Mondial: une dream team version bleu-blanc-rouge
Rarement la France n'était apparue aussi bien armée pour décrocher le titre arc-en-ciel
- Publié le 20-09-2018 à 15h50
- Mis à jour le 21-09-2018 à 20h05
L'horizon est si lointain qu'on peine à discerner le bleu éclatant du ciel autrichien des couleurs d'un arc-en-ciel devenu trop pâle.
Championne du monde sur route chez les Elites pour la dernière fois en 1997 à San Sebastian avec Laurent Brochard et sa mythique coupe mulet, la France se cherche, depuis, un successeur. Une attente de 21 ans qui apparaît un peu plus abyssale encore lorsque l'on souligne que, durant un peu plus de deux décennies, seules deux médailles de bronze (Robin en 1999 et Geslin en 2005) sont venues garnir les poches de nos voisins.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé mais entre l'impossible cohabitation Démare-Bouhanni à Doha (2016) et le coup de panache avorté d'Alaphilippe à Bergen (2017), il manqua toujours quelque chose aux Bleus ces dernières années pour mettre la balle au fond.
Si froide et réaliste en football, la sélection française pourrait enfin également conclure sur le vélo dimanche prochain (30 septembre) à Innsbruck. Rarement, en effet, les tricolores ont pu compter sur un tel collectif aux allures de véritable dream team.
Un temps partisan de la logique du leader unique, le sélectionneur Cyrille Guimard a finalement revu sa position pour emmener en Autriche ce qui se fait de mieux. A côté de l'étincelant Julian Alaphilippe, vainqueur des trois dernières courses sur lesquelles il s'est aligné (San Sebastian, Tour de Grande Bretagne et Tour de Slovaquie) et qui devrait faire office de carte maîtresse, le Druide a en effet choisi d'opter pour Romain Bardet (deuxième du Tour de Toscane mercredi), Thibaut Pinot (double vainqueur d'étape sur la Vuelta), Tony Gallopin (lui aussi une étape sur la Vuelta), Anthony Roux, Rudy Molard (un temps leader du dernier Tour d'Espagne) et Pierre Roland, la huitième et dernière place restant en balance entre Barguil, Vuillermoz, Martin et Geniez étant finalement accordée jeudi soir à ce dernier. Vous avez dit abondance de biens...
« Je suis en excellente condition comme mes derniers succès le prouvent, commente ainsi Alaphilippe. Mais un championnat du monde peut se révéler tellement imprévisible que cela ne constitue aucunement une garantie. J'ai vécu une saison exceptionnelle jusqu'ici et suis concentré sur Innsbruck depuis plusieurs semaines déjà. Dès le début de ma saison j'avais érigé ce rendez-vous comme l'un des principaux objectifs de ma saison. Y revêtir le maillot arc-en-ciel, ce serait vraiment la cerise sur le gâteau... »
Très en vue sur le dernier Tour d'Espagne Pinot est, lui aussi, animé des plus hautes ambitions. « J'ai assurément vécu le meilleur grand tour de ma carrière car j'ai remporté deux étapes à la pédale face à certains des meilleurs coureurs du monde. Cela me donne beaucoup de confiance pour le Mondial, mais il faudra voir quelle tactique choisit d'adopter le sélectionneur. Il faudra discuter du plan. »
Et si la cohabitation de ses ambitions constituait, une nouvelle fois, le principal challenge des Bleus ?