un désavantage, quand je roulais chez Topsport Vlaanderen, je devais me battre pour aborder une côte parmi les trente premiers, maintenant, on me laisse passer plus facilement."
Peut-être est-ce aussi son statut qui a changé depuis lors ?
"On verra l’an prochain, si je perds le maillot…", rigole le coureur d’Ag2R. "On me cite certainement plus dans les autres équipes avant une classique et on me laisse moins de liberté. Certains sont plus libres, moi, on me saute dans la roue et pourtant je n’ai encore gagné aucune classique."
Justement , Oliver Naesen n’a rien gagné depuis la conquête de son titre.
"Attention, j’ai remporté la kermesse de Berlare, chez moi, ce n’est pas rien, croyez-moi", rigole-t-il. "C’est vrai, c’est dommage de ne pas avoir gagné avec le maillot tricolore sur le dos, sauf quelques critériums, mais ça ne compte pas. J’ai roulé le Tour et d’autres courses pour Romain Bardet, le Mondial pour Greg et Phil, au Binck Bank Tour, je finis 5e. Surtout, ce printemps, j’ai chuté à six reprises en huit semaines dont cinq fois sur le même genou. À part à Valence, où c’était de ma faute, les cinq autre fois, je n’ai pu éviter la chute d’un ou de plusieurs autres devant moi. Avant la saison, je me sentais plus fort que jamais, mes valeurs et tests le prouvaient, mais je n’ai pas eu de résultats, si l’on excepte une 4e place à Harelbeke et une 6e à Gand-Wevelgem, pour le reste, je n’ai pas obtenu ce que j’espérais. C’est frustrant et décevant de devoir sans cesse s’excuser auprès de ses six coéquipiers qui ont roulé toute la journée pour vous. Mais il faut aussi relativiser tout cela quand on voit ce qui est arrivé à Michael Goolaerts."
"Toujours pas envie de porter ce cuissard brun"
Dès la conquête du maillot tricolore, il y a un an à Anvers, Oliver Naesen avait lancé, dans l’euphorie de sa belle victoire, une phrase qui est restée : "Ouf, je ne dois plus porter ce cuissard brun", avait dit le coureur d’Ag2R en faisant allusion aux couleurs bleu ciel, marron et blanc de son équipe. "C’était une bonne remarque, non ? On n’a pas cessé d’en parler depuis un an", sourit le Flandrien. "Comme je n’ai toujours pas envie de porter ce cuissard brun, je sais ce que je dois faire : gagner à nouveau le National. Comme cela, je pourrai conserver le noir."