Kevin De Weert dresse le bilan du printemps des Belges: "Van Avermaet était un peu seul dans le final des courses"
Le sélectionneur national a apprécié les prestations de nos représentants sur les classiques.
- Publié le 23-04-2018 à 17h51
Le sélectionneur national a apprécié les prestations de nos représentants sur les classiques. Les Belges ont animé les classiques mais n’ont pas remporté de monuments, alors que l’an passé, ils avaient cumulé les victoires sur les grandes courses d’un jour. Quel bilan faut-il tirer du printemps des Belges ?
Le point avec notre sélectionneur national, qui a été attentif aux comportements de nos représentants, que ce soit sur les Flandriennes, les courses pour sprinters ou les épreuves ardennaises.
Kevin, quel bilan tirez-vous des Belges lors de cette campagne de classiques ?
"Je trouve qu’il est positif. Je sais que dans la perception générale, les gens ne sont parfois pas du même avis, car nous sortions d’une saison extraordinaire en 2017, quand Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet avaient enchaîné les victoires de prestige. Mais il ne faut pas oublier que les différences entre les victoires et les places d’honneur sont parfois minimes en cyclisme et que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte. Je trouve que les Belges ont été très présents. Sur toutes les courses. Et ont gagné trois belles épreuves. Avec trois jeunes coureurs : Tiesj Benoot aux Strade Bianche , Yves Lampaert à À Travers La Flandre et Tim Wellens à la Flèche brabançonne."
Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet qui ne gagnent pas, comment peut-on l’expliquer ? Le froid, qui a pesé sur les organismes durant une grande partie des classiques, leur a-t-il privé des quelques pourcents nécessaires pour faire la différence ?
"C’est difficile à dire, mais c’est possible. Sur ces classiques, c’est vraiment le top niveau mondial qui joue la victoire. Ce n’est pas simple, ce sont les meilleurs du peloton qui sont devant. Phil et Greg étaient devant. Ils ont été là partout, sur chaque course qu’ils ont disputée. Cela veut dire qu’ils étaient bien. Mais il y a toujours les contextes des courses. Gilbert était au sein d’une équipe Quick Step Floors vraiment très forte. Et il a parfaitement joué la tactique d’équipe, réalisant un grand travail qui a permis à ses coéquipiers de gagner. Concernant Van Avermaet, j’ai trouvé qu’il était un peu seul dans le final des courses. Le fait de ne pas avoir de coéquipiers avec lui a sans doute coûté beaucoup d’énergie et l’a peut-être privé de ces quelques pourcents qui permettent de faire la différence pour gagner ces grandes classiques."
Gilbert et Van Avermaet sont toujours là, mais derrière, il y a une sérieuse relève qui arrive !
"Oui, et c’est vraiment rassurant pour l’avenir. Nous avons parlé de Benoot et de Wellens, deux jeunes gars avec énormément de panache, mais il ne faut pas oublier Wout Van Aert, qui est vraiment très fort et est également jeune. Vous parlez des classiques, mais n’oubliez pas non plus les courses par étapes comme Tirreno-Adriatico où Benoot a brillé et Paris-Nice où Tim Wellens et Dylan Teuns étaient très forts."
Et il y a des moins jeunes qui reviennent au premier plan, comme Jelle Vanendert… Il vous a surpris ?
"Oui et non. Non, parce qu’il avait déjà été à ce niveau en 2011, il avait de solides références sur ces classiques. Et oui, parce qu’il avait été moins fort ces dernières années. C’est bon de le voir revenir à son meilleur niveau. S’il a cette forme à nouveau pour la période du Championnat du Monde, qui sera dur, cela peut être intéressant pour la Belgique."
Le casse-tête du Championnat d’Europe
La 3e édition du Championnat du continent européen aura lieu cette année à Glasgow. Après la victoire de Peter Sagan à Plumelec et celle d’Alexander Kristoff l’an passé à Herning, la lutte pour ce titre récent se fera en Écosse. Le 12 août. À une date très compliquée, entre le Tour de Pologne, qui a lieu du 4 au 10 août, et le Binck Bank Tour, du 13 au 19 août. Soit deux épreuves WorldTour très importantes pour les grandes équipes qui veulent y engranger de précieux points. Et certaines ne voient pas d’un bon œil de laisser partir leurs coureurs pour disputer ce Championnat d’Europe la veille du départ du Binck Bank Tour… "C’est une date compliquée, comme chaque année, d’ailleurs", précise Kevin De Weert. "J’enchaîne d’ailleurs plusieurs rendez-vous avec les équipes pour en discuter, pour savoir quel coureur sera libre…"
Comment sera le tracé de Glasgow ? "Il peut convenir aux Belges, c’est un parcours avec de courtes de côtes, assez explosives, de 200 à 500 mètres, et il y a de nombreux virages. Un peu comme l’Amstel ou les courses flandriennes."
"Jouer un rôle au Mondial"
La fin du mois de septembre est encore très loin. Même si Kevin De Weert y pense déjà, avec ce Championnat du Monde prévu sur la route le 30 septembre, en Autriche, à Insbruck. "Sur un parcours très difficile", précise-t-il. "On a souvent dit que les Belges n’y auraient pas leur chance, mais je ne suis pas de cet avis. Nous avons des coureurs solides. Et qui savent monter. Nous ne serons sans doute pas favoris, mais nous irons pour jouer un rôle."
Sur ce tracé, un Philippe Gilbert pourrait-il y aller ? "Tout dépendra de son envie, et de sa forme en fin de saison", répond Kevin De Weert. "Nous sommes encore très loin de ce rendez-vous et il vient de faire une campagne complète de classiques ! Mais Gilbert, avec son expérience, son niveau, est toujours un coureur important pour le groupe."
Si Kevin De Weert a déjà été voir le tracé autrichien, il y retournera les 25 et 26 juin, soit au lendemain du National à Binche, en compagnie de deux coureurs, Tim Wellens et Victor Campenaerts, pour qu’ils testent le parcours de l’épreuve sur route et du chrono.