Lance Armstrong au Tour des Flandres: Persona non grata
Un commentaire d'Eric De Falleur
- Publié le 14-12-2017 à 13h54
- Mis à jour le 15-12-2017 à 10h05
Un commentaire d'Eric De FalleurQuelques heures après la déflagration suscitée par la bombe Chris Froome, voici que le cyclisme est touché par un autre séisme dont la magnitude reste à déterminer. Ainsi, banni des pelotons, radié à vie, déchu de la plupart de ses succès, vilipendé par tous, Lance Armstrong pourrait bien retrouver la lumière et une tribune, ce dont, évidemment, se félicite l’Américain.
Que le célèbre magazine Sports Illustrated avait nommé afin qu’il lui soit attribué le titre d’Anti-sportif de l’année 2012. On peut s’étonner que l’organisateur d’une des plus belles et grandes épreuves, l’un des cinq monuments classiques, décide d’ouvrir la boîte de Pandore et de rompre le cordon sanitaire autour du Texan. Comme d’autres, en d’autres temps, en d’autres lieux, dans d’autres sports, Lance Armstrong a triché.
Mais il n’a pas fait que cela. S’il a été une icône d’un sport dont il a contribué à la renommée internationale, Lance Armstrong a certainement fait plus de mal que de bien au cyclisme. Ses pratiques avérées autant que détestables en ont fait plus qu’un sportif dopé et justifient certainement, nous semble-t-il, que le Texan reste persona non grata plutôt que d’occuper le haut d’une quelconque affiche. Offrir un micro à Lance Armstrong à la veille de la classique du printemps que les coureurs jugent la plus belle, c’est un peu comme si l’escroc Bernard Madoff s’exprimait au Forum économique mondial de Davos ou si le producteur Harvey Weinstein, accusé de viols et d’agressions sexuelles, ouvrait le Festival de Cannes par un discours sur les droits des femmes.