Le débrief de Rik Verbrugghe: "On va encore devoir attendre pour trouver un successeur à Gilbert"
Notre consultant tire les enseignements de ce week-end de classiques émaillé par la victoire de Nibali au Tour de Lombardie et de Trentin lors de Paris-Tours.
- Publié le 09-10-2017 à 10h48
- Mis à jour le 09-10-2017 à 10h49
Notre consultant tire les enseignements de ce week-end de classiques émaillé par la victoire de Nibali au Tour de Lombardie et de Trentin lors de Paris-Tours.1) Nibali est un très grand champion. Je ne dis pas cela parce que je le rejoins chez Bahrain-Merida, mais vraiment, Vincenzo Nibali est un très grand champion. Samedi, il a remporté une magnifique victoire au terme d’un grand numéro dans la finale. On a d’ailleurs vécu une belle édition du Tour de Lombardie, même s’il y a eu les malheureux accidents de De Plus et Bakelants. Pour en revenir à l’Italien, c’est un des rares capables de gagner un grand tour ou une classique. Dans le cyclisme hyperspécialisé d’aujourd’hui, ça veut dire beaucoup. J’ai hâte de travailler avec lui.
2) Le Sormano fatal à Gilbert. Philippe a essayé, mais le Tour de Lombardie est désormais un peu trop dur pour lui, je crois. Vous allez me dire qu’il a gagné deux fois la course, c’est vrai, mais je pense qu’il était plus explosif alors. Surtout, par rapport au parcours de 2009 et 2010, il y a le Mur de Sormano en plus et c’est ce qui fait, à la fin, la différence. Il paie sur la fin les efforts fournis là pour suivre les meilleurs.
3) Les Belges un peu courts. On va encore devoir attendre pour trouver un successeur à Gilbert. On a vu un bon Ben Hermans, de retour après sa blessure. J’attendais un peu plus, je l’avoue, de Tim Wellens, qui était en forme et était d’ailleurs présent, jusque dans la toute fin de la course. Il lui manque encore un petit quelque chose. Wellens doit pouvoir s’illustrer à Liège ou en Lombardie, mais c’est vrai que face à des champions comme Nibali ou Alaphilippe, ce n’est pas évident.
4) Alaphilippe, Moscon, les hommes de demain. Le Français est déjà un des prétendants à la victoire dans toutes ces classiques difficiles, son premier succès ne va pas tarder. N’oublions pas non plus Gianni Moscon, le troisième. Je sais qu’il est fameusement décrié pour le moment, mais c’est un fameux coursier. C’est un coureur pour les "flandriennes", il s’est classé 5e de Paris-Roubaix, et pourtant il finit 3e en Lombardie. Ça aussi, il y en a très peu qui en sont capables.
5) Pour Bakelants, ça va durer. Malheureusement, il y a eu les chutes des Belges. Celle de De Plus, que l’on a vu en télé, était très spectaculaire. Il a eu de la chance. S’il avait atterri sur du béton, un piquet ou un arbre, il aurait pu être gravement blessé, comme Jan Bakelants. Je sais d’expérience, même si ma double fracture du fémur au Tour était différente, que cela va prendre beaucoup de temps pour qu’il se rétablisse.