La passation de pouvoir entre Boonen et Van Avermaet: "Greg tournait autour..."

Rien que cette saison, le Flandrien a d’abord remporté le Circuit Het Nieuwsblad, pour la deuxième fois. Il y a treize mois, c’était encore le plus grand succès qui ornait son palmarès avec une étape du Tour de France 2015 où il avait battu Peter Sagan à Rodez, dans un sprint aux couteaux, qui lui servit, dit-il, de déclic ultime.

Cette année donc, après la classique d’ouverture de la saison, Van Avermaet remporta encore il y a deux semaines le Grand Prix E3, puis Gand-Wevelgem, ce qui en avait fait le super favori du Tour des Flandres. Dans la course de ses rêves, le coureur de BMC commit une erreur de débutant en ne se méfiant pas assez de ce qui pouvait se passer sur le Mur de Grammont. Toute la journée, il cavala en vain derrière les événements et il y eut ensuite la chute du Quaremont, avec, à l’arrivée, une nouvelle deuxième place derrière Philippe Gilbert, ce qui avait certainement ajouté à sa frustration.

Une semaine plus tard, dans la classique printanière qui, affirmait-il encore cette semaine, est sans doute celle qui lui convient le moins, voici que Greg Van Avermaet décroche enfin le monument classique après lequel il courrait depuis ses débuts chez les professionnels, il y a dix ans.

Une victoire qui va complètement légitimer son statut de numéro 1 mondial. Le jour où Tom Boonen tire sa révérence, avec tous les honneurs, Greg Van Avermaet prend définitivement le relais alors que Philippe Gilbert est toujours bien là.

Ainsi va la riche histoire du cyclisme belge depuis plus d’un siècle, quand un champion s’en va, un autre arrive.

L’avis de notre consultant Rik Verbrugghe

1. Van Avermaet mérite ce monument. "Enfin Greg s’offre un monument avec sa victoire à Roubaix ! C’est magnifique tant il tournait autour depuis un petit temps. Je suis très content pour lui car il le mérite tellement. Il a su passer au-dessus de sa déception de la semaine passée pour se remettre mentalement dans le coup. J’ai entendu dire qu’après son ennui mécanique, il était fichu. À Paris-Roubaix, tout peut se produire à tout moment et rien n’est jamais fini."

2. Une course d’attente. "Nous avons eu droit à une longue course d’attente. Les favoris se sont énormément regardés dans la finale et finalement le bon coup est parti dans un moment de flottement. On n’a pas eu droit à une course décousue comme l’an dernier.

3. Pas de cadeau pour Boonen. "Tout le monde espérait voir Boonen gagner à Roubaix.ll a réalisé une belle course mais évidemment, ses adversaires ne lui ont pas fait de cadeau. J‘avais le sentiment avant la course qu’un podium allait être très difficile à obtenir pour lui. J’ai couru avec lui, et j’ai été son directeur sportif. Tom est un champion grâce à sa mentalité et à son talent. On ne se rend pas encore compte du coureur qu’on vient de perdre. Il va beaucoup manquer au peloton à l’avenir, c’est une certitude."