Les Belges rois des classiques, le dopage continue de faire parler de lui: les tops et flops de la saison cycliste
Cette saison 2017 a été marquée par la domination des Belges sur les grandes courses d'un jour.
- Publié le 29-12-2017 à 20h18
- Mis à jour le 30-12-2017 à 11h10
Cette saison 2017 a été marquée par la domination des Belges sur les grandes courses d'un jour. Les distinctions
Retour réussi sur les pavés: le festival offensif de Philippe Gilbert
Quel régal ! Le retour de Philippe Gilbert sur les classiques flandriennes a été un véritable régal. Après une entrée en matière mesurée au Circuit Het Nieuwsblad et à Kuurne-Bruxelles-Kuurne, deux classiques sur lesquelles il a repris ses points de repères dans ces courses incomparables, le Liégeois a dynamité toutes les épreuves pavées. En participant à la victoire de son coéquipier Yves Lampaert à À Travers les Flandres, en échouant de peu face à Greg Van Avermaet au Grand Prix de l’E3, en faisant exploser le peloton aux Trois Jours de La Panne, qu’il a remportés, avec l’étape flandrienne à la clé, avant de s’imposer dans un Tour des Flandres d’anthologie, avec cette attaque lointaine dans le Vieux Quaremont qui a fait vibrer tous ses supporters et tous les fans de vélo. Sans oublier, bien évidemment, sa quatrième victoire à l’Amstel Gold Race. Là aussi, grâce à son goût pour l’offensive. On en redemande !
Greg Van Avermaet, numéro 1 mondial et le meilleur de la saison
Sur le toit du monde ! Greg Van Avermaet a réussi une saison parfaite en 2017. Dans la foulée de sa médaille d’or conquise aux Jeux de Rio, Golden Greg a été omniprésent cette année. À tel point qu’il a terminé la saison en tant que n°1 mondial, un véritable exploit qui met en lumière sa régularité tout au long de l’année. Une omniprésence également récompensée par sa victoire au classement final du World Tour, devant les spécialistes des Grands Tours. S’il n’a plus gagné dans la deuxième partie de la saison (son dernier succès remonte au Tour du Luxembourg, en juin), le Waeslandien avait été un des hommes forts du printemps, enrichissant son riche palmarès de classiques flandriennes en remportant à nouveau le Circuit Het Nieuwsblad, mais aussi en dominant le Grand Prix de l’E3 (avec ce superbe final en compagnie de Philippe Gilbert et d’Oliver Naesen, un trio gagnant 100 % belge !), Gand-Wevelgem et, surtout, Paris-Roubaix, son premier monument.
Le triplé historique au Mondial de Peter Sagan
Incontournable. Peter Sagan reste la personnalité incontournable du cyclisme. Le Slovaque a fait l’actualité cette saison. Avec des bas. Comme avec ce vilain geste, malheureusement, pour écarter Maxime Vantomme lors de Gand-Wevelgem. Mais aussi avec cette exclusion polémique lors du Tour de France et ce sprint de Vittel (pour lequel il a été dédouané). Et avec des hauts. Avec son omniprésence, partout. Et ses victoires. S’il n’a pas gagné de monument (il a échoué de peu à Milan Sanremo, terminant deuxième, dans la bonne échappée avec Kwiatkowski et Alaphilippe et a été impliqué dans la fameuse chute du Tour des Flandres avec Van Avermaet et Naesen), il s’est imposé à Longwy, au Tour de France, dans un sprint incroyable, quand il a déclipsé sa chaussure en plein effort, avant de s’imposer à Quebec et surtout au Championnat du Monde, où il s’est imposé pour la troisième année d’affilée, ce qui n’avait jamais été réalisé dans l’histoire du Mondial. Sans oublier le show constant lié à sa personnalité, qui fait du bien au vélo.
Les déceptions
Fraude technologique : l'ombre des moteurs cachés
Au plus haut niveau, il n’y a pas eu de nouveaux cas en 2017. Mais l’ombre du dopage mécanique continue de planer au-dessus du cyclisme. Un an après le premier cas découvert d’un moteur caché dans le vélo (celui de la Belge Femke Van Den Driessche), il y a eu un vétéran français pris pour la même tricherie. À 43 ans, dans une course amateur… Mais il y a surtout cette enquête, en France, de deux juges d’instruction, qui visent "de très grands coureurs". Sans oublier les accusations de tricherie technologique lancées par l’ancien coureur Phil Gaimon à l’encontre de Fabian Cancellara. Qui ne sont pas des preuves, mais qui continuent de mettre des doutes au-dessus du peloton. Ces dernières saisons, le cyclisme a fait de nombreux efforts, nécessaires, pour lutter contre la triche organisée sur les courses. Que ce soit le dopage ou la fraude technologique. Mais la suspicion reste présente. Et plombe l’ambiance.
Dopage : quand le vélo tousse à nouveau
Ce si beau sport qu’est le cyclisme a à nouveau été terni par une affaire de dopage. Oh ! L’affaire Chris Froome n’a pas été la seule de la saison (souvenez-vous, entre autres, du Portugais André Cardoso, interdit de départ au Tour de France suite à un contrôle positif à l’EPO, de Samuel Sanchez, suspendu par BMC pour un contrôle positif à une hormone de croissance, comme les Italiens Stefano Pirazzi et Nicola Ruffoni de la formation Bardiani, pris avant le Giro), mais elle a été la plus retentissante. Une véritable bombe, qui va sans doute pourrir le climat au-dessus des pelotons ces prochains mois tant qu’une décision officielle ne tombe pas dans ce dossier explosif. Dans la foulée de l’abandon, faute de preuve, de l’Agence britannique de lutte contre le dopage concernant les suspicions autour de Bradley Wiggins et de l’équipe Sky, cette dernière s’est à nouveau trouvée dans le viseur avec cette affaire. Et ce contrôle antidopage jugé anormal au salbutamol de Chris Froome sur une étape du Tour d’Espagne, que le Kenyan blanc avait remporté mais qu’il pourrait perdre suite à cette fâcheuse affaire, ébranle à nouveau le vélo.
La mort de Michele Scarponi et les dangers de la route
Le cyclisme sort de plusieurs saisons difficiles. Un an après la mort, en course, du regretté Antoine Demoitié, un an après la très grave chute de Stig Broeckx lors du Tour de Belgique, de nouveaux drames ont meurtri les pelotons. Avec la mort du jeune espoir américain Chad Young, décédé après une chute sur le Tour de Gilla, mais aussi avec celle d’un jeune Français (Mathieu Riebel) sur le Tour de Nouvelle-Calédonie, où il a percuté une ambulance venant à contresens de l’épreuve. Et des drames, il y en a aussi eu en dehors des compétitions. Sur les routes. Avec la mort de Michele Scarponi, renversé par une camionnette alors qu’il s’entraînait, chez lui, en Italie. Le décès du coureur d’Astana a une nouvelle fois ébranlé le peloton, rappelant les dangers de la route, pour tous les pédaleurs, qu’ils soient champions, jeunes coureurs ou simples cyclos du dimanche. Sans oublier les décès du jeune espoir français Romain Guyot, ou de l’Australien Jason Lowndes qui devait rejoindre l’équipe Israël Cycling Academy, prolongeant une longue et triste liste noire des victimes de la route dans laquelle figurent les aussi regrettés Patrick Gaudy ou Jonathan Baratto, que nous n’oublions pas.