Giro : Fabio Aru ne tourne pas rond
Le champion d'Italie, qui avait fait de son tour national le principal objectif de sa saison, est à la dérive à l'aube de la dernière semaine de course
- Publié le 22-05-2018 à 11h02
- Mis à jour le 22-05-2018 à 11h29
Dans un pays où le patriotisme sportif (certains préfèrent parler de chauvinisme) est une notion encore emplie de sens, les tifosi avaient placé l'essentiel de leurs espoirs pour ce Giro sur les épaules de Fabio Aru. En l'absence de Vincenzo Nibali, le dernier vainqueur italien de l'épreuve (2016) qui a préféré se concentrer cette année sur le Tour de France, le très populaire Sarde incarnait en effet aux yeux de beaucoup la plus belle chance de succès final transalpin à Rome.
Vainqueur de la Vuelta en 2015 et déjà auteur de deux podiums sur le Giro (2e en 2015 et 3e en 2014), le champion d'Italie n'est pourtant que l'ombre de lui-même depuis le Grand Départ d'Israël.
Si le coureur de chez UAE avait réussi à limiter la casse sur les pentes de l'Etna (d'où il avait ensuite été redescendu par hélicoptère, un privilège mal accepté par le reste du peloton) en franchissant la ligne dans le même temps que les autres principaux favori, Il cavaliere dei quatro mori s'est ensuite éteint à petits feux. Dix-septième au sommet du Zoncolan (à 2:23 de Froome), Aru ne tourne pas rond sur ce Giro. Au sommet du monstrueux col alpestre, le Sarde avait glissé samedi dans une désarmante sincérité que « le vrai Aru n'est pas sur ce Giro... ». Un cruel aveu de faiblesse.
Un peu plus mis à mal encore dimanche sur la route de Sappada (69e à ... 19:31 de Yates), le coureur de chez UAE pointe désormais à une anonyme 22e place au classement général. Une position peu en rapport avec son rang qui a un temps laissé croire qu'il jetterait le gant lors de la journée de repos de lundi. Fabio Aru se présentera pourtant bien au départ du contre-la-montre de ce mardi reliant Trente à Rovereto (34,2km) « par respect pour les tifosi et le Giro ».
Une dernière semaine durant laquelle le Sarde veut tenter de se réveiller pour sortir « de se cauchemar sportif » pour lequel il appelle à la compassion. Le meilleur moyen ne serait-il pas de lever les bras sur l'une des trois arrivées au sommet encore au programme ?