La belle aventure chinoise de Boris Vallée: "C'est bon pour le moral"
Vainqueur final du Tour de Taihu Lake , le coureur de chez Wanty-Groupe Gobert a refermé sa saison 2018 sur une victoire et un joli dépaysement.
- Publié le 16-10-2018 à 11h43
- Mis à jour le 16-10-2018 à 11h46
Vainqueur final du Tour de Taihu Lake , le coureur de chez Wanty-Groupe Gobert a refermé sa saison 2018 sur une victoire et un joli dépaysement.
La voix, un peu rauque, laisse deviner un léger manque de sommeil. Rentré en Belgique lundi soir, Boris Vallée n'avait pas encore totalement effacé les effets du décalage horaire d'avec la Chine mardi matin. "J'étais debout à 5h du matin", sourit le coureur de chez Wanty-Groupe Gobert.
Une fatigue totalement effacée par le bonheur de sa victoire finale, dimanche, sur le Tour du Taihu Lake. Un premier succès en 2018 que le Liégeois a accueilli comme une délivrance.
"Lorsqu'on change d'équipe, comme cela a été mon cas l'hiver dernier, on a toujours envie de justifier la confiance du staff par des résultats ou de belles performances, continue le coureur de 25 ans. Enlever le classement général final d'une course classée 2.1 constitue donc une grosse satisfaction. J'avais bien préparé ce rendez-vous, même si mon objectif initial était plutôt d'enlever une ou plusieurs étapes. Mais ma sixième place lors du prologue (5,5 kilomètres) a quelque peu bouleversé les plans. Mes équipiers et le staff m'ont alors incité à me mettre le général en tête et l'équipe a roulé pour moi durant tout le reste de l'épreuve ! "
Après sa seconde place sur la deuxième étape, Vallée s'est ainsi paré du maillot orange de leader. "Notre priorité a alors été de contrôler les événements tout en faisant la chasse aux secondes de bonifications. Nous savions que la victoire finale se jouerait très probablement à peu de choses et il était important de saisir chaque opportunité. Je m'impose, au final, pour 19 secondes."
Des hôtels cinq étoiles mais pas de viande
Un succès sur une épreuve exotique dont il ne faudrait pas sous-estimer le niveau. "Le peloton était essentiellement constitué d'équipes continentales pros européennes et américaines auxquelles s'ajoutaient des formations chinoises ou le Team national d'Erythrée, poursuit celui que tout le peloton appelle Bobo. Durant toute la semaine, cela a roulé très vite sur une épreuve extrêmement bien organisée. Des signaleurs étaient postés tous les 200 mètres et nous logions chaque jour dans des hôtels quatre ou cinq étoiles d'excellente qualité. J'avais déjà participé à deux épreuves en Chine dans ma carrière, le Tour de Pékin en 2014 et une course dans la région de Shanghai, et toutes les deux jouissaient déjà de remarquables standards d'organisation. La seule contrainte tenait dans la consommation de viande, parfois dangereuse pour des athlètes de haut niveau. Des traces de clenbuterol se retrouvent en effet régulièrement dans ses aliments, or, ce produit est placé sur la liste des substances interdites par l'Agence Mondiale Antidopage. J'ai donc évité d'en consommer et me suis également détourné des oeufs, me contentant de consommer des protéines sous la forme de milkshake. Ce n'est pas idéal, mais je voulais éviter de prendre le moindre risque... Certains jours je me sentais un peu mou, mais cela ne m'a heureusement pas empêché d'être performant (rires). Pour le reste, rouler en Chine est évidemment très dépaysant. Même si on reste avant tout concentré sur son effort, j'ai tout de même pu voir une statue de Bouddha de 80 mètres de haut. Ce pays est plein de contrastes. Ils sont en avance sur nous sur certains points, comme les scooters électriques qu'on voit partout en rue, mais en retard sur d'autres aspects."
Le Liégeois va maintenant goûter à une coupure hivernale. "Aborder cette période de repos avec un succès dans la poche va me donner un peu plus de cœur à l'ouvrage, c'est bon pour le moral. Je vais aussi profiter de ce break pour me faire opérer du nez et résoudre un problème de sinus qui me handicape depuis de longs mois."